« Jamais l’Europe occidentale n’a été plus faible ! Jamais elle n’a été aussi dépendante des Etats-Unis. Guerre russo-américaine sous couvert de l’OTAN pseudo-européen, aux dépens du peuple ukrainien et peut-être de la population européenne : l’Europe occidentale roule les mécaniques en prenant des sanctions dont l’effet négatif est plus sensible sur son propre territoire qu’en Russie, se pare d’une bure de « pureté » en insultant le gouvernement russe, viole sa propre liberté de la presse en interdisant des medias russes, ferme ses universités ou sa culture à des étudiants et des artistes russes, bref fait tout ce que lui demande, plus ou moins discrètement, l’Oncle Sam qui rigole sous cape, avec des airs de petit saint. En deux mot, l’Europe s’est rendue définitivement incapable d’avoir la moindre influence positive dans ce triste conflit. »
Voilà ce que j’écrivais le 7 mai 2022 sur mon blog du Temps. Si seulement je m’étais trompée !
Mais non ! On a même appris en plus, depuis cette date, que les USA, par l’intermédiaire de M. Boris Johnson, étaient intervenus, en 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine, auprès de M. Erdogan qui présidait une rencontre entre M. Poutine et M. Zelensky à Ankara en vue de conclure un traité de paix. M. Johnson avait transmis l’interdiction des Etats-Unis de signer un tel traité, promettant à M. Zelensky un soutien sans faille, pour « écraser la Russie ». Notre ambassadeur de l’époque, M Ruch, qui était alors à Ankara, a vécu la chose. Mais aucun medium officiel ne veut l’entendre ou même le laisser parler.
Les Etats européens se sont laissé convaincre par la propagande de l’Oncle Sam que la Russie menaçait les membres européens de l’OTAN et que ceux-ci devaient soutenir l’Ukraine bien qu’elle ne soit pas membre de l’OTAN. Mais ce soutien ne devait être que matériel et logistique et non pas militaire à proprement parler pour éviter une escalade catastrophique.
Les gouvernements des Etats de l’UE, alors empêtrés dans les soucis découlant de la pandémie, et, pour plusieurs, en outre, dans des échéances électorales, se sont laissés convaincre dès le début des hostilités d’accorder quelques cadeaux de matériel militaire à l’Ukraine comme si celle-ci était membre de l’OTAN et bien que leur propre défense fût largement insuffisante. Ils se sont défaits de leur peu de matériel, sous la férule de M. Biden ou plutôt de son administration.
Le 15 mai 2022, toujours sur le blog du Temps, j’écrivais : « La Finlande et la Suède veulent entrer dans l’OTAN, et vite, par crainte de la Russie. Les pays européens devraient au contraire lâcher l’OTAN, et vite, puisque les Etats-Unis ont déclaré ouvertement vouloir l’utiliser pour écraser la Russie, sous couvert d’aide à l’Ukraine. Combien de morts, combien de destructions, combien d’expatriés, quelle durée de la guerre, quels risques pour l’avenir de l’Europe ? Questions sans intérêt. Derrière l’OTAN, c’est la vengeance américaine. J’avoue être bouleversée par cette déclaration de guerre totale faite par l’Amérique. »
Et maintenant, très logiquement, c’est l’Amérique qui prétend seule, sans l’Europe, régler la paix. Rien d’étonnant à cela, c’est elle qui l’a interdite il y a près de 3 ans. Et rien d’étonnant non plus que M. Trump traite M. Zelensky en chef d’Etat de seconde zone, puisque ce dernier avait exigé que la conférence de paix du Burgenstock se déroule sans M. Poutine, ce à quoi les Européens avaient souscrit de bonne grâce.
Si les Européens se prévalaient maintenant, publiquement, de la manœuvre malhonnête, je dirais même de la trahison des USA lors du projet de paix d’Ankara du printemps 2022 peut-être pourraient-ils reprendre la main et exiger de participer aux pourparlers de paix. Quant à M. Zelensky, lui qui connaît la situation dès l’origine, son silence sur le sujet ferait-il partie d’un deal avec MM. Trump et Poutine, aux dépens des Européens ? Mais peut-être que cette omerta est, en fin de compte, dans l’intérêt de la paix, car certains chefs d’Etat européens sont devenus de vrais va-t-en guerre et pourraient vouloir rouler les mécaniques.
Ce qui est rassurant avec les Américains, c’est que chaque fois qu’ils se fixent un but, ils arrivent à l’effet contraire. Au Vietnam, leur but était d’empêcher les communistes de prendre le pouvoir, et le Vietnam est devenu communiste. En Afghanistan, ils voulaient barrer la route aux talibans, et les talibans dirigent l’Afghanistan. En Somalie, le but des États-Unis était de redonner espoir à la population (opération Restore Hope, 1992-1993), en stoppant une guerre civile; et la guerre civile ne fit que s’intensifier dans les 10 années qui suivirent. En Irak, leur but était d’instaurer une démocratie et de contrôler la production de pétrole pour en faire baisser le prix ; or l’Irak devint un nid de terroristes et le prix du pétrole monta en flèche pour atteindre un niveau record une année après l’invasion. À Cuba, les États-Unis voulant éliminer rapidement Fidel Castro et montèrent contre lui pas moins de 637 tentatives d’assassinat; or l’intéressé s’éteignit paisiblement à plus de 90 ans, entouré de l’amour des siens.
Alors si aujourd’hui le but des États-Unis est d’affaiblir l’Europe, on peut espérer qu’elle en sorte renforcée… malgré elle.
Vous avez raison et, pourtant, les USA sont toujours la 1ère puissance mondiale.
L’explication ? Les objectifs que vous mentionez n’étaient peut-être pas les objectifs réels et ne servaient que de prétexte pour le narratif à la population. Ce que vous vous voyez comme un échec n’en est pas un car l’objectif sous-jacent a été atteint (objectif tactique).
Car les techniques de guerre USA fonctionnent avec des objectifs à court terme (j’ai travaillé avec eux dans des guerres commerciales). Le seul but à long terme est de rester la 1ère puissance. Sinon tout est possible: le succès ne dépend donc pas d’un seul objectif à atteindre mais de ce que chaque étape peut vous rapporter (c’est le voyage qui vous rend puissant pas la réalisation d’un objectif ultime).
C’est donc une manière de fonctionner très dynamique qui s’adapte sans cesse à la situation (les objectifs tactiques étant revu à chaque étape): le meilleur moyen de ne pas subir les conséquences d’une action étant de les faire porter à un ami ou un ennemi.
Bien sûr ça ne fonctionne que si vous occupez déjà la première place mais vu que c’est le cas. De plus, il y a une énergie assez incroyable aux USA qui leur permet de prendre les virages technologiques en gardant le leadership.
Merci de ce commentaire passionnant.
Chère Madame,
Il y a deux Oncles Sam…le bon et le mauvais!
Celui qui soutenait l’état profond et celui qui est en passe de réussir à le détruire.
L’ONU est une organisation mafieuse, gouvernée par ce même état profond. Pour que l’Europe s’en sorte il est urgent, justement de sortir de cette institution maléfique, comme il est urgent de sortir de l’Organisation Mondiale Satanique, l’OMS qui est gouvernée par le même état profond. Comme tant d’autres organisations qui font leur nid dans l’antre de la bête, Genève.
Divine journée, soyez bénie ainsi que vos lecteurs.
Xavier, Wafcm.ch
Monsieur Zelensky est moins silencieux que vous ne le dites. N’a-t-il pas dénoncer les livraisons d’armes et l’aide US comme des détournements de fonds qu’il n’a pas la liberté de refuser?
Si Vance a dit quelques vérités sur l’état de la démocratie en Europe, il n’en demeure pas moins que l’effet Trump joue à plein: les dirigeants européens fonds dans leurs pantalons. Bienfait pour eux. Reste à savoir où Trump veut vraiment en venir.
C’est terrible d’avoir raison trop tôt! vous avez vu arriver tout cela. Le plus impressionnant chez une grande partie des humains est de ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Ils n’arrivent pas à voir les conséquences de leurs actes. La plupart des gens, dont des politiciens, sont d’une myopie totale. Malheureusement.
Trump et Poutine, bonnet blanc – blanc bonnet ?
Cependant, la question essentielle d’aujourd’hui est : après Munich 1938 et ses funestes conséquences, s’achemine-t-on vers un nouveau Munich 2025 ?
Tout le reste n’est que verbiage de pro-russes assumés ou de porteurs de faux nez, tels que neutralité , pacifisme et autres ennemis du droit.
Il faut en effet écouter notre ex-ambassadeur. Ci-joint le lien que vous pouvez copier et activer:
ttps://www.youtube.com/watch?v=e2pSpTSf49Q
Cela dit, n’oublions pas que le Forum de Davos a été créé en 1971 par le Suisse Klaus Schwab pour promouvoir le Mondialisme, soit le remplacement des Etats suoverains par une gouvernance mondiale. Qu’il y a-t-il d’étonnant à ce que ce que la Suisse en subisse les conséquences ?
Oui, malheureusement, pas de surprise: tout s’est passé comme de nombreux historiens le prédisaient dès le début. Tout cela est d’une grande banalité.
Ce qui me fascine tout de même c’est à quel point les mêmes techniques de propagande et de contrôle utilisées lors de la période Covid ont pu fonctionner de manière aussi efficace sur la population pour permettre un tel gâchis. On ne soigne pas la bêtise humaine surtout avec de l’intelligence artificielle.
Mais il est vrai que les médias traditionnels jouent encore un rôle déterminant dans la formation de l’opinion et que la machine de propagande est bien huilée. Peu d’exceptions à part votre blog et « Bon Pour la Tête » qui vient de publier:
ww.bonpourlatete.com/analyse/l-incompetence-geopolitique-des-europeens-est-siderante
Donc l’Europe est en miette: politiquement, militairement, économiquement et socialement. Les deux moteurs principaux sont en panne et les moteurs auxiliaires peinent à prendre le relais.
Les sanctions économiques se sont retournées contre eux car la prosperité de l’Allemagne dépendait en grande partie de l’énergie bon marché fournie par la Russie. Nord Stream 2 était plus qu’un symbole. Les USA ont coupé ce cordon ombilical: l’Europe rentre dans le rang et dépend maintenant totalement des USA.
Quand à la France, le peu d’influence qui lui restait dans les pays Africains ou ailleurs et qui assuraient l’accès à des matières premières stratégiques ont été réduit à néant grâce à Macron et aux USA.
Mais la Chine commence a en profiter un peu trop de la situation au goût des USA. Alors il est temps de restaurer la paix: retour de Trump pour terminer la mission.
La partie n’est toutefois pas encore jouée et l’Europe pourrait se redresser voire en sortir renforcée. Il faudrait pour cela qu’elle soit unie. Le problème, c’est qu’elle a renié ses propres valeurs et tente d’imposer cette unité par la force et contre la volonté populaire. Les divisions sont profondes et Bruxelles a montré un degré de corruption sans précédent (Qatar, Covid, etc). La population n’a plus confiance dans les autorités: trop de mensonges. Alors, sans surprise, on assiste à la montée des soit-disant « extrêmes ».
Mais, le comble dans tout cela, c’est que c’est l’oncle Sam, qui s’est bien joué de nous, qui nous fait constater à quel point nous avons dérivé en nous soumettant.
Ainsi, le vice-président Vance nous faisait remarquer (il y a deux jours, lors de la conférence de sécurité de Munich) que le pire ennemi de l’Europe était à l’intérieur: à savoir la censure, le non-respect du vote populaire et de la volonté de la population. Bref, l’Europe n’est plus une démocratie.
Et le pire, c’est qu’il a totalement raison: la censure a atteint un niveau que la Chine et la Russie nous envient et les dictateurs du monde entier sont impressionés par notre concept de « bouclier démocratique » qui permet d’annuler une élection si elle ne va pas dans le bons sens. Même eux, n’y avaient pas pensé !
L’Europe n’a aucun avenir si elle n’est pas capable de revenir aux valeurs qui ont fait son succès.
Dans ce contexte, la déclaration de notre Présidente de la Confédération pourrait devenir historique et visionnaire:
« Le discours prononcé par le vice-président américain, J.D. Vance, à la Conférence de Munich «était un discours libéral, dans un sens très suisse lorsqu’il dit qu’il faut écouter la population», a déclaré Karin Keller-Sutter. Elle s’exprimait samedi dans «Le Temps». La réaction de la présidente de la Confédération est à contre-courant des réactions «outrées» de nombreux autres dirigeants européens, écrit pour sa part l’agence de presse française AFP. »
La Suisse a donc encore une carte à jouer si elle se reprend rapidement. Il faut oublier le « Burgenstock » et l’OTAN, lever les sanctions et restaurer la crédibilité des institutions internationales (ONU, OMS). Sinon elle coulera avec l’Europe.
Il faut espérer que le formidable discours livré à Munich par l’adjoint du Sheriff va servir d’électrochoc aux peuples européens qui se sont laissé déposséder de leurs voix par les eurocrates criminels.
Pourtant, n’oublions pas de commémorer Alexeï Navany, assassiné il y a un an dans un goulag sibérien pour avoir défendu l’idée de démocratie en Russie au régime despotique.
Petite remarque: êtes-vous sûre que la position de BoJo soit réellement la même que celle des Etats-Unis?
A titre personnel, je n’en suis pas convaincu.
Les intérêts américains en Ukraine ne coïncident pas forcément avec celle de la couronne britannique. Ni d’ailleurs avec ceux de l’UE.
Depuis sa sortie de l’UE, Londres a tout intérêt à ce que le conflit en Ukraine lui assure de rester un acteur clé à l’échelle continentale.
Si la guerre se termine, plus personne ne s’intéressera à la GB au niveau européen.