Lausanne, ville du vélo

Qui aurait jamais pensé, gravissant le Petit-Chêne ou grimpant à la Cathédrale, que Lausanne serait un jour la ville du vélo ? A vrai dire, qui aurait pensé que les vélos seraient un jour électriques et que la Municipalité de Lausanne, en mal d’écologie, pourrait stipendier l’acquisition de ces véhicules sous prétexte de favoriser la mobilité douce ? Précisons toutefois que ce soutien financier a pris fin depuis quelque temps déjà.

Le journal Le Temps du 8 avril dernier nous informait pourtant, dans un gros titre, que « Les vélos électriques sont désormais majoritaires en ville de Lausanne » ! A quand l’obligation d’installer un panneau solaire sur son guidon ? Cela nous paraîtrait élémentaire. Nous renonçons toutefois à réclamer l’éolienne naine !

Et la nouvelle lue dans Le Temps ne saurait être fausse, car, toujours selon la même source, elle était révélée par  « Mme Florence Germond, Municipale chargée de la Mobilité, se référant à une récente étude de l’Université de Lausanne ». Ah ! Voilà une étude intéressante qui fera avancer la science ou au moins les sciences sociales!

Bien que le 30 km à l’heure soit sans doute une vitesse adaptée aux vélos électriques qui pourront ainsi rouler côte à côte avec les voitures même à essence (pouah !), il semblerait toutefois que la sportivité des Lausannois diminue depuis la fin de la pandémie. En effet, selon Lausanne Cité de ce 11 avril , la vente des vélos bat de l’aile dans l’intérêt des trottinettes électriques . C’est vrai qu’elles font tellement plus jeune et décontracté!

Au fond, les seuls vrais praticiens de la mobilité douce sans recours à une batterie au lithium ni à une source d’énergie artificielle – à part les vrais cyclistes « à mollets seulement » – ce sont les piétons. Eux aussi  tendent à devenir minoritaires, notamment à Lausanne qui  présente trop de danger pour eux : trottoirs fréquentés par les dealers, les mendiants, et parfois les cyclistes et les trottinettistes. Je suggérerais à la Municipale chargée de la mobilité de subventionner les baskets et autres chaussures de marche. Ce serait un clin d’œil amical à ces « damnés de la terre » que des travaux sur la voie publique obligent constamment à « passer sur l’autre trottoir », éventuellement au péril de leur vie.

 

8 thoughts to “Lausanne, ville du vélo”

  1. Excellente et pleine d’humour, cette réflexion au sujet des vélos électriques majoritaires en ville de Lausanne était nécessaire.
    Yverdon, cette capitale du Nord Vaudois autrefois était celle des vélos non électriques. Or, les cyclistes y deviennent de plus en plus rares aujourd’hui. La nécessité d’un parking souterrain en est une preuve évidente, cela même dans une ville qui était faite pour les déplacements à vélo, ce qui n’est toujours pas le cas à Lausanne.

  2. Encore une excellente chronique, et qui démontre une fois de plus que l’humour est la meilleure façon de prendre de la hauteur sur une époque de plus en plus décourageante. Dans un monde où la raison, l’élégance et le panache n’ont plus droit de cité, l’humour reste un dernier recours, une des dernières ressources de l’intelligence. Bravo et merci, Madame Sandoz.

  3. J’habitais à Lausanne pendant des décennies, et récemment y étais pour une réunion. Alors quelle surprise lorsqu’on marche depuis la gare vers le centre, l’Avenue de France ou bien vers Georgette… les travaux de route font qu’on doit changer de côté de la rue, des magasins de comestibles prennent la place pour leurs stands dehors, sur les trottoirs. Un grand chien sans laisse trainait qqs mètres derrière son maître (du jamais vu pour moi en plein ville) …l’ambiance était relaxe—presque trop—comme si pas grand-chose se passe à Lausanne, sauf des travaux. La verdure manque, peut-être à cause des travaux partout, et les bus ne vont pas là où s’est indiquée…
    Pour les conducteurs de voitures non-avertis je peux imaginer leur confusion. La contraste est frappant avec les petites villes du canton, comme Nyon, qui gère plus bien que mal les changements et influx de populations d’ici et d’ailleurs, les constructions, places de parc etc. Mais il y a un contraste surtout au niveau de la verdure avec des villes plus petites—arbres et espace vertes, rue bordées de plantes et buissons, et pas mal de balcons et toits « végétalisés ». Oui, on peut dire que c’est plus facile de gérer une petite ville, mais je me rappelle bien que Lausanne se distinguait par ses quartiers qui étaient différents et distincts, chaque un avec leur identité, et bien plus verts. C’était sans des grandes routes d’aujourd’hui qui semblent scier leur chemin ici et là à travers la ville, sans beaucoup d’égard au habitants et quartiers d’antan, mais plutôt vers d’autres grands axes. Peut-être on s’adapte !

  4. Merveilleux commentaire de Raymond Delley. Enfant de l’ancienne génération, juriste et non philosophe, ancienne politicienne devenue géopoliticienne de l’actualité, au fait du réel, lucide, proche de la population et de la nouvelle jeunesse, maîtrisant l’humour, la langue du subtil. Merci Madame Sandoz !

  5. Avec ça il y aura plus de blackout …Les écolos se moquent de nous encore une fois. Ne votez pas pour eux SVP

  6. Bonjour Chère Madame,

    Le ton léger et amusant de votre billet – dont un certain sérieux se lit cependant quand même entre les lignes – est sympathique et fait du bien.

    Pour ma part, je serai toutefois un peu plus sévère.

    Concernant le déplacement et la “liberté de mouvement“ des piétons en ville de Lausanne, je pense que l’on assiste à un véritable sujet de santé-sécurité sur la voie publique, parlant in casu du risque d’accident directement lié à ces trottoirs-pistes cyclables. Comme par exemple à l’avenue du Théâtre ou à l’avenue de Béthusy.

    Lorsque l’on fait une première liste de tout ce qui est assimilé à “piéton“ puis une seconde de tout ce qui est assimilé à “véhicule“ (électrique ou non), on se rend rapidement compte de l’aberration et du danger réel d’un tel choix.

    Comment peut-on décider avec intelligence de faire co-exister-marcher-rouler-circuler sur un trottoir: piétons de tous âges, coureurs, mini “véhicules“ pour petits enfants, poussettes, chariots de courses/valises à roulettes, chiens, vélos et trottinettes en tout genre, “skaters“, patineurs à roulettes en tout genre, planches auto-équilibrées électriques (hoverboard), chaises roulantes (aujourd’hui électriques) – et enfin, petits véhicules de postiers et petits véhicules de nettoyage de la voie publique – !?!

    Sachant en outre que pour tous les engins assimilés à “piéton“, la circulation est – tout logiquement – autorisée dans les deux sens, sur la partie “trottoir“. Ce qui augmente encore le danger – qui augmente encore plus sur les routes/rues en pente.

    Quand on y pense, cela semble tellement peu réfléchi, de prévoir et autoriser dans l’absolu, toutes ces “catégories“, en même temps, dans “tous les sens“, sur ces trottoirs-routes.

    Tous ces véhicules et engins, électriques et non électriques, vont vite, et leur conducteur porte de surcroît souvent des oreillettes (“hyper-connectivité-24h-sur-24h“ oblige…) qui l’isolent (du moins partiellement) de son environnement.

    La réalité du terrain le montre et les témoignages sont là: cette solution qui n’en est pas une, est régulièrement source de grosse frayeur, de presque accident et d’accident.

    La marche quotidienne est assurément très saine pour l’esprit et le corps, mais dans ces conditions, je doute.

    Plus possible de rêvasser en marchant. Certains vous foncent carrément dessus par derrière ou par devant, en pensant que ? Je dirais en ne pensant pas. D’autres utilisent un klaxon qui vous rappelle sans faute à l’ordre, en vous faisant sursauter hors de votre songerie, jusqu’à parfois en perdre votre équilibre.

    Plus possible de laisser zigzaguer son enfant qui apprend à marcher, ni de laisser son compagnon à quatre pattes renifler ça et là.

    Le piéton en est réduit à raser le mur, en marchant bien concentré et bien droit, dans les pipis de chiens, la seule solution qu’il lui reste pour tenter de sauver sa peau au milieu de tous ces véhicules et engins, électriques ou non, aux mains de conducteurs qui se comportent trop souvent et de manière incompréhensible, comme s’ils étaient prioritaires, passant à vive allure sur l’inscription peinte sur le bitume, “respect et vitesse adaptée“.

    À bon entendeur !

    Cordialement,
    Amélie Chambour

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