Sport augmenté ou sport dévoyé?

La RTS informait l’autre jour que Las Vegas allait organiser des jeux olympiques (mondiaux ou… je ne sais plus quoi) dont les participant seraient abondamment dopés, afin d’augmenter leurs capacités et de découvrir les potentialités du corps humain une fois « augmenté ». Un sportif adepte de ces essais – qui, si j’ai bien compris, serait suivi médicalement ! – disait officiellement son intérêt pour l’expérience et sa décision d’y participer.

Quelle tristesse !

Toujours menacé déjà par la pollution de l’argent, le sport devrait-il devenir le lieu de l’amoralité totale et de la réduction des humains à des animaux de laboratoire ? Il faut dire que, malheureusement, le mal est déjà très avancé dans certains sports d’équipe où des sportifs sont devenus des pièces de bétail que l’on achète et vend d’un club à l’autre.

Quel malheureux exemple pour les jeunes que cette nouvelle forme de sport par le dopage ! Quelle insulte pour tous ceux dont on ne peut qu’admirer la volonté et la maîtrise de soi et de son corps et qui pratiquent le « vrai » sport celui auquel s’applique la formule « mens sana in corpore sano » !

5 thoughts to “Sport augmenté ou sport dévoyé?”

  1. J’espère très vivement que les athlètes réagiront et dénonceront cette dérive incroyable. Il en va aussi de leur santé, car ces expériences ne sont certainement pas anodines. Une fois de plus, cela profitera à Big Pharma … Révoltant !

    1. Au delà du scandale d’un dopage ouvertement annoncé, le vrai scandale est plutôt celui du dopage généralisé dans la compétition sportive et savamment dissimulé. Selon Sport Market 2025, le chiffre d’affaires mondial de la compétition sportive avoisine les 500 milliards de dollars. Et le moteur de cette économie, c’est l’excitation hystérique des records battus. Or si l’on parvenait à combattre efficacement le dopage des sportifs, plus aucun record ne serait battu et le business de la compétition sportive s’effondrerait. Conclusion: le dopage est indispensable et la lutte contre le dopage n’est qu’une sinistre supercherie.
      Sur 1000 substances pouvant servir à se doper, seules un quart d’entre elles environ figurent sur la liste de l’AMA (Agence mondiale antidopage), ce qui laisse un bonne marge. Et ce n’est pas la seule: utiliser une substance prohibée, mais sans dépasser le seuil toléré; ou dépasser le seuil toléré en combinaison avec une substance de masquage qui brouillera le test antidopage. Et puis il y a les AUT (Autorisation à usage thérapeutique): il suffit de se déclarer atteint de telle ou telle pathologie pour se faire prescrire par un médecin complaisant un produit dopant, promu thérapeutique.
      Auditionné par le Sénat français en 2013, le Dr Jean-Pierre de Mondenard, spécialiste de la médecine du sport déclarait déjà: « Depuis quarante ans, les sportifs prennent des substances que les laboratoires ne trouvent pas et les laboratoires cherchent des substances que les sportifs ne prennent pas. » E la nave va…

      1. Entièrement d’accord avec vous.
        Le sport professionnel fonctionne comme une métaphysique moderne du triomphe.
        Peu importe, que tout soit faussé et truqué dans les coulisses.
        The show must go on, comme ils disent…

  2. Soyons précis: le dopage ne concerne pas le sport, mais la compétition. Celui qui pratique le sport pour sa santé n’a évidemment aucune raison de se doper. Mais ajoutez y un classement, avec des rétributions parfois exorbitantes pour les vainqueurs, et le dopage devient inévitable. Et ceci ne concerne pas uniquement la compétition sportive: finance, économie, politique… tous dopés.
    Suggestion de lecture: Jean-François Bourg, Jean-Jacques Gouguet, La société dopée (Seuil, 2017)

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