Réflexions après la grand’messe

Les prostituées sont parties vers d’autres rives, les hôtels changent leurs cartes de prix et j’ai compris pourquoi, il y a une année et demie, mettant – pour la première fois – les pieds à Davos, j’ai trouvé l’endroit si peu sympathique. Il y flotte comme un air artificiel et prétentieux. Rien à voir avec Zermatt.
Mais passons aux choses sérieuses.

Au WEF, les hommes politiques sont de petits nains
Ils arrivent les uns après les autres, avec quelque pompe, mais nettement moins qu’à une COP ou à l’ONU ou s’ils rendaient une visite « officielle » au pays hôte du WEF. En fait, ils halètent devant les milliardaires, espérant une manne pour leur pays. Ils distillent quelques propos pour la presse, ils profitent de la haute sécurité mise sur pied pour protéger les capitaines de l’économie mondiale. En deux mots, ils sont nettement des seconds couteaux. Mais cela offre un énorme avantage :
Au WEF, les contacts entre les hommes politiques qui y défilent peuvent être plus discrets, donc plus efficaces.
Il est fort possible que les échanges politiques qui peuvent avoir lieu au WEF, loin des feux de la rampe – car la rampe est réservée à l’économie – portent plus de fruits ultérieurement que les débats théâtraux à l’ONU ou dans d’autres enceintes très politiques. Et rien que pour cette raison, il vaut peut-être la peine d’accueillir le WEF.
Espérons que nos propres conseillers fédéraux et nos diplomates savent, eux aussi, profiter de ces espaces d’intimité relative.

L’OMS prend-elle les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages?

Gros titre en p. 22 du Temps du dernier week-end (13-14 janvier) : « Il y a eu 10’000 morts dus au covid en décembre ».

Quelle horreur, Pully, ma chère commune aurait-elle été décimée ?

Je me précipite sur le début de l’article pour y lire : « En décembre, 10’000 personnes sont officiellement mortes du covid à travers le monde, selon Maria von Kerkhove, responsable technique à l’OMS ». Et l’article de poursuivre : « Le chiffre pourrait être bien plus élevé. Les Etats ont pour la plupart baissé la garde et ne surveillent plus l’évolution du virus. Inquiétant au moment où ils négocient un accord pandémique à Genève ».
Ouf ! 10.000 personnes à travers le monde ! Me voilà rassurée quand bien même « le chiffre pourrait être bien plus élevé ». Constat, on n’en sait au fond rien du tout ! J’ai envie de suggérer : vous nous reviendrez, Madame, quand vous aurez quelque chose de sérieux à dire !

L’OMS voudrait-elle entretenir une panique pandémique pour faire passer son accord qui lui conférerait tout pouvoir en lieu et place des Etats en cas de pandémie ?

Mais la responsable technique de l’OMS citée plus haut ne s’arrête pas là (et l’article non plus !).
Rappelant que, depuis le début de la pandémie en 2020, le SARS-CoV-2 a tué 7 millions de personnes, selon l’OMS, mais que « les chiffres réels sont sans doute multipliés par trois » (sic ), notre responsable OMS en rajoute : « Le monde doit comprendre que le covid reste un grand risque de santé publique. Le taux de positivité au SARS-CoV-2 va de 8 à 18 %. Le taux d’hospitalisations a augmenté de 42 % et celui des admissions en soins intensifs de 62 % ».
Je m’arrête là car les citations chiffrées des mises en garde continue. On ignore toujours d’où proviennent les statistiques, comment on comptait les morts, s’il y avait parmi eux des personnes avec poly-morbidités, quels étaient les âges, etc…, etc…
Mais ajoutons encore une louche d’inquiétude ; notre responsable technique de l’OMS y met du sien : « nous ne savons pas encore tout au sujet du virus et nous demandons quelles seront les conséquences et les déficiences que nous constaterons peut-être un jour au niveau du système cardiaque, pulmonaire et neurologique même auprès d’athlètes ».
On attendrait les mêmes constats au sujet des nouveaux remèdes ou vaccins de toute catégorie, des conséquences humaines, sociales, économiques des confinements. Mais rien !……

Merci au journaliste qui a rapporté sans commentaires les déclarations de Mme van Kerkhove. En citant ces chiffres qui ne veulent rien dire, ces résultats dénués de toute valeur scientifique faute de véritables références ou comparaisons précises, ces menaces gratuites, il a fait éclater au jour la totale nullité scientifique, médicale, sociale etc de l’OMS dont il est grand temps de se débarrasser avant qu’elle ne se prenne pour Dieu, Allah ou Jéhovah.

Ni M. Biden, ni M. Trump!

Plus de 320 millions d’habitants et seulement deux candidats plausibles pour la présidence ? Il y a des cauchemars dont on souhaite se réveiller rapidement !
Une fois de plus on se rend compte que l’élection à la présidence des Etats-Unis dépend de deux choses : l’argent et la propagande. Le premier coule on ne sait trop d’où et un président sortant peut en trouver assez facilement dans la mesure où ses très proches collaborateurs ont un intérêt manifeste à le rester pour quatre ans de plus. Les faucons qui entourent M. Biden ont donné un sérieux coup de pouce à l’industrie américaine de l’armement ainsi qu’à toutes les industries qui peuvent profiter des difficultés économiques causées à l’Europe par les sanctions contre la Russie, sanctions au respect desquelles Oncle Sam veille jalousement.
La propagande, elle, est assurée par la technique de la numérisation. Le livre de Giuliano da Empoli (« Les ingénieurs du chaos » 2019, aux éditions Lattès ; 2023, foglio chez Gallimard) détaille et explique magnifiquement le rôle et l’usage des trolls dans la campagne précédente de M. Trump (qualifiant M. Trump lui-même de troll) et, d’une manière générale le rôle décisif que ces trolls vont jouer de plus en plus lors des campagnes électorales. Aux USA : Troll Biden contre Troll Trump ! Bel avenir ! Un espoir toutefois : peut-être que les autres candidats, plus discrets, seront plus crédibles.
Malheureusement, on ne le dira jamais assez, à cause de la numérisation, l’élection par le peuple des membres de l’exécutif (moins nombreux et beaucoup plus puissant que les membres du législatif) est en train de devenir le contraire absolu de la démocratie. Et quand ce n’est pas au moyen des trolls et de l’argent (récolté aussi en partie grâce à eux) qu’un(e) candidat(e) l’emporte c’est grâce à la peur (Russie, Chine, etc.. où les trolls ne sont pas nécessaires mais néanmoins utiles car ils peuvent faire croire à la liberté d’opinion !).
Calomnie, haine, mensonge, invectives, tous les moyens sont bons pour « tuer » l’autre électoralement parlant. Débat d’idées, esprit critique, néant ! Et cette plaie menace de sévir chez nous aussi. Par bonheur, l’Europe n’est pas constituée d’une seule entité étatique, ce qui morcelle un peu le pouvoir et limite les dégâts. Mais l’éducation à la détection et à la méfiance des trolls n’y est pas encore développée non plus. Et ce ne sont pas les conflits armés actuels qui développent cette éducation !…