On savait, depuis l’acceptation en votation du « mariage pour tous », que l’on avait ouvert toute grande la porte au don d’ovule et peut-être bientôt, à la mère porteuse.
Et voilà, la catastrophe arrive.
J’écris volontairement « catastrophe », car le don d’ovule est une violation des droits de l’être humain.
Depuis la nuit des temps, tout enfant est toujours né d’une don de sperme
C’est bien pourquoi le père n’est jamais certain. Tout enfant pourra et a toujours pu avoir un doute au sujet de la paternité génétique de son père juridique. Cette incertitude a été et est encore la cause de maintes souffrances affectives, psychologiques, sociales; les progrès de la science ont peu à peu facilité pour l’enfant la découverte de son père génétique, ce qui ne met toutefois pas forcément fin à ses souffrances dont la conduite des adultes est la cause.
Depuis la nuit des temps, la femme qui accouche est la mère génétique et biologique de l’enfant.
C’est bien pour cela que la mère est toujours certaine. Personne ne doutait que la femme qui avait porté un enfant pendant des mois était à la fois sa mère génétique et sa mère biologique. Bon certes, de tout temps on a pu faire croire à une grossesse puis s’approprier un bébé volé ou promis/vendu par une autre femme, mais c’était à cause d’une sorte de « désir d’enfant maladif ». Le désir d’enfant d’une femme stérile, parfois très douloureux, comme l’est toute invalidité, ne pouvait se réaliser qu’au moyen d’une tricherie ou d’un acte pénal, toujours aux dépens de l’enfant d’ailleurs.
Et puis la science a progressé et des chercheurs ont réussi à prélever des ovules chez une femme non stérile pour en faire profiter une femme stérile mais capable d’assumer une grossesse jusqu’au terme.
A partir de ce moment-là, la mère ne peut plus être toujours certaine, puisque l’enfant né de cette double opération a deux mères, une dont il porte les gènes, sa mère génétique, l’autre dont il tient la vie, sa mère biologique. Le but de cette dissociation de l’origine d’un enfant poursuit en principe une fin honorable : apaiser le désir d’enfant d’une femme stérile, mais cette fin justifie-t-elle tous les moyens ? A-t-on le droit de créer un « enfant-à-deux-mères », en fait une « personne-à-deux mères » pour satisfaire un désir d’enfant ? Un tel désir, légitime en soi et parfaitement naturel, fonde-t-il un « droit à un enfant », à un être humain issu de deux mères, sorte de chimère humaine ?
Il n’y a aucune égalité entre le don de sperme et le don d’ovule
Le premier don, assuré par un acte très naturel, est la condition sine qua non de la conception de tout être humain qui n’aura néanmoins jamais qu’un seul père génético-biologique ; le don d’ovule, lui, exige d’abord une atteinte à l’intégrité physique d’une femme (donneuse d’ovule, première mère ou mère génétique) puis l’existence d’une seconde femme (gestatrice, seconde mère ou mère biologique). La nature n’a jamais eu cette cruauté envers l’être humain !
Le droit d’une personne à n’avoir qu’un seul père « physique » et une seule mère « physique » est un droit humain fondamental
Si, exceptionnellement, le monde politique pouvait se poser des questions éthiques avant de singer les pays qui nous entourent, peut-être serait-il capable de reconnaître que, dès la conception, l’enfant est le début d’une personne et que cette personne en devenir ne peut avoir qu’un seul père physique et une seule mère physique, soit deux parents selon la loi de la nature. Le droit à un seul père et une seule mère physiques est un droit humain fondamental garantissant à l’être humain son authenticité et sa personnalité la plus intime.
L’éducation d’un enfant est une question sociale qui peut varier avec l’évolution de la société
Tant qu’elle est mineure, la personne humaine a besoin d’être protégée et « éduquée ». Ce soin incombe à ses parents juridiques. Le législateur suisse considère à juste titre qu’il est dans l’intérêt de l’enfant d’avoir deux parents assumant cette charge, c’est pourquoi il organise le droit de manière à assurer cette double responsabilité et à la confier à deux adultes présumés capables de collaborer entre eux dans l’intérêt de l’enfant. Il s’agit là d’une tâche légale. La société cherchera à la confier aux personnes les plus susceptibles de l’accomplir pour le meilleur soin de l’enfant. Ses parents « physiques » sont naturellement présumés les meilleurs. On a longtemps considéré que des parents physiques mariés constituaient seuls une garantie de stabilité pour l’enfant. L’évolution de la société montre que des parents physiques non mariés peuvent se charger à satisfaction de cette responsabilité. Mais cette problématique relève des « droits DE l’enfant » et n’a rien à voir avec la question du don d’ovule, c’est-à-dire « d’un droit A l’enfant ».
L’ovule est un élément constitutif de la personne elle-même. Sans un ovule, comme sans sperme d’ailleurs, il n’y aura jamais un être humain.
La capacité théorique d’élever un enfant ne confère pas automatiquement un droit à un enfant. Il est donc absolument erroné d’affirmer que « tous les couples ont droit au don d’ovules » comme l’aurait fait le Conseil fédéral selon le titre d’un article du journal le Temps du vendredi 31 janvier (p. 11). Personne n’a droit à un don d’ovule parce que le « droit à l’enfant » n’existe pas. L’enfant n’est ni une chose, ni une prestation de l’Etat ou de la science. Il est une personne humaine et a le droit absolu de n’être conçu et porté que par une seule mère et conçu par un seul père.