Si j’en crois la presse, la ville de Zurich aurait décidé de supprimer les termes de « père » et « mère » dans ses actes officiels et de les remplacer par « parent 1 et parent 2 ». En a-t-elle le droit ?
Certes, désigner deux femmes ou deux hommes comme parents 1 et parent 2 d’un enfant est possible pour deux femmes, mariées l’une avec l’autre et ayant recouru à une procréation médicale assistée depuis l’entrée en vigueur du mariage pour tous le 1er juillet 2022, et pour deux hommes ou deux femmes, depuis l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2018, du droit révisé de l’adoption. Cette désignation comme « parent 1 et parent 2 » correspond au remplacement de l’appellation de père ou de mère, puisque qu’un enfant ne saurait être né de deux mères ou de deux pères. Mais ces situations de parentalité purement juridique n’ont ni interdit ni supprimé la parentalité de nature.
Un enfant a le droit d’avoir officiellement un père et une mère et des parents ont le droit d’être appelés officiellement père et mère de leur enfant
La notion de « parent » implique avant tout une relation juridique entre un enfant et le ou les adultes tenus de veiller sur lui, de l’éduquer et de l’entretenir jusqu’à l’âge adulte, puis de lui laisser une part de succession ; le titre de « père » et de « mère » ajoute à la responsabilité légale de parent limitée dans le temps et principalement économique, la notion de filiation, de transmission, de continuité, de durée, en un mot, un fil de vie.
En supprimant les noms de père et mère pour les remplacer par ceux de parent 1 et parent 2 on dénie à trois personnes, un homme, une femme et un enfant un droit fondamental de la personnalité. C’est incontestablement un droit de l’homme (« droit humain » selon la traduction de l’anglais), qui pourrait être protégé même par Strasbourg au nom des « valeurs universelles ».
La décision zurichoise – si elle est bien telle – est l’expression d’un égalitarisme doctrinaire et d’une théologie de l’inclusion. C’est un des effets de la dictature de la minorité.