Je n’ai pas regardé la cérémonie d’ouverture des JO et pour plusieurs raisons dont le fait que cela me passionne très peu et que je suis irritée par ces manifestations à la gloire du « souverain » du pays hôte, quel que soit le régime politique dudit pays.
D’ailleurs il semble bien que cette fois plus que jamais, la gloire de l’ouverture devait rejaillir sur le chef du pays hôte et non pas sur les athlètes réduits à défiler sur des bateaux en agitant de petits drapeaux ; il ne fallait pas qu’on oublie que le sport sert d’abord à la gloire politique et accessoirement seulement à celle des athlètes.
Or le débat fait rage au sujet du « message colporté » par la récente cérémonie et appelle certaines réflexions indépendamment précisément du spectacle lui-même car une fois de plus le message – s’il y en avait un – devait passer par les sens et non par la réflexion. Nous ne vivons plus une culture de la réflexion, mais une culture du ressenti, de la chair de poule et du « grand frisson » (si possible sexuel !)
Le Christianisme a-t-il été la cible – de manière perverse – de cette cérémonie ? Ou les valeurs occidentales ? Ou les spectateurs attachés à l’un ou aux autres ? Si c’est le cas, c’est évidemment très lâche, car les spectateurs sur place ne peuvent pas échapper au spectacle. Les spectateurs TV, eux, peuvent tourner le bouton; toutefois, comme lorsqu’on assiste à un mauvais film, on reste dans la salle en espérant que la suite sera mieux ou bien pour voir « jusqu’où cela ira ». Mais je n’ai pas de réponse directe à la question puisque je n’ai pas suivi le spectacle. Je raisonne donc « à froid ».
L’avantage du christianisme c’est qu’il professe une foi en un Dieu que les hommes ont déjà essayé de tuer, mais qui est ressuscité. Ce n’est évidemment pas une raison pour se réjouir que d’aucuns se moquent de Lui ni pour approuver qu’ils croient pouvoir Le tuer à nouveau. Mais cela permet aux chrétiens d’être beaucoup plus tolérants que d’autres croyants, car leur Dieu ne « risque rien » ; Il ne leur demande donc pas de faire la guerre pour Le défendre, mais seulement d’être fidèles quoi qu’il en coûte et de persévérer envers et contre tout (et tous) dans la transmission d’un message de vie, d’espérance et de paix même dans une civilisation en plein déclin et sous les moqueries. C’est un sacré défi.