C’est pour mieux te manger, ma Petite!…

 

Nulle difficulté à imaginer La Présidente du Conseil d’Etat vaudois en Grand’mère loup, avec, près de son lit,  Valérie Dittli  en Petit Chaperon Rouge : « Grand’Mère, pourquoi m’aviez-vous donné les Finances ? ». « C’est pour mieux te manger, ma Petite ! ».

Le résumé du rapport Studer que m’a fait un ami digne de foi (qui l’avait lu) n’aurait jamais dû déboucher to de go sur une conférence de presse annonçant à Mme Dittli sa « capitis deminutio ».

A vrai dire, deux questions viennent immédiatement à l’esprit:

  • Mme Dittli avait-elle reçu le rapport Studer et avait-elle pu le lire avant la conférence de presse ?
  • Mme Dittli avait-elle été reçue et entendue par ses collègues avant la Conférence de presse et avertie de ce qui y serait annoncé ?

Je n’ai ni lu ni entendu que ces questions aient été posées par l’un ou l’autre des journalistes présents à la conférence de presse.

Donc je les pose maintenant mais en sachant pertinemment que je n’y aurai pas de réponse.

Si la mesure prise contre Mme Dittli – mesure qui est presque infâmante – l’a été sans une discussion préalable des 6 autres Conseillers d’Etat avec la « condamnée », on peut dire qu’il y a un vrai malaise dans le Gouvernement vaudois et que la grande majorité des membres de celui-ci ne mérite plus la moindre considération de la part du peuple vaudois qui l’a élue.

C’est d’une tristesse affligeante. On croyait que de telles bourdes n’arrivaient qu’à Genève et aux Etats-Unis. L’épidémie semble s’étendre!…..

 

La liberté d’expression gravement menacée par le langage inclusif

 

Plus je lis ou entends le langage inclusif plus je sens monter en moi une inquiétude nauséeuse : qui  peut bien vouloir nous enfermer dans une langue incompréhensible et agressive ?

Que l’on exige une rédaction épicène – ou clairement bisexuée – des offres d’emploi est dans l’ordre des choses. Il n’y a plus de raison, de nos jours, de réserver une activité professionnelle à des hommes ou à des femmes. Mais ne confondons pas tout.

Cédant à la mode asservissante du langage inclusif, la Direction de l’UNIL (Université de Lausanne) a produit l’année dernière une directive de 23 pages « sur la communication inclusive » tant orale qu’écrite, qui s’impose à tous ses membres et consacre un « sabir » à faire rêver les humoristes (mais le sens de l’humour est interdit par les milieux inclusifs !). La Direction précise que ce langage communicatif est obligatoire pour les communications officielles, mais qu’il n’est pas obligatoire pour la recherche. Les chercheurs sont encore libres (jusqu’à quand ? On n’arrête pas la décadence !).

Celui ou celle qui négligerait de recourir à la forme inclusive pour une communication officielle (par exemple : conditions d’inscription aux examens, indications pratiques pour des horaires ou des locaux etc…) s’exposerait non seulement à voir son texte refusé par l’administration, mais sa communication ou ses instructions ignorées, voire contestées par des étudiants. Cela pourrait même justifier un refus de participer à des examens, pour convocation contraire aux droits humains paraît-il ! Cauchemar !

Vivant sous la menace, voire le chantage à l’inclusion par quelque groupe minoritaire se prévalant d’un droit dont la formulation est impossible, nous devons résister si nous ne voulons pas perdre toute crédibilité.

Personnes de bon sens de tous les pays, unissez-vous contre cette dictature des minorités ! Il en va de la survie de la liberté d’expression!

 

 

 

Quand la Suisse était capable de contribuer à la paix et à l’indépendance d’un pays!

 

A fin novembre 2024 paraissait, chez Falcon éditions, un ouvrage magnifique intitulé   « Bons offices  Intermédiation de la Suisse et Négociations d’Evian 1959-1962 » avec le sous-titre « Contribution helvétique à la paix et à l’indépendance de l’Algérie ».

 

Cet ouvrage m’a fait un immense bien ; il illustre tout ce que notre pays est en train de rater avec la guerre ukrano-russe. Il devrait être offert au moins au prochain élu au Conseil fédéral. Peut-être est-il encore temps d’éviter une partie des dégâts encouragés par les va-t-en guerre européens. Il y a eu une époque où les cerveaux n’avaient pas été complètement embrumés par les émotions et où les responsables politiques cherchaient moins le spectacle flattant leur égo que la protection du peuple dont ils avaient la responsabilité.

 

Selon la jaquette du livre, l’auteur, M. Moncef Djaziri, « titulaire d’un doctorat ès sciences politiques, a été maître d’enseignement et de recherche et professeur suppléant à l’Institut d’études Politiques et Internationales (IEPI) de l’Université de Lausanne. Il a enseigné l’étude comparative de la genèse des Etats du Maghreb et l’analyse comparée des transitions démocratiques en Afrique et dans le monde arabe. Dans ce cadre, il a pu constater l’absence d’analyse approfondie du rôle de la Suisse dans le processus des négociations franco-algériennes ayant abouti à l’indépendance de l’Algérie. Pour combler cette lacune, il a  entrepris une recherche sur un sujet qui concerne un événement clé dans l’histoire de la décolonisation de l’Algérie ».

Le travail d’historien accompli par M. Djaziri, une fois tous les dossiers concernant le sujet tombés dans l’espace public, est absolument gigantesque et fait revivre les péripéties de négociations dont la complexité n’avait d’égal que « l’indispensable  diplomatie » des intermédiateurs, in casu suisses, chargés d’élaborer des ponts, de maintenir des contacts, d’épargner des susceptibilités  entre un Charles de Gaulle, un FLN  (Front de libération nationale), un GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne) et je ne sais encore combien d’autres mouvements ou personnalités liés à l’indépendance de l’Algérie, toutes à cran après des années de guerres et d’éventuelles humiliations ou vexations.

L’auteur rend un hommage appuyé aux conseillers fédéraux Max Petitpierre et F. T. Wahlen, et naturellement au diplomate de génie que fut Olivier Long et souhaite mettre particulièrement en évidence la possibilité, pour un petit pays modeste,  de rendre de grands services en vue de la paix !

 

Ce livre sort à point nommé et nos hommes politiques de tous bords feraient bien de s’y plonger 

D’innombrables extraits de lettres, de déclarations publiques ou privées, de réflexions de personnages publics ou privés, de précisions concernant le rôle d’un petit pays dans l’établissement ou le maintien de la paix entre les Etats, de précisions relatives à la portée et à l’utilité de la neutralité, de distinctions entre neutralité et neutralisme nourrissent le lecteur.

On n’ a pas attendu apparemment les états d’âme de certains de nos contemporains pour parler de « neutralité active », c’est-à-dire pour affirmer et prouver que la neutralité n’est pas un simple repli égoïste sur soi, mais une recherche de disponibilité crédible au service de la paix, quel que puisse en être le demandeur. S’abstenir de juger et de condamner ne signifie pas croire que « tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil », mais mettre le respect des personnes, la volonté d’éviter des morts et des massacres et celle de servir le bien commun au- dessus  du qu’en dira-t-on médiatico-populaire. Qu’on se le dise !

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L’Europe de la démocratie toujours moins démocratique, la perfide Albion toujours plus perfide, l’Oncle Sam toujours moins fiable

 

Est-ce une preuve de démocratie que de convier à Paris, pour parler de défense européenne, quelques Etats européens seulement, ceux dont on pense qu’ils pourraient être du même avis, mais en excluant ceux dont on sait qu’ils ont un avis  différent ou dont on considère l’avis comme « sans poids » ? Cher M. Macron, êtes-vous un démocrate ? L’Union européenne est-elle une institution démocratique ?

Comment explique-t-on que, en mars-avril 2022, M. Boris Johnson, encore premier ministre britannique, ait pu intervenir, à la demande – discrète – de M. Biden (ou de l’ Administration de l’Oncle Sam ?) pour interdire à l’Ukraine de signer à Ankara le traité de paix préparé avec la Russie, puis qu’en janvier 2025, la Grande-Bretagne envoie son ne premier ministre depuis 2022 inciter les Européens à continuer la guerre avec l’Ukraine contre l’avis de M. Trump (ou de l’Administration de l’Oncle Sam )?

Comment comprendre que l’Oncle Sam, par son président d’alors, M. Biden, ait pu faire interdire la signature d’un traité de paix entre la Russie et l’Ukraine, au printemps 2022, sans en parler aux Européens mais en promettant à M. Zelensky un soutien indéfectible, puis que les Européens se soient laissé associer obligatoirement à ce soutien, en dehors du texte de l’art. 5 du Pacte de l’OTAN ? Lorsque, 3 ans plus tard, le même oncle Sam, par son Président,  M. Trump, cesse le soutien militaire à l’Ukraine et veut négocier seul la paix entre la Russie et l’Ukraine, c’est dans la logique impérialiste. Il est évidemment normal qu’après avoir voulu la continuation de la guerre russo-ukrainienne sans en avertir les Européens, à sa propre gloire, l’Oncle Sam veuille y mettre fin sans eux, à son propre mérite. Il est aussi logique qu’après avoir perdu la face devant la Russie qu’il déclarait vouloir « écraser », l’Oncle Sam veuille négocier tout seul. On n’étale ni ses erreurs ni ses trahisons sur la place publique.

Mais comment expliquer l’aveuglement de l’Europe, sinon par le fait que les principaux chefs d’État de notre continent ne peuvent pas reconnaître qu’ils se sont fait rouler par un Oncle Sam nettement plus intelligent  qu’eux et passé maître dans l’art de la propagande.

Le commentaire, par notre Présidente, Mme Keller-Sutter, du discours du vice-Président américain, M. Vance, était – sous réserve du qualificatif de « libéral » – brillant d’intelligence, de diplomatie et de lucidité !

 

Les Etats européens dindons de la farce

« Jamais l’Europe occidentale n’a été plus faible ! Jamais elle n’a été aussi dépendante des Etats-Unis. Guerre russo-américaine sous couvert de l’OTAN pseudo-européen, aux dépens du peuple ukrainien et peut-être de la population européenne : l’Europe occidentale roule les mécaniques en prenant des sanctions dont l’effet négatif est plus sensible sur son propre territoire qu’en Russie,  se pare d’une bure de « pureté » en insultant le gouvernement russe, viole sa propre liberté de la presse en interdisant des medias russes, ferme ses universités ou sa culture à des étudiants et des artistes russes, bref fait tout ce que lui demande, plus ou moins discrètement, l’Oncle Sam qui rigole sous cape, avec des airs de petit saint. En deux mot, l’Europe s’est rendue définitivement incapable d’avoir la moindre influence positive dans ce triste conflit. »

Voilà ce que j’écrivais le 7 mai 2022 sur mon blog du Temps. Si seulement je m’étais trompée !

Mais non ! On a même appris en plus, depuis cette date, que les USA, par l’intermédiaire de M. Boris Johnson, étaient intervenus, en 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine, auprès de M. Erdogan qui présidait une rencontre entre M. Poutine et M. Zelensky à Ankara en vue de conclure un traité de paix.  M. Johnson avait transmis l’interdiction des Etats-Unis de signer un tel traité, promettant à M. Zelensky un soutien sans faille, pour « écraser la Russie ». Notre ambassadeur de l’époque, M Ruch, qui était alors à Ankara, a vécu la chose. Mais aucun medium officiel ne veut l’entendre ou même le laisser parler.

Les Etats européens se sont laissé convaincre par la propagande de l’Oncle Sam que la Russie menaçait les membres européens de l’OTAN et que ceux-ci devaient soutenir l’Ukraine bien qu’elle ne soit pas membre de l’OTAN. Mais ce soutien ne devait être que matériel et logistique et non pas militaire à proprement parler pour éviter une escalade catastrophique.

Les gouvernements des Etats de l’UE, alors  empêtrés dans les soucis découlant de la pandémie, et, pour plusieurs, en outre, dans des échéances électorales, se sont laissés convaincre dès le début des hostilités d’accorder quelques cadeaux de matériel militaire à l’Ukraine comme si celle-ci était membre de l’OTAN et bien que leur propre défense fût largement insuffisante. Ils se sont défaits de leur peu de  matériel, sous la férule de M. Biden ou plutôt de son administration.

Le 15 mai 2022, toujours sur le blog du Temps, j’écrivais : « La Finlande et la Suède veulent entrer dans l’OTAN, et vite, par crainte de la Russie. Les pays européens devraient au contraire lâcher l’OTAN, et vite, puisque les Etats-Unis ont déclaré ouvertement vouloir l’utiliser pour écraser la Russie, sous couvert d’aide à l’Ukraine. Combien de morts, combien de destructions, combien d’expatriés, quelle durée de la guerre, quels risques pour l’avenir de l’Europe ? Questions sans intérêt. Derrière l’OTAN, c’est la vengeance américaine. J’avoue être bouleversée par cette déclaration de guerre totale faite par l’Amérique. »

 

Et maintenant, très logiquement, c’est l’Amérique qui prétend seule, sans l’Europe, régler la paix. Rien d’étonnant à cela, c’est elle qui l’a interdite il y a près de 3 ans. Et rien d’étonnant non plus que M. Trump traite M. Zelensky en chef d’Etat de seconde zone, puisque ce dernier avait exigé que la conférence de paix du Burgenstock se déroule sans M. Poutine, ce à quoi les Européens avaient souscrit de bonne grâce.

Si les Européens se prévalaient maintenant, publiquement, de la manœuvre malhonnête, je dirais même de la trahison des USA lors du projet de paix  d’Ankara du printemps 2022 peut-être pourraient-ils reprendre la main et exiger de participer aux pourparlers de paix. Quant à M. Zelensky, lui qui connaît la situation dès l’origine, son silence sur le sujet ferait-il partie d’un deal avec MM. Trump et Poutine, aux dépens des Européens ? Mais peut-être que cette omerta est, en fin de compte, dans l’intérêt de la paix, car certains chefs d’Etat européens sont devenus de vrais va-t-en guerre et pourraient vouloir rouler les mécaniques.

 

Les Eglises doivent-elles prendre position dans un conflit?

Les Eglises doivent-elles prendre position dans un conflit ?

La question est posée dans un article très intéressant du Temps du 12 février (p. 7) intitulé « La guerre, et le silence des Eglises réformées ». La problématique est vieille comme le christianisme ou plus exactement comme le Christ  et on ne cesse d’y réfléchir en tant que chrétien.

Quand l’Eglise « se contente » de prier pour la paix, on lui reproche sa pusillanimité, quand elle prend parti, on lui reproche son agressivité ou sa partialité. J’avoue que la question me taraude depuis fort longtemps et que j’ai de la peine à nouer la gerbe d’une série de réflexions.

  • L’Eglise est une institution humaine par conséquent imparfaite, ce qui doit en soi l’inciter à un peu de modestie. Elle a néanmoins pour mission de chercher à vivre et à répandre l’enseignement du Christ tel que compris et transmis oralement par les témoins de son époque puis transcrit dans les textes du second testament. Cet enseignement est celui d’un Christ  s’adressant aux gens de son époque donc marqué au coin d’une civilisation temporelle, mais transmettant des valeurs intemporelles. L’Eglise – donc les chrétiens – est responsable de rechercher sans cesse ces valeurs intemporelles afin de les vivre et de les transmettre – en décortiquant la gangue temporelle. Il s’agit en effet d’essayer d’éviter de faire ce contre quoi la Bible comporte plusieurs mises en garde, aussi bien dans le premier que dans le second testament : « attention à ne pas prendre les règles humaines pour des prescriptions divines » (voir Es. 29.13 ; Mat. 15. 3-9 ; Marc 7. 1-13).
  • Parmi beaucoup d’autres, un texte me paraît une bonne illustration de cette recherche et de ses conséquences éventuelles, c’est le fameux passage de la « femme adultère » (Jean 8.1-11). Le Christ n’y déclare pas que l’adultère n’est pas une violation du 7e commandement, il ne dit à aucun moment que la lapidation est une punition humaine illégale, il ne la déclare pas disproportionnée ou scandaleusement cruelle. Et pourtant il y soustrait la femme adultère. Il se place à un tout autre point de vue : parce qu’Il est Dieu et agit au nom de Dieu, il fait reconnaître par les juges eux-mêmes leur propre imperfection et constater que Dieu, quant à lui, dans sa perfection, ne condamne aucun de ceux qui violent sa loi. Il leur pardonne pour les inciter à ne plus recommencer.
  • Et c’est là que nous touchons à la réponse à la question du titre : si l’Eglise prend position, elle déclare alors qui sont les bons, qui sont les méchants, selon le jugement des hommes, elle proclame qui punit justement ou/et qui dépasse les limites ; elle attise ainsi les hargnes,  l’esprit de vengeance et peut-être l’orgueil du justicier.
  • Si elle se prononce en tant qu’Eglise, elle doit oser s’abstenir de cataloguer les bons et les méchants, les justes et les autres, rappeler que tous les peuples sont pécheurs, bons et méchants, que toutes les races sont bonnes et méchantes, que tous les humains sont bons et méchants devant Dieu et que ce n’est que Lui qui peut donner la sagesse de la paix et la force du pardon. Elle demandera pardon en tant qu’Eglise, c’est-à-dire en tant que communauté de chrétiens, pour chacune des Parties au conflit, sans qualifier l’une d’attaquant et l’autre d’attaqué. Elle demandera un esprit de discernement, en tant qu’Eglise, pour chacune des Parties au conflit ; mais à aucun moment, comme Eglise, elle ne classifiera les protagonistes pour les condamner ou les absoudre. Si elle le fait, elle cesse alors  d’être Eglise, elle cède à la tentation de la justice humaine et se réduit à une communauté du monde.

Sacrifier la jeunesse ukrainienne pour satisfaire l’hubris de l’administration américaine ??

 

Une suggestion de l’administration américaine

L’armée ukrainienne manque cruellement d’hommes. Le journal « Le Temps » du samedi 8 février (p. 4) nous apprend que l’armée ukrainienne est âgée de 43 ans en moyenne ». Faut-il mobiliser les 18-25 ans  pour renforcer l’armée et enrayer la progression russe ? Selon Le Temps toujours, « c’est ce qu’a suggéré l’administration Biden juste avant  de rendre les clés de la Maison-Blanche. La nouvelle équipe réunie autour de Donald Trump a repris l’idée ».

Cette suggestion – qui ne semble pas être imputable aux deux Présidents successifs, mais à leur administration – est tout simplement monstrueuse : « Je vous donne des armes, alors faites tuer vos « gamin

Quelle réaction des « Européens » ?

Toujours selon le Temps, qui se réfère à une « source diplomatique occidentale », « les Européens ne font pas ce genre de recommandation car il s’agit d’une prérogative éminemment régalienne, donc nationale ».

Comme on le constate, ce ne sont pas les « valeurs occidentales » qui retiennent les Européens de faire cette recommandation au gouvernement ukrainien, mais une échappatoire légaliste, qui, soit dit en passant, ne serait pas incompatible avec  une simple « suggestion » telle que semble l’avoir faite l’entourage de chacun des deux Présidents américains. Les Européens n’ont pas le courage de dire que c’est cette suggestion en elle-même qui est monstrueuse et non sa nature régalienne.

M. Trump, lui, reste prêt à discuter avec les deux Parties.

Par chance, M. Trump a déclaré à la presse – toujours selon le Temps cité plus haut – qu’il rencontrerait probablement M. Zelensky cette semaine et qu’il comptait s’entretenir également avec M. Poutine.  C’est souvent en rencontrant d’abord successivement et séparément les « frères ennemis » qu’on parvient peu à peu à calmer le jeu puis à faire triompher la raison et à construire la paix.

Et la Suisse là au milieu ?

Après avoir docilement « repris » les sanctions imposées aux européens par M. Biden afin « d’écraser la Russie » comme il le déclarait au début du conflit, puis avoir obéi servilement à M. Zelensky en organisant une conférence de paix sans inviter M. Poutine, notre pays n’a hélas ! plus la moindre crédibilité dans ces pourparlers de paix où se jouera peut-être l’avenir de l’Europe. Nous avons perdu une occasion de prouver l’utilité fondamentale de la neutralité dans un  conflit en Europe. Mais rien n’est jamais définitif en politique. L’histoire ne s’arrête pas, elle avance. D’autres conseillers fédéraux peuvent démissionner et le courage d’être neutre cesser de décliner pour redessiner l’avenir du Pays.

Le triomphe du « droit à l’enfant »

On savait, depuis l’acceptation en votation du « mariage pour tous », que l’on avait ouvert toute grande la porte au don d’ovule et peut-être bientôt, à la mère porteuse.

Et voilà, la catastrophe arrive.

J’écris volontairement « catastrophe », car le don d’ovule est une violation des droits de l’être humain.

 

Depuis la nuit des temps, tout enfant est toujours né d’une don de sperme

C’est bien pourquoi le père n’est jamais certain. Tout enfant pourra et a toujours pu avoir un doute au sujet de la paternité génétique de son père juridique. Cette incertitude a été et est encore  la cause de maintes souffrances affectives, psychologiques, sociales; les progrès de la science ont peu à peu facilité pour l’enfant la découverte de  son père génétique, ce qui ne met toutefois pas forcément fin à ses souffrances dont la conduite des adultes est la cause.

 

Depuis la nuit des temps, la femme qui accouche est la mère génétique et biologique de l’enfant.

C’est bien pour cela que la mère est toujours certaine. Personne ne doutait que la femme qui avait porté un enfant pendant des mois était à la fois sa mère génétique et sa mère biologique. Bon certes, de tout temps on a pu faire croire à une grossesse puis s’approprier un bébé volé ou promis/vendu par une autre femme, mais c’était à cause d’une sorte de « désir d’enfant maladif ». Le désir d’enfant d’une femme stérile, parfois très douloureux, comme l’est toute invalidité, ne pouvait se réaliser qu’au moyen d’une tricherie ou d’un acte pénal, toujours aux dépens de l’enfant d’ailleurs.

 

Et puis la science a progressé et des chercheurs ont réussi à prélever des ovules chez une femme non stérile pour en faire profiter une femme stérile mais capable d’assumer une grossesse jusqu’au terme.

A partir de ce moment-là, la mère ne peut plus être toujours certaine, puisque l’enfant né de cette double opération  a deux mères, une dont il porte les gènes, sa mère génétique,  l’autre dont il tient la vie, sa mère biologique. Le but de cette dissociation de l’origine d’un enfant poursuit en principe une fin honorable : apaiser le désir d’enfant d’une femme stérile, mais cette fin justifie-t-elle tous les moyens ? A-t-on le droit de créer un « enfant-à-deux-mères », en fait une « personne-à-deux mères » pour satisfaire un désir d’enfant ? Un tel désir, légitime en soi et parfaitement naturel, fonde-t-il un « droit à  un enfant », à un être humain issu de deux mères, sorte de chimère humaine ?

 

Il n’y a  aucune égalité entre le don de sperme et le don d’ovule 

Le premier don, assuré par un acte très naturel, est la condition sine qua non de la conception de tout être humain qui n’aura néanmoins jamais qu’un seul père génético-biologique ; le don d’ovule, lui, exige d’abord une atteinte à l’intégrité physique d’une femme (donneuse d’ovule, première mère ou mère génétique) puis l’existence d’une seconde femme (gestatrice, seconde mère ou mère biologique). La nature n’a jamais eu cette cruauté envers l’être humain !

 

Le droit d’une personne à n’avoir qu’un seul père « physique » et une seule mère « physique » est un droit humain fondamental

Si, exceptionnellement, le monde politique pouvait se poser des questions éthiques avant de singer les pays qui nous entourent, peut-être serait-il capable de reconnaître que, dès la conception, l’enfant est le début d’une personne et que cette personne en devenir ne  peut avoir qu’un seul père physique et une seule mère physique, soit deux parents selon la loi de la nature. Le droit à un seul père et une seule mère physiques est un droit humain fondamental garantissant à l’être humain  son authenticité et sa personnalité la plus intime.

 

L’éducation d’un enfant est une question sociale qui peut varier avec l’évolution de la société

Tant qu’elle est mineure, la personne humaine a besoin d’être protégée et « éduquée ». Ce soin incombe à ses parents juridiques. Le législateur suisse considère à juste titre qu’il est dans l’intérêt de l’enfant d’avoir deux parents assumant cette charge, c’est pourquoi il organise le droit de manière à assurer cette double responsabilité et à la confier à deux adultes présumés capables de collaborer entre eux dans l’intérêt de l’enfant. Il s’agit là d’une tâche légale. La société cherchera à la confier aux personnes les plus susceptibles de l’accomplir pour le meilleur soin de l’enfant. Ses parents « physiques » sont naturellement présumés les meilleurs. On a longtemps considéré que des parents physiques mariés constituaient  seuls une  garantie de stabilité pour l’enfant. L’évolution de la société montre que des parents physiques non mariés peuvent se charger à satisfaction de cette responsabilité. Mais cette problématique relève des « droits DE l’enfant » et n’a rien à voir avec la question du don d’ovule, c’est-à-dire « d’un droit A l’enfant ».

 

L’ovule est un élément constitutif de la personne elle-même. Sans un ovule, comme sans sperme d’ailleurs, il n’y aura jamais un être humain.

La capacité théorique d’élever un enfant ne confère pas automatiquement un droit à un enfant. Il est donc absolument erroné d’affirmer que « tous les couples ont droit au don d’ovules » comme l’aurait fait le Conseil fédéral selon le titre d’un article du journal le Temps du vendredi 31 janvier (p. 11). Personne n’a droit à un don d’ovule parce que le « droit à l’enfant » n’existe pas. L’enfant n’est ni une chose, ni une prestation de l’Etat ou de la science. Il est une personne humaine et a le droit absolu de n’être conçu et porté  que par une seule mère et conçu par un seul père.

 

 

 

Pas de neutralité crédible sans une armée crédible

La démission de Mme Amherd qui a passé toutes ses années au Conseil fédéral à la tête du même département, celui de la défense et des sports, invite fort opportunément à dresser un bilan de l’état de notre armée. La Conseillère fédérale partante a assurément eu le mérite de réussir à faire voter le principe de l’achat d’avions de combat (le principe seulement, pas la marque, car ce n’est évidemment pas le peuple qui est à même de juger de l’adéquation de l’appareil commandé avec les besoins précis de la défense aérienne !) et, tout récemment, à obtenir une « rallonge » pour le budget de l’armée. Ce sont incontestablement des points positifs à son actif.

Savoir si la féminisation de l’armée est un « plus » ou non, reste une question indécise, dans la mesure  où ce qui est déterminant c’est d’avoir un corps militaire suffisant pour une armée crédible. La féminisation ne doit pas avoir pour but de compenser l’attraction du service civil. La première question reste de préciser à quoi sert ce dernier, en dehors du cas exceptionnel du respect d’une impossibilité éthique, philosophique ou religieuse honnête de servir dans l’armée. Quant à savoir ce que signifie « le »jour de service obligatoire évoqué tout récemment permettant aux femmes d’être renseignées sur le rôle et la fonction de l’armée, c’est éventuellement une idée défendable, mais quel serait le rapport coût/bénéfice ? Et vaut-il vraiment la peine d’élever ce jour purement informatif en « obligation constitutionnelle » ?

 

Mais au fait, à quoi sert notre armée ?

Voilà le sujet qui n‘a jamais été abordé publiquement ni  clairement. Son premier but n’est certainement pas de nous permettre de rentrer dans l’OTAN.

Sa raison d’être est de rendre crédible notre neutralité. L’Etat neutre doit prouver sa volonté et sa capacité de se défendre, de protéger sa population et son territoire s’il est attaqué . La neutralité ne permet pas d’avoir l’air, puisqu’on cherche la paix, de s’en remettre aux autres pour sa défense. Elle exige une armée de qualité par son nombre, par sa formation et par son armement.

Une difficulté subsiste, cependant, à cause de la situation géographique de notre Pays au cœur de l’Europe et notamment des pays de l’Europe groupés au sein de l’OTAN.  Quid si, contre sa volonté, notre pays était menacé par un Etat non membre de l’OTAN ou pris dans la tourmente d’attaques dirigées contre ses voisins et s’il devait se défendre avec ou en même temps que ses voisins ? Il serait évidemment judicieux qu’il puisse le faire utilement, qu’il ait donc une certaine aptitude à collaborer, par l’armement et par la formation. Cela implique des contacts professionnels entre la Suisse et l’OTAN, mais évidemment jamais une participation à des exercices d’intimidation par rapport à un ennemi précis et toujours une position parfaitement claire de non appartenance à l’OTAN. C’est une situation délicate qui implique une doctrine et une volonté déclarées de neutralité. Aucune ambiguïté ne peut être tolérée. Or c’est nettement l’ambiguïté qui a régné pendant ces années, accentuée encore par les maladresses du Conseil fédéral depuis l’invasion de l’Ukraine. Il faudrait redresser la barre sans tarder. Il n’est pas certain que la conseillère fédérale sortante soit motivée pour cela.

 

Des drones inutiles ou viciés.

La RTS nous informait, le 6 janvier, que nous avions commandé à et reçu de l’Etat d’Israël pour 300 millions, des drones qui ne fonctionnent pas et qui ne seraient d’ailleurs pleinement fonctionnels que dans plusieurs années. Et alors ? Que fait-on de ce matériel défectueux et inutile ? Pas un mot des mesures à prendre, ni du coût des corrections de ce vice ? Pas un mot sur les auteurs de la commande ou de la livraison. Je n’ose imaginer ce qui aurait été dit si le matériel avait été américain ou – horreur ! – chinois ou russe !

Savait-on à l’avance que ce matériel serait défectueux ? Pourquoi n’avons-nous reçu que 4 appareils sur 6 commandés ? Qui a fait la commande ? Comment l’Etat d’Israël justifie-t-il les défauts et le retard dans la livraison ? A ma connaissance, la Suisse n’est pas un Etat en guerre, donc rien ne justifie une retenue dans l’exécution de la commande. On a envie de dire : « dommage qu’Israël reçoive des armes des Etats-Unis, car s’il ne dépendait que des siennes, il y aurait peut-être moins de morts à Gaza ».

De qui se moque-t-on, chez nous, au Département fédéral de la défense ? L’incompétence crasse des responsables explique peut-être la tendance au rapprochement de l’OTAN en violation de l’art. 185 al. 1er de la constitution : « Le Conseil fédéral prend des mesures pour préserver l’indépendance et la neutralité de la Suisse ».

Mais il faut dire que, pour être neutre, il faut avoir une colonne vertébrale, du courage et un sens de l’honneur. Or, comme le disait Alexandre Soljénitsyne en juin 1978, dans son discours à Harvard, « le déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante »[1]. Et j’ai envie d’ajouter : « les embrassades entre Hommes (Femmes !) d’Etat lors de rencontres internationales sont en général des baisers de Juda ».

[1] Alexandre Soljénitsyne, « Le déclin du courage » Paris, Les Belles Lettres/Fayard 2023.