A fin novembre 2024 paraissait, chez Falcon éditions, un ouvrage magnifique intitulé « Bons offices Intermédiation de la Suisse et Négociations d’Evian 1959-1962 » avec le sous-titre « Contribution helvétique à la paix et à l’indépendance de l’Algérie ».
Cet ouvrage m’a fait un immense bien ; il illustre tout ce que notre pays est en train de rater avec la guerre ukrano-russe. Il devrait être offert au moins au prochain élu au Conseil fédéral. Peut-être est-il encore temps d’éviter une partie des dégâts encouragés par les va-t-en guerre européens. Il y a eu une époque où les cerveaux n’avaient pas été complètement embrumés par les émotions et où les responsables politiques cherchaient moins le spectacle flattant leur égo que la protection du peuple dont ils avaient la responsabilité.
Selon la jaquette du livre, l’auteur, M. Moncef Djaziri, « titulaire d’un doctorat ès sciences politiques, a été maître d’enseignement et de recherche et professeur suppléant à l’Institut d’études Politiques et Internationales (IEPI) de l’Université de Lausanne. Il a enseigné l’étude comparative de la genèse des Etats du Maghreb et l’analyse comparée des transitions démocratiques en Afrique et dans le monde arabe. Dans ce cadre, il a pu constater l’absence d’analyse approfondie du rôle de la Suisse dans le processus des négociations franco-algériennes ayant abouti à l’indépendance de l’Algérie. Pour combler cette lacune, il a entrepris une recherche sur un sujet qui concerne un événement clé dans l’histoire de la décolonisation de l’Algérie ».
Le travail d’historien accompli par M. Djaziri, une fois tous les dossiers concernant le sujet tombés dans l’espace public, est absolument gigantesque et fait revivre les péripéties de négociations dont la complexité n’avait d’égal que « l’indispensable diplomatie » des intermédiateurs, in casu suisses, chargés d’élaborer des ponts, de maintenir des contacts, d’épargner des susceptibilités entre un Charles de Gaulle, un FLN (Front de libération nationale), un GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne) et je ne sais encore combien d’autres mouvements ou personnalités liés à l’indépendance de l’Algérie, toutes à cran après des années de guerres et d’éventuelles humiliations ou vexations.
L’auteur rend un hommage appuyé aux conseillers fédéraux Max Petitpierre et F. T. Wahlen, et naturellement au diplomate de génie que fut Olivier Long et souhaite mettre particulièrement en évidence la possibilité, pour un petit pays modeste, de rendre de grands services en vue de la paix !
Ce livre sort à point nommé et nos hommes politiques de tous bords feraient bien de s’y plonger
D’innombrables extraits de lettres, de déclarations publiques ou privées, de réflexions de personnages publics ou privés, de précisions concernant le rôle d’un petit pays dans l’établissement ou le maintien de la paix entre les Etats, de précisions relatives à la portée et à l’utilité de la neutralité, de distinctions entre neutralité et neutralisme nourrissent le lecteur.
On n’ a pas attendu apparemment les états d’âme de certains de nos contemporains pour parler de « neutralité active », c’est-à-dire pour affirmer et prouver que la neutralité n’est pas un simple repli égoïste sur soi, mais une recherche de disponibilité crédible au service de la paix, quel que puisse en être le demandeur. S’abstenir de juger et de condamner ne signifie pas croire que « tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil », mais mettre le respect des personnes, la volonté d’éviter des morts et des massacres et celle de servir le bien commun au- dessus du qu’en dira-t-on médiatico-populaire. Qu’on se le dise !
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Il faut dire aussi que nos responsables politiques subissent l influence de nos mondialistes dont je ne dirais pas leur position sur l’ échiquier politique,. Nos mondialistes suisses ont presque honte de ne pas être ‘ comme tout le mondr » comme nos voisins européens qui donnent une image-( je dis bien une image alors que ce n est en réalité qu ‘ une posture de m ‘ as tu vu ) d ‘ ouverture et donc de générosité que la Suisse n ‘ aurait pas.
Etre comme tout le monde, suivre le troupeau.
Et nos responsables politiques sont dans le doute… peur d une Suisse montrée du doigt pour son soi- disant repli sur soi , donc son égoïsme ..
C est en tout cas l impression que j ai en simple observatrice.
Merci pour ce billet d’espoir.
La chose qui fait défaut en ce moment chez les dirigeants européens est la volonté de chercher sincèrement un accord de paix, un terrain d’entente.
Dans les années 50-60, les gens étaient encore très conscients de la 2e guerre mondiale et le fait de ne jamais revenir au militarisme semblait acquis. Même parmi les politiciens.
Malheureusement, ces générations courageuses s’en vont, et les bonimenteurs reviennent, avec leur courage verbal de pacotille, car ce n’est pas Macron ou Starmer qui seront demain dans les tranchées, sous les drones, en espérant de ne pas finir mutilés.
La Suisse pourrait offrir un tel espace, mais elle n’ose pas, car elle devriendrait « infréquentable », accusée de collusion avec Poutine ou Trump.
C’est absurde. Si l’on veut la paix, on est accusés de vouloir la guerre.
Demain, cela sera la Chine, la Turquie ou l’Inde qui offiront cet espace de médiation.
Alors que ce sont des pays autoritaires!
Cela devrait nous faire réfléchir.
De quoi avons-nous peur?
Malheureusement notre conseil fédéral actuel est composé de gestionnaires sans vision qui appliquent docilement les instructions données par l’UE et les US, voire même par les multinationales toutes puissantes. D’où la sinistre comédie du Bürgenstock l’année passée et bien d’autres aberrations. Un véritable homme ou une femme d’état serait bienvenu. Est-ce que le prochain conseiller fédéral élu la semestre prochaine en aura la carrure? Je l’espère.
@Xénia Gamulin. Très sage. Merci. En fait, en Suisse romande je me demande combien de personnes connaissent en détail le CV assez scandaleux de M. Martin Pfister, embrigadé par exemple dans l’affaire « Büro Zuppiger » ….. Mais bon je reconnais que l’esprit critique « romand » n’est pas assez acéré à mon goût. eab
En ce temps-là, nous avions des conseillers fédéraux de valeur!
Merci Madame d’avoir cité cet ouvrage que je lirai prochainement. Monsieur Pilet a mentionné dans un récent article, un ouvrage de Monsieur Aldous Huxley qui s’intitule « Une encyclopédie du pacifisme ». Cela nous change des éternelles théories que l’on entend à longueur de journée sur certains médias que tout le monde connaît qui préconisent la guerre à tout prix et qui n’ont de cesse que de citer l’adage que pour éviter la guerre, il faut être armés jusqu’aux dents. On voit le résultat.
« Certains médias qui préconisent la guerre à tout prix »….et pas seulement des médias, il n y a qu à
voir et écouter Macron qui joue sur la peur… des va-t-en guerre de salon , qui , sur leur canapé nous disent comment faire la guerre à la Russie et la gagner..de grands stratèges ..et courageux avec ça .. Ce n est pas ceux qui veulent la guerre qui vont la faire.. aller eux mêmes sur le front !!
Chère Madame, regardez cet interview de nicolas D. D sur france info
ww.youtube.com/watch?v=P9Hhm-699IE
vous verrez les mensonges ….
@MARIE-FRANCE
Bien d’accord avec vous. Ces discussions de soi-disant stratèges confortablement installés dans les studios de télévision parisiens m’agacent depuis le début de cette guerre. Quant au Président français Monsieur Macron, il s’agite dans tous les sens et ne semble pas vouloir réellement la résolution de ce conflit. Heureusement, nous avons un libre-arbitre et ne sommes pas contraints de suivre tous ces développements quotidiens. Monsieur Raymond Devos disait et je le cite : « quand on a rien à dire, on en parle ».
Chère Madame Sandoz, je vous remercie de mettre le doigt sur un sujet aussi important qu’est pour la Suisse celui de sa neutralité!
Je constate le flou qui règne autour de cette question depuis les décisions prises par notre CF Ignacio Cassis (à qui, soit-dit en passant, l’on devrait également offrir le livre) concernant la position de la Suisse concernant le conflit russo-ukrainien. Or ce flou est non seulement incompréhensible mais surtout inacceptable, particulièrement venant du CF.
Dissiper tout malentendu sur la notion de la neutralité helvétique, doit, à mon sens, figurer maintenant comme la priorité NO1 du CF. Car, de la Neutralité découlent les décisions des politiques étrangère et militaire.
Une brochure de 20 pages, intitulée La neutralité de la Suisse (04.03.2022), est téléchargeable sur le site web du DFAE.
Merci M. D. pour cet énorme pavé qui devrait être collé à l’intérieur des godasses de tous nos conseillers fédéraux, y compris les passés comme les futurs. D’actif aujourd’hui, nous n’avons plus que notre immobilité.
Merci Madame Suzette de participer à faire connaître cette excellente recherche historique au plus grand nombre et puisque je vous ai sous ma plume, sachez que votre clarté d’esprit et votre faconde manquent cruellement aux Beaux Parleurs du Dimanche.
Et à ceux de Paris d’aujourd’hui manquant grandement de Lumière, un peu de rafraîchissement cérébral ne peut que leur faire du bien. JD