Intelligence artificielle, numérisation, ces techniques remarquables qui nous fascinent sont utilisées pour nous réduire peu à peu au rôle d’esclaves consommateurs/publicitaires surveillés.
Des Esclaves
La technique nous dicte ce qu’il faut faire et d’ailleurs l’opère souvent sans nous interpeller : pensons à toutes ces mises à jour dont on nous félicite alors que nous ignorions qu’elles étaient opérées, avec généralement pour effet de nous compliquer un peu la vie parce que les nouveautés introduites par ces mises à jour impliquent une manipulation nouvelle ou différente – dont on ne nous avertit pas – avant que nous puissions accéder à une fonction ou un dossier habituels.
Il n’est bientôt plus un site officiel auquel on puisse avoir accès – parfois d’ailleurs sur ordre d’une autorité ! – sans devoir déchiffrer les instructions relatives aux cookies qui permettront « de mieux vous manger, mon enfant ! »
J’ai même appris l’autre jour par une amie que certaines toilettes publiques – dans la gare de Montreux, par exemple – ne sont accessibles qu’au moyen d’un smartphone. Pas de smartphone: des langes!
Des esclaves consommateurs/publicitaires
J’enchaîne sur la phrase précédente : peu à peu maints services habituels ne seront plus utilisables sans l’acquisition préalable d’un nouvel appareil numérique ; billets et horaires CFF, billets de théâtre, de cinéma, de concert, parkings, services bancaires, postaux, sans parler de cette publicité exaspérante – automatique et imposée au bas de certains courriels : « envoyé avec mon smartphone ou avec etc… ». De vous à moi, cela m’est totalement indifférent qu’un courriel soit envoyé depuis un appareil ou un autre, pourvu qu’il me parvienne ! Les propriétaires desdits appareils sont devenus des esclaves consommateurs/ publicitaires, en général sans qu’on leur ait demandé leur autorisation donc sans qu’ils puissent le moins du monde s’y opposer et les utilisateurs des services sont soumis à l’avalanche de publicité vomie par des cookies « choisis spécialement pour chaque utilisateur ! ». Les transmetteurs de ces cookies reçoivent-ils un pourcentage sur les ventes des appareils qu’ils vantent ?
Des êtres surveillés
Toutes les données personnelles collectées par les nombreux « services » auxquels on ne peut recourir sans le truchement d’appareils numériques obligatoires permettent une surveillance constante des titulaires desdites données. Certes, cette surveillance est parfois inutile car dénuée d’intérêt pour le titulaire des données collectées. Mais qui niera l’intérêt de la connaissance des numéros de plaque d’immatriculation des utilisateurs de parkings en tout genre ? L’intérêt de la connaissance d’un dossier médical du patient ? On se souvient de la surveillance exercée pendant la pandémie, concernant le respect des quarantaines ou des confinements imposés. On devine à l’avenir la surveillance des personnes « fragiles » de retour chez elles après une hospitalisation, « pour leur plus grand bien », naturellement, car la surveillance est toujours justifiée par une protection bienveillante !
Il n’est pour ainsi dire pas un jour où la presse ne signale que tel service public ou telle entreprise a été la victime d’un hacker aux dépens très souvent des données personnelles de ses utilisateurs « forcés » car on vit actuellement un véritable harcèlement public en faveur du développement de l’IA dans les écoles, du dossier électronique du patient, des paiements par carte de crédit, de la surveillance des rues, places publiques, cours d’école par vidéo, etc… Tout cela naturellement « pour notre sécurité ».
Quand trouvera-t-on le moyen d’utiliser cette technique géniale sans devoir en accepter béatement cette tutelle invalidante au profit de ceux qui, autrefois, fournissaient aimablement des services?