Quand l’inclusion semble devenir un moyen de propagande

 

Le dernier numéro de « Réformés », journal indépendant financé par les Églises réformées des cantons de Vaud, Neuchâtel, Genève, Berne et Jura, est principalement consacré à « la théologie à la lumière queer ».

J’avoue avoir été intriguée par l’idée qu’il pouvait y avoir une théologie à la lumière queer, donc sans doute une théologie à la lumière homosexuelle, une théologie à la lumière transsexuelle, une théologie à la lumière bisexuelle, une théologie à la lumière + etc… Bon ! Il y a du pain sur la planche ! L’avenir de la faculté de théologie est assuré.

 

Une future pasteure queer

Lorsque le synode de l’Église évangélique protestante du canton de Vaud a admis le principe d’une bénédiction pour les couples ayant contracté un partenariat enregistré, en 2007-2008, il a été clairement précisé que la cérémonie ne devait pas être utilisée pour faire de la propagande pour l’homosexualité.

Ce temps est révolu.

En effet, sous couvert d’inclusion (un mot bateau à la mode), le journal « Réformés » nous parle longuement d’une personne queer qui va devenir pasteure. Je ne doute pas un seul instant de la foi de cette personne, mais puis-je me réjouir, comme l’auteur de l’article, qu’elle prenne la parole en chaire ? Certes, ce sera, comme le dit l’article, pour « accueillir, comprendre, aimer », ce que devraient prêcher et vivre tout pasteur et tout chrétien. Est-il utile, pour ce faire, de signaler spécialement que l’on est « queer » ? N’est-ce pas une forme de propagande ?

 

« Un baptême sans préjugé de genre »

Il s’agit du baptême d’une personne après une transition de genre. L’article décrit brièvement l’histoire, souvent douloureuse, de ce jeune homme parfaitement digne de respect, éventuellement futur diacre. Mais pourquoi faire un plat de ce baptême ? En quoi le fait d’être transgenre devrait-il faire obstacle au baptême ou rendre le baptême plus important ? Insister sur cette caractéristique du baptisé, n’est-ce pas faire de la propagande pour ce qui a été sans doute pour lui un malaise et une souffrance? Il est vrai que, selon certains chrétiens, le fait de « jouer avec son genre » correspond à une véritable négation de la volonté divine. A mon avis, c’est une maladie, malheureusement de plus en plus fréquente et parfois même- ô honte ! – favorisée à l’école.

 

Ce numéro de Réformés m’a mise très mal à l’aise, parce que je ne peux me défendre du sentiment que les convictions religieuses y étaient récupérées pour faire de la publicité en faveur de « handicaps » humains, devenus de nos jours presque « à la mode ».

7 thoughts to “Quand l’inclusion semble devenir un moyen de propagande”

  1. Je ne suis pas protestant, je n’entrerai donc pas dans le détail des débats qui sont évoqués ici. Mais encore une fois, Suzette Sandoz oppose à toutes les lubies à la mode la seule réponse, la seule riposte convaincante, celle du bon sens ! Il est effarant de constater combien toutes les institutions, aujourd’hui, tombent facilement dans les engouements à la mode, reprennent leur vocabulaire, leurs clichés, avec bien sûr le sentiment réconfortant d’être du côté du Bien… Merci, chère Madame, pour cette leçon de clairvoyance.

  2. Bravo Madame Sandoz pour votre Grain de sable de ce jour.
    Sans vouloir être un moralisateur avec des idées trop étroites, je pense que les églises devraient délivrer un message clair conforme à ce qui les ont fondées, avec bienveillance envers tous les humains quelles que soient leurs orientations et sans les condamner tout en restant garantes d’une certaine moralité. Mais à force de vouloir être conforme aux tendances troubles actuelles elles désorientent ceux qui cherchent des repères et perdent le peu de crédibilité qui leur reste. Avec cette attitude comment s’étonner du désintérêt manifeste à voir l’audience des cultes? Pauvre monde, pauvres églises.

  3. Chère Madame
    Vous savez décidément mieux que personne remettre l’église au milieu du village (c’est le cas de le dire…) en ayant le courage d’exprimer vos opinions en termes clairs et mesurés. Merci de nous aider ainsi à tenir le cap dans les bouleversements qui nous entourent. Avec toute ma reconnaissance.

  4. Merci Madame Sandoz, encore et encore. Tout fout le camp … ou tout est bon à prendre. Entre les 2 mon ❤ balance 🤔

  5. Chère Madame,
    Quelle tristesse ! Je suis catholique traditionaliste, c’est-à-dire d’avant Vatican II, donc attaché à la doctrine mais privé des moyens de pratiquer. Je m’intéresse depuis lors à la Révélation Divine, la parole de Dieu, une dans la diversité de ses expressions telles que recueillie par les diverses civilisations à l’aube de leur apparition au fil de l’Histoire. La maladie dont souffre l’Eglise Réformée comme vous la décrivez avec une si grande pudeur est celle qui affecte toutes les civilisations: la haine du spirituel du fait du temporel. Pour les Chrétiens c’est le Péché Originel, l’homme voulant être Dieu, songe irréalisable se transformant avec le temps en déicide, du Veau d’Or au Golgotha ! Sans arriver à ce degré de réalité, toutes les civilisations ont connu, connaissent et connaitront ce processus mortifère. Lorsque le spirituel disparait d’une civilisation, cette civilisation meurt. Mais l’Humanité, elle, ne meurt pas. A la mort d’une civilisation correspond la naissance d’une nouvelle civilisation et, avec elle, d’une spiritualité renouvelée. Ou, peut-être que la Bonté Divine, l’Amour du Père pour sa création, lui permettra-t-elle une guérison miraculeuse ? L’ambition du Pape Léon XIV ne serait-elle pas d’abolir le Grand Schisme de 1051 et de réunifier l’Eglise d’Occident avec l’Eglise d’Orient. La résurrection de la Doctrine Traditionnelle ?

  6. Merci beaucoup pour cet article, Madame Sandoz.
    Nos Églises réformées de Suisse romande se laissent de plus en plus entraîner dans le courant du monde et perdent leur valeur de repère.
    « Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes » Mt 5.13
    Quant à notre mensuel « Réformés », il n’est que le reflet, désolant, de cette dérive d’une partie grandissante du protestantisme occidental, toujours plus dominé par la gauche, le féminisme, voire plus…

  7. Bonjour Madame et merci de ce message. Merci à chacun de son commentaire.
    Question : fait-on de la religion pour faire de la religion ? Simplement pour se le dire ?
    Ou bien, n’est-elle pas un véhicule ? Un véhicule pour nous mener à un But ? L’existence aurait-elle une raison d’être sans But ?
    Vu sous cet angle et avec la conviction que le véhicule est très précieux, on en prend grand soin et on veille à son intégrité, à sa beauté, à son intelligence !
    Conscient de la finitude cette existence, on ne se laisse pas berner les mirages de ce monde, on saute dans le véhicule et on y demeure en sécurité sans prêter attention au Malin qui se moquant du Monde, se vêt de la parure du Bien. Le Véhicule dans son Essence est intact, inatteignable par le Mal. Mais ça, tout le monde le sait.

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