Guerre en Ukraine: le piège

Il ne fait aucun doute qu’en envahissant l’Ukraine, la Russie a violé le droit international public. Il ne fait aucun doute non plus que l’Ukraine a le droit de se défendre et de demander de l’aide donc d’en recevoir, mais…

Dès le début du conflit et de l’entrée de l’OTAN dans le conflit, les USA, par la bouche de M. Biden, ont déclaré qu’il fallait « écraser la Russie », ce qui n’a rien à voir avec « aider l’Ukraine » à chasser la Russie de son territoire ». M. Zelensky a, on le comprend, sauté sur l’occasion de déclarer la même chose que son ami, M. Biden. Et plusieurs Etats européens l’ont repris la bouche en cœur au nom des valeurs « démocratiques ».

Quand M. Macron a déclaré qu’il « ne fallait pas faire perdre la face à la Russie », il s’est fait violemment critiquer et traiter de « traitre ». Il avait pourtant parfaitement raison. La défense de l’Ukraine ne devait pas être « récupérée » par une volonté de destruction de la Russie. Hélas ! Le mal psychologique était fait.

 

« Ecraser la Russie » signifie l’attaquer sur son propre territoire donc déclencher la 3e guerre mondiale

Or précisément, attaquer la Russie sur son propre territoire, ce qui permettrait peut-être à l’Ukraine de l’emporter, c’est ce que, depuis le début du soutien à M. Zelensky, l’OTAN évite et interdit de faire, non seulement au moyen de forces humaines mais même au moyen du matériel militaire qu’il livre. La seule attaque tolérée sur territoire russe, ce sont les sanctions économiques dont les pays européens souffrent, en fin de compte, beaucoup plus que les Etats-Unis et peut-être autant que la Russie.

Cette retenue militaire de l’OTAN – indispensable pour éviter la 3e guerre mondiale – qui oblige à des contorsions dans l’escalade de la livraison d’armes sophistiquées impliquant une formation des hommes, parfois même sur place, retarde  l’efficacité notamment d’une aviation dont les spécialistes militaires disent clairement qu’elle serait indispensable à une véritable contre-offensive ukrainienne. Mais elle risquerait de déborder sur sol russe.

Et pendant ce temps, des milliers d’hommes meurent, l’Ukraine est bombardée, pilonnée, détruite, des pères, des mères, des enfants sont tués ou chassés de chez eux, des pays manquent de blé et de nourriture et les pays européens se regardent parfois en chiens de faïence.

La stupide déclaration de M. Biden paralyse la diplomatie ; ni l’OTAN, ni l’Union Européenne, ni l’Ukraine ne peuvent « perdre la face », si la Russie n’est pas « écrasée » et celle-ci ne pourrait l’être peut-être, que par une 3e guerre mondiale que personne ne veut. Comment sortir du piège ?

 

Attention aux poisons qui ne sont pas « bio »!

Je viens de découvrir une vérité scientifique renversante ! Si Socrate est mort en buvant sa ciguë, c’est parce qu’elle n’était pas « bio ».

Pardonnez cette mauvaise plaisanterie, mais elle était irrésistible !

Le briefing du Temps de ce matin 23 août nous informe que Zurich vient d’accepter aussi de se lancer dans l’essai de distribution de « cannabis récréatif », rejoignant ainsi l’expérience déjà entreprise à Bâle et encore en cours d’organisation à Lausanne, Lucerne, St Gall, Olten, Berne, Bienne et Genève.

On peut discuter le bien-fondé ou non de l’expérience comme d’ailleurs la fameuse politique des quatre piliers.  La question est toujours de savoir quel message plus ou moins brouillé on fait passer au sujet d’une consommation de drogue dont les effets nocifs sont bien connus. Mais j’avoue que ce qui m’a enchantée c’est de lire dans le « briefing » du Temps ce que l’on ne retrouve plus dans le texte de l’article du même jour dans le Temps, sur le même sujet (p. 7), à savoir que les autorités rappellent que le but de la politique des drogues en Suisse prévoit que « là où il n’est pas possible d’éviter la consommation, il s’agit d’en limiter les risques – ce que les produis en vente, tous bios et cultivés dans le pays, s’attacheront à réaliser » (c’est moi qui ai mis en gras).

Voilà au moins un poison sain !

A quand le tabac bio ?

Une religion d’Etat: non Une transmission culturelle du christianisme: OUI

Le Temps de ce 10 août (p. 5), présente le mouvement catholique intégriste « Civitas » et son antenne suisse. Il ne m’appartient pas de juger de la doctrine religieuse de ce mouvement dont j’apprends l’existence, mais il me paraît nécessaire de réfléchir par anticipation pour notre pays et nos cantons – n’oublions pas que les relations Eglises-Etat en Suisse sont strictement de la compétence cantonale – à ce qui nous est rapporté comme un idéal de ce mouvement en France : que le catholicisme redevienne une religion d’Etat.

 

La malédiction de la religion d’Etat 

L’expression même éveille immédiatement un écho douloureux : « Gott mit uns ! ». La notion de religion d’Etat est, par excellence, la tentation du pouvoir. C’est une tentation qui menace toutes les religions, car quoi de plus puissant que la foi des fidèles ? Combien de guerres ont été menées au nom d’une religion d’Etat ? Combien de chefs religieux ne se targuent-ils pas, aujourd’hui encore, d’être des chefs politiques ou d’avoir l’oreille du pouvoir ? Lorsqu’une religion devient religion d’Etat, le pouvoir politique peut utiliser l’organisation territoriale de cette religion (les églises, les paroisses, par exemple), comme des subdivisions administratives à son service, des bras séculiers cachés sous un idéal transcendant ! Et c’est la fin de la liberté religieuse et la décadence du christianisme. Il ne fait aucun doute que le christianisme souffre aujourd’hui encore et plus que jamais des abus opérés lors de sa récupération par le pouvoir politique ou sa prise de pouvoir politique, les deux notions se reflétant. Mais j’entends aussitôt une réaction que je comprends fort bien : voulez-vous donc que l’Etat ne se préoccupe plus du christianisme et le renie ?

C’est là que commence le risque de malentendu.

L’Etat est garant de la transmission culturelle qui constitue le ciment d’une société

Toute l’histoire de l’Europe occidentale est pétrie du christianisme, dans ses différentes confessions, il est donc essentiel que l’Etat tienne compte du rôle culturel de cette religion en général. Qu’il assure l’enseignement et la transmission des valeurs qui forment le socle de la culture européenne occidentale. La peinture, la littérature, la musique, le théâtre, le droit, tout ce qui représente la culture au sens large des pays européens est façonné par le christianisme ; la notion d’égalité – et non pas d’égalitarisme – donc la démocratie lui doit son développement comme d’ailleurs l’origine des lois sociales. Dans la mesure où le christianisme est un socle civilisationnel, il est normal que l’Etat le considère comme étant d’intérêt public et lui accorde un soutien financier ou administratif de même qu’il en accorde à d’autres institutions qualifiées d’intérêt public. Mais c’est nous, les chrétiens, qui sommes responsables de l’accomplissement de la mission reçue. C’est à nous et à nos églises de résister à toute récupération par le pouvoir ou par un mouvement politique quel qu’il soit. La politique ne se fait pas « au nom de Dieu » ni « au nom de la vérité ». L’Etat n’est pas détenteur de la vérité, il est juste le reflet de l’humanité. C’est aux chrétiens de le lui rappeler en toute indépendance mais avec courage.

Merci de ces bonnes nouvelles!

La « Newsletter vaudoise » (tout le monde ne peut pas écrire les « Lettres persanes ») du Temps numérique du 4 août dernier rayonnait de deux bonnes nouvelles, capables, comme l’écrivait l’auteur, de corriger « le cynisme ambiant », et je ne peux résister à l’envie de les partager et de les faire connaître.

 

  • Une entreprise vaudoise forme avec succès des apprentis parmi des requérants d’asile

L’entreprise d’électricité Gaudard forme notamment des personnes venues de différents pays en tant que requérants d’asile et trois d’entre elles viennent de décrocher leur CFC. Bravo aux lauréats et merci à la maison Gaudard de former des apprentis à une époque où il est plus précieux que jamais de reconnaître et de consacrer l’importance et la valeur du travail manuel, une des richesses du canton.

 

  • La fréquentation des girons des jeunesses campagnardes atteint des records

La valeur humaine et professionnelle de ces girons de la jeunesse campagnarde n’est pas souvent honorée. En effet, l’organisation par des jeunes de ces rencontres festives représente une capacité de travail, d’engagement, de dévouement mais aussi de joie de vivre et d’amitié bien éloignée des échanges des réseaux sociaux dont ces girons constituent une sorte d’antidote.

Combien de fois ne perçoit-on pas dans les médias du mépris à l’égard des paysans ou des campagnards accusés par des « bien-pensants » d’être des pollueurs, des retardés conservateurs. Merci au Temps d’avoir au contraire relevé cet élément si positif de la population campagnarde !