Sacrifier la jeunesse ukrainienne pour satisfaire l’hubris de l’administration américaine ??

 

Une suggestion de l’administration américaine

L’armée ukrainienne manque cruellement d’hommes. Le journal « Le Temps » du samedi 8 février (p. 4) nous apprend que l’armée ukrainienne est âgée de 43 ans en moyenne ». Faut-il mobiliser les 18-25 ans  pour renforcer l’armée et enrayer la progression russe ? Selon Le Temps toujours, « c’est ce qu’a suggéré l’administration Biden juste avant  de rendre les clés de la Maison-Blanche. La nouvelle équipe réunie autour de Donald Trump a repris l’idée ».

Cette suggestion – qui ne semble pas être imputable aux deux Présidents successifs, mais à leur administration – est tout simplement monstrueuse : « Je vous donne des armes, alors faites tuer vos « gamin

Quelle réaction des « Européens » ?

Toujours selon le Temps, qui se réfère à une « source diplomatique occidentale », « les Européens ne font pas ce genre de recommandation car il s’agit d’une prérogative éminemment régalienne, donc nationale ».

Comme on le constate, ce ne sont pas les « valeurs occidentales » qui retiennent les Européens de faire cette recommandation au gouvernement ukrainien, mais une échappatoire légaliste, qui, soit dit en passant, ne serait pas incompatible avec  une simple « suggestion » telle que semble l’avoir faite l’entourage de chacun des deux Présidents américains. Les Européens n’ont pas le courage de dire que c’est cette suggestion en elle-même qui est monstrueuse et non sa nature régalienne.

M. Trump, lui, reste prêt à discuter avec les deux Parties.

Par chance, M. Trump a déclaré à la presse – toujours selon le Temps cité plus haut – qu’il rencontrerait probablement M. Zelensky cette semaine et qu’il comptait s’entretenir également avec M. Poutine.  C’est souvent en rencontrant d’abord successivement et séparément les « frères ennemis » qu’on parvient peu à peu à calmer le jeu puis à faire triompher la raison et à construire la paix.

Et la Suisse là au milieu ?

Après avoir docilement « repris » les sanctions imposées aux européens par M. Biden afin « d’écraser la Russie » comme il le déclarait au début du conflit, puis avoir obéi servilement à M. Zelensky en organisant une conférence de paix sans inviter M. Poutine, notre pays n’a hélas ! plus la moindre crédibilité dans ces pourparlers de paix où se jouera peut-être l’avenir de l’Europe. Nous avons perdu une occasion de prouver l’utilité fondamentale de la neutralité dans un  conflit en Europe. Mais rien n’est jamais définitif en politique. L’histoire ne s’arrête pas, elle avance. D’autres conseillers fédéraux peuvent démissionner et le courage d’être neutre cesser de décliner pour redessiner l’avenir du Pays.

17 réponses à “Sacrifier la jeunesse ukrainienne pour satisfaire l’hubris de l’administration américaine ??”

  1. Concernant l’engagement de nos conseillers fédéraux il ne s’agit pas de courage mais de loyauté. Cette valeur comme tant d’autres sont bafouées aujourdhui. Intégrer la question de « faut-il mobiliser les 18-25 ans pour renforcer l’armée et enrayer la progression russe ? » Relève de l’indigeste. Tant que nous ne déciderons pas de reprendre notre souveraineté nous ne retrouverons pas la paix.

    1. La réponse à la question de votre titre Chere Madame Sandoz, se trouve dans la question elle-même : l ‘ hubris de l ‘ oncle sam !
      Ce dernier, depuis des décennies a une peur bleue de voir un jour un Etat, un Continent, plus fort que le leur. Il se croit investi par Dieu le père lui-même, d’une mission : être le Maitre du monde.
      Ainsi ,les USA se servent de l ‘ Ukraine pour  » écraser » la Russie ..ne pas laisser cette dernière se trop développer au risque de les dépasser ; exemple : éliminer le général de Gaulle avant que l’ idée d’une « Europe de l’ Atlantique à l’Oural  » ne se concrétise.

      1. Concernant la Suisse, si ce n’est pas la Russie, ce sera la Chine, mais ne comptez plus sur les USA, ils ont compris et le meilleur moyen pour les USA d’affaiblir la Chine, c’est de faire plonger l’Europe dans ses profondeurs.

  2. Suzette Sandoz fait encore une fois la démonstration, par ses propos pleins de bon sens et d’humanité, que les politiciens au pouvoir, de ce côté ou de l’autre de l’Atlantique, perdent tout courage devant les grands défis. Comme s’il suffisait d’avoir le pouvoir pour perdre la capacité à l’exercer dignement et courageusement.

  3. La servilité du Conseil fédéral actuel, et d’une bonne partie du Parlement, envers l’Oncle Sam, l’OTAN et l’UE étant apparemment sans limites, la seule possibilité de rétablir notre indépendance, notre honneur et notre neutralité réside en effet dans un « changement de personnel »!

  4. Faut-il continuer à sacrifier la jeunesse russe pour satisfaire l’hubris de la clique criminelle du Kremlin, qui voudrait reconstituer l’empire de feu l’URSS ??
    Donc la « suggestion » américaine se retourne aisément !
    La Russie impériale aurait mieux à faire : cesser de vouloir coloniser ses voisins et décoloniser à l’intérieur de la Fédération.

    1. L’immense majorité des gens sur cette terre aurait mieux à faire que la guerre.
      En premier lieu, les populations qui subissent ces horreurs que ce soit en Ukraine, au Soudan, en Israël, au Congo, en Syrie.
      Donc oui, il serait bien que cette guerre terrible cesse en Ukraine, comme les autres.
      Et oui, les sacrifices des jeunes sur le front, on peut souhaiter qu’ils s’arrêtent des deux côtés.
      Déjà le vouloir, c’est un bon début, non?
      Voulez-vous la fin de cette guerre – oui ou non?

      1. @Samy: Votre question de la fin est très pertinente.
        Je ne suis pas du tout sûre que les dirigeants actuels, surtout les plus influents, souhaitent la fin d’une ou des guerres en général. En préparant mon prochain déménagement, j’ai retrouvé de vieux livres sur le Liban et les « troubles guerriers » à Tyr, tout près de la frontière Nord avec Israël comme tout le monde le sait (NB: zone que j’ai visitée entre autres secteurs sensibles). Treize ans de siège imposé par Nabuchodonosor le babylonien. Et ce n’est qu’un tout petit exemple extrait de l’Histoire.
        J’ai aussi le sentiment que la « dissociation » ou la « dysharmonie », de l’Europe actuelle arrange les oligarques russes et d’autres puissances « montantes » bien sûr.
        Donc, en réponse brève à votre question je dirais aujourd’hui « aléatoire » et c’est très préoccupant. eab

  5. 1. N’est-ce pas pratique habituelle de demander aux hommes majeurs et valides de monter au front en cas de guerre? Je ne vois pas ce qu’il y a de monstrueux dans le cas présent. Les jeunes Ukrainiens seraient-ils plus dommage que les autres?
    2. Le courage de nos dirigeants est de l’histoire ancienne en Suisse comme dans beaucoup d’autres pays.

    1. Les hommes, et pourquoi seulement les hommes ? L’Ukraine a ratifié le protocole No 12 à la CEDH qui prohibe la discrimination entre les hommes et les femmes. Comment justifiez vous le sexisme ukrainien ? Etant rappelé que c’est-à-vous qu’il appartient de démontrer que cette différence de traitement qui vous est naturelle, qui est présumée inadmissible, ne l’est pas .

      Pour mémoire, la CourEDH a jugé que des références aux traditions, présupposés d’ordre général ou attitudes sociales majoritaires ayant cours dans un pays donné ne suffisent pas à justifier une différence de traitement fondée sur le sexe. De plus, à l’instar du TF, il faut bien relever qu’il n’existe aucune différence biologique (force) justifiant une pareille différence de traitement.

      Qui plus est, auriez-vous trouvé un motif de différence de traitement admissible, faudrait-il encore qu’il soit suffisamment important pour justifier la très grande différence qu’il y a entre la vie ou la mort (ou les amputations).

      Compte tenu de la faible démographie ukrainienne des moins de 25 ans, du moins grand nombre d’années perdues lorsqu’un vieux décède et de la volonté qu’à l’Ukraine de rejoindre l’UE et donc de respecter le Conseil de l’Europe, il y faut mobiliser les femmes.

        1. Stéréotype de genre dans toute sa splendeur et parfaitement prohibé par la CEDH.
          Stéréotype anachronique dans un pays où l’on change de sexe par simple déclaration à l’état-civil.
          Stéréotype dépassé dès lors que les femmes peuvent s’engager dans l’armée pour y effectuer les mêmes tâches que les hommes (tuer y compris).

          1. Ce que défend la CEDH et ce que pense CEDH m’en touche une sans faire bouger l’autre.
            Niels Bohr: Je ne supporte pas qu’on me dise comment je dois penser.

  6. Désolé, mais Trump ne semble pas suivre la même voie que Biden, son fils et sa bande totalement corrompue, maintenant les infos sur les pots de vin remontent à la surface. Le reste c’est de la décoration.

  7. L’assujetissement à l’armée est une prérogative du Souverain. Elle est inscrite dans la loi votée par le peuple. Hommes, femmes ou les deux, Il n’y a rien de sentimental dans cette décision et il n’appartient à personne de l’extérieur de la juger. Si, un jour, le peuple estime cette décision injuste, il l’abroge et en décide autrement. En Suisse, le peuple a décidé de se démilitariser. Aujourd’hui la tendance s’inverse devant une russsophobie occientale maladive. La loi va donc bientôt changer. Bien ou mal, le Souverain décidera et il n’appartient à nul de l’extérieur d’en juger.

    1. En Suisse le peuple n’est pas souverain dès lors que la souveraineté appartient au peuple et aux cantons, lesquels ont adopté une Constitution fédérale qui fait prévaloir le droit international sur la Constitution fédérale. Il appartient donc à la Suisse de respecter les traités qu’elle a décédé de ratifier. A ne pas étendre le service de défense national aux femmes (ce que l’on va sans doute faire en rejetant une initiative) on courre le risque de se trouver, du jour au lendemain, sans obligation militaire (ni de service civil) valable pour les hommes et donc, du jour au lendemain, sans armée.

      1. @CDEH
        Selon le DFAE, une norme internationale acceptée par la Suisse fait partie de l’ordre juridique suisse et devient ainsi applicable sur le plan national. La Constitution fédérale prescrit à la Confédération et aux cantons de respecter le droit international. Dans la hiérarchie des normes en effet, le droit international prime en principe le droit interne; mais une primauté absolue du droit international public ne peut toutefois pas être déduite de la Constitution. Ainsi les citoyens et les cantons sont habilités en tout temps à s’y opposer et à demander un référendum ou à déposer une initiative populaire conformément à la loi en vue de les abroger.

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