Les prostituées sont parties vers d’autres rives, les hôtels changent leurs cartes de prix et j’ai compris pourquoi, il y a une année et demie, mettant – pour la première fois – les pieds à Davos, j’ai trouvé l’endroit si peu sympathique. Il y flotte comme un air artificiel et prétentieux. Rien à voir avec Zermatt.
Mais passons aux choses sérieuses.
Au WEF, les hommes politiques sont de petits nains
Ils arrivent les uns après les autres, avec quelque pompe, mais nettement moins qu’à une COP ou à l’ONU ou s’ils rendaient une visite « officielle » au pays hôte du WEF. En fait, ils halètent devant les milliardaires, espérant une manne pour leur pays. Ils distillent quelques propos pour la presse, ils profitent de la haute sécurité mise sur pied pour protéger les capitaines de l’économie mondiale. En deux mots, ils sont nettement des seconds couteaux. Mais cela offre un énorme avantage :
Au WEF, les contacts entre les hommes politiques qui y défilent peuvent être plus discrets, donc plus efficaces.
Il est fort possible que les échanges politiques qui peuvent avoir lieu au WEF, loin des feux de la rampe – car la rampe est réservée à l’économie – portent plus de fruits ultérieurement que les débats théâtraux à l’ONU ou dans d’autres enceintes très politiques. Et rien que pour cette raison, il vaut peut-être la peine d’accueillir le WEF.
Espérons que nos propres conseillers fédéraux et nos diplomates savent, eux aussi, profiter de ces espaces d’intimité relative.