La liberté d’expression gravement menacée par le langage inclusif

 

Plus je lis ou entends le langage inclusif plus je sens monter en moi une inquiétude nauséeuse : qui  peut bien vouloir nous enfermer dans une langue incompréhensible et agressive ?

Que l’on exige une rédaction épicène – ou clairement bisexuée – des offres d’emploi est dans l’ordre des choses. Il n’y a plus de raison, de nos jours, de réserver une activité professionnelle à des hommes ou à des femmes. Mais ne confondons pas tout.

Cédant à la mode asservissante du langage inclusif, la Direction de l’UNIL (Université de Lausanne) a produit l’année dernière une directive de 23 pages « sur la communication inclusive » tant orale qu’écrite, qui s’impose à tous ses membres et consacre un « sabir » à faire rêver les humoristes (mais le sens de l’humour est interdit par les milieux inclusifs !). La Direction précise que ce langage communicatif est obligatoire pour les communications officielles, mais qu’il n’est pas obligatoire pour la recherche. Les chercheurs sont encore libres (jusqu’à quand ? On n’arrête pas la décadence !).

Celui ou celle qui négligerait de recourir à la forme inclusive pour une communication officielle (par exemple : conditions d’inscription aux examens, indications pratiques pour des horaires ou des locaux etc…) s’exposerait non seulement à voir son texte refusé par l’administration, mais sa communication ou ses instructions ignorées, voire contestées par des étudiants. Cela pourrait même justifier un refus de participer à des examens, pour convocation contraire aux droits humains paraît-il ! Cauchemar !

Vivant sous la menace, voire le chantage à l’inclusion par quelque groupe minoritaire se prévalant d’un droit dont la formulation est impossible, nous devons résister si nous ne voulons pas perdre toute crédibilité.

Personnes de bon sens de tous les pays, unissez-vous contre cette dictature des minorités ! Il en va de la survie de la liberté d’expression!

 

 

 

Quand la Suisse était capable de contribuer à la paix et à l’indépendance d’un pays!

 

A fin novembre 2024 paraissait, chez Falcon éditions, un ouvrage magnifique intitulé   « Bons offices  Intermédiation de la Suisse et Négociations d’Evian 1959-1962 » avec le sous-titre « Contribution helvétique à la paix et à l’indépendance de l’Algérie ».

 

Cet ouvrage m’a fait un immense bien ; il illustre tout ce que notre pays est en train de rater avec la guerre ukrano-russe. Il devrait être offert au moins au prochain élu au Conseil fédéral. Peut-être est-il encore temps d’éviter une partie des dégâts encouragés par les va-t-en guerre européens. Il y a eu une époque où les cerveaux n’avaient pas été complètement embrumés par les émotions et où les responsables politiques cherchaient moins le spectacle flattant leur égo que la protection du peuple dont ils avaient la responsabilité.

 

Selon la jaquette du livre, l’auteur, M. Moncef Djaziri, « titulaire d’un doctorat ès sciences politiques, a été maître d’enseignement et de recherche et professeur suppléant à l’Institut d’études Politiques et Internationales (IEPI) de l’Université de Lausanne. Il a enseigné l’étude comparative de la genèse des Etats du Maghreb et l’analyse comparée des transitions démocratiques en Afrique et dans le monde arabe. Dans ce cadre, il a pu constater l’absence d’analyse approfondie du rôle de la Suisse dans le processus des négociations franco-algériennes ayant abouti à l’indépendance de l’Algérie. Pour combler cette lacune, il a  entrepris une recherche sur un sujet qui concerne un événement clé dans l’histoire de la décolonisation de l’Algérie ».

Le travail d’historien accompli par M. Djaziri, une fois tous les dossiers concernant le sujet tombés dans l’espace public, est absolument gigantesque et fait revivre les péripéties de négociations dont la complexité n’avait d’égal que « l’indispensable  diplomatie » des intermédiateurs, in casu suisses, chargés d’élaborer des ponts, de maintenir des contacts, d’épargner des susceptibilités  entre un Charles de Gaulle, un FLN  (Front de libération nationale), un GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne) et je ne sais encore combien d’autres mouvements ou personnalités liés à l’indépendance de l’Algérie, toutes à cran après des années de guerres et d’éventuelles humiliations ou vexations.

L’auteur rend un hommage appuyé aux conseillers fédéraux Max Petitpierre et F. T. Wahlen, et naturellement au diplomate de génie que fut Olivier Long et souhaite mettre particulièrement en évidence la possibilité, pour un petit pays modeste,  de rendre de grands services en vue de la paix !

 

Ce livre sort à point nommé et nos hommes politiques de tous bords feraient bien de s’y plonger 

D’innombrables extraits de lettres, de déclarations publiques ou privées, de réflexions de personnages publics ou privés, de précisions concernant le rôle d’un petit pays dans l’établissement ou le maintien de la paix entre les Etats, de précisions relatives à la portée et à l’utilité de la neutralité, de distinctions entre neutralité et neutralisme nourrissent le lecteur.

On n’ a pas attendu apparemment les états d’âme de certains de nos contemporains pour parler de « neutralité active », c’est-à-dire pour affirmer et prouver que la neutralité n’est pas un simple repli égoïste sur soi, mais une recherche de disponibilité crédible au service de la paix, quel que puisse en être le demandeur. S’abstenir de juger et de condamner ne signifie pas croire que « tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil », mais mettre le respect des personnes, la volonté d’éviter des morts et des massacres et celle de servir le bien commun au- dessus  du qu’en dira-t-on médiatico-populaire. Qu’on se le dise !

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