C’est un phénomène assez étonnant : on peut critiquer n’importe quel État pour sa politique étrangère ou même parfois sa politique intérieure, mais si on critique la politique de l’État d’Israël, on est immédiatement accusé d’antisémitisme. Je ne comprends pas pourquoi.
L’attaque du 7 octobre par le Hamas était épouvantable, mais la violence et la cruauté de la destruction de la bande de Gaza est de même nature sinon pire par la disproportion. Chacun des deux belligérants a en outre sa propagande mensongère comme dans toute guerre et personne ne croit que l’on puisse vraiment détruire le Hamas dont les têtes principales se trouvent à l’abri dans des États voisins et dont l’idéologie échappe hélas à toute destruction car elle repose exclusivement sur la haine. On dira même, au contraire, que la haine attise la haine et en sème les graines – souvent religieuses – ce qui ne laisse rien présager de vraiment paisible après la fin des combats.
La guerre est généralement déclenchée par les chefs politiques (quelquefois sous un prétexte : la fameuse « dépêche d’Ems », en 1870 ; l’attentat de Sarajevo en 1914) et non par le peuple. Celui-ci sera toujours divisé entre ceux qui voudraient gagner « quoi qu’il en coûte » et ceux qui espèrent la paix et œuvrent même pour l’obtenir, peut-être aussi « quoi qu’il en coûte ». Mais les attaques et les actions sont décidées et exigées par les chefs, parfois d’ailleurs pour sauver leur tête ou leur poste ou satisfaire leur ego plus que par amour de leur pays ou de leurs concitoyens.
Alors, pitié, ce n’est pas parce que l’on désapprouve M. Netanyahou et la guerre actuelle de l’Etat d’Israël ou que l’on vient en aide aux Palestiniens en grande souffrance de la bande de Gaza, ni parce que l’on considère qu’en détruisant le consulat iranien à Damas, l’État d’Israël a provoqué l’Iran qu’on est antisémite.
Ma sympathie va aussi profondément aux familles israéliennes dont des membres sont encore otages ou ont été massacrés le 7 octobre qu’aux familles palestiniennes chassées de leurs maisons détruites, pleurant leurs blessés et leurs morts et souffrant de la faim, de la soif ou de maladies non soignées.
Quand donc prendront fin la folie sanguinaire et l’esprit de vengeance des uns et des autres ? Quel rôle jouent M. Biden, les conseillers qui le manipulent et certaines têtes politiques occidentales, russes, ou orientales qui dansent autour de la grenade dégoupillée israélo-palestino-iranienne ? Toutes ces questions n’ont rien à voir avec de l’antisémitisme, elles relèvent simplement du bon sens. Et le bon sens n’est pas haineux.