Ni M. Biden, ni M. Trump!

Plus de 320 millions d’habitants et seulement deux candidats plausibles pour la présidence ? Il y a des cauchemars dont on souhaite se réveiller rapidement !
Une fois de plus on se rend compte que l’élection à la présidence des Etats-Unis dépend de deux choses : l’argent et la propagande. Le premier coule on ne sait trop d’où et un président sortant peut en trouver assez facilement dans la mesure où ses très proches collaborateurs ont un intérêt manifeste à le rester pour quatre ans de plus. Les faucons qui entourent M. Biden ont donné un sérieux coup de pouce à l’industrie américaine de l’armement ainsi qu’à toutes les industries qui peuvent profiter des difficultés économiques causées à l’Europe par les sanctions contre la Russie, sanctions au respect desquelles Oncle Sam veille jalousement.
La propagande, elle, est assurée par la technique de la numérisation. Le livre de Giuliano da Empoli (« Les ingénieurs du chaos » 2019, aux éditions Lattès ; 2023, foglio chez Gallimard) détaille et explique magnifiquement le rôle et l’usage des trolls dans la campagne précédente de M. Trump (qualifiant M. Trump lui-même de troll) et, d’une manière générale le rôle décisif que ces trolls vont jouer de plus en plus lors des campagnes électorales. Aux USA : Troll Biden contre Troll Trump ! Bel avenir ! Un espoir toutefois : peut-être que les autres candidats, plus discrets, seront plus crédibles.
Malheureusement, on ne le dira jamais assez, à cause de la numérisation, l’élection par le peuple des membres de l’exécutif (moins nombreux et beaucoup plus puissant que les membres du législatif) est en train de devenir le contraire absolu de la démocratie. Et quand ce n’est pas au moyen des trolls et de l’argent (récolté aussi en partie grâce à eux) qu’un(e) candidat(e) l’emporte c’est grâce à la peur (Russie, Chine, etc.. où les trolls ne sont pas nécessaires mais néanmoins utiles car ils peuvent faire croire à la liberté d’opinion !).
Calomnie, haine, mensonge, invectives, tous les moyens sont bons pour « tuer » l’autre électoralement parlant. Débat d’idées, esprit critique, néant ! Et cette plaie menace de sévir chez nous aussi. Par bonheur, l’Europe n’est pas constituée d’une seule entité étatique, ce qui morcelle un peu le pouvoir et limite les dégâts. Mais l’éducation à la détection et à la méfiance des trolls n’y est pas encore développée non plus. Et ce ne sont pas les conflits armés actuels qui développent cette éducation !…

8 réponses à “Ni M. Biden, ni M. Trump!”

  1. Merci, Mme Sandoz, de résumer magistralement et en 3 paragraphes comment ces deux bandes de clowns (tristes) verrouillent ces élections, tellement importantes pour le monde entier.
    Suzette for president ! (que Dieu vous en garde…)

  2. Je doute que Biden ou Trump soient élus présidents en 2024.
    A mon avis, une 3e personne – sera-t-elle mieux ou pire? – va émerger et rafler la mise.

    1. Ce n’est pas du tout impossible, pas grand chose surprend dans ce pays imprévisible, mais je formulerai cette possibilité avec un pronostique se basant sur d’autres critères qu’une éventuelle surprise, par là, je n’exclurais pas une possibilité de sévères troubles dérivant sur une sorte de guerre civile. Ne pas négliger qu’il y a plus d’armes aux USA que de citoyens, que l’armée elle même est plus que divisée et qu’il semble qu’une grande partie de la population ne voit pas d’autre solution que de reprendre en main la direction du pays. Il faut savoir que dans pareil cas, le camp démocrate n’a aucune chance, ce sera les élites en carton pâte contre les red-neck des provinces et comme lors de la guerre de sécession, les démocrates, encore eux, n’auront pas la moindre chance face aux gens de la terre.

      Une guerre civile est la hantise la plus redoutée de la part des américains, déclarer des guerres dans le monde, c’est tout juste si ils s’informent à ce sujet, mais tous craignent un bis en matière de guerre civile, surtout lorsque les politiques, disons les démocrates ont abandonnés et trahis les bases mêmes de la sainte constitution qui est la seule à unir ce pays dans ses déboires, mais là, c’est vraiment trop, Biden a tout renversé, détruit les frontières, infligé des humiliations envers l’armée du pays (Afghanistan et maintenant Iran), détruit le pouvoir d’achat avec une augmentation des prix de l’ordre de 20% en 2 ans, corrompu toutes institutions et spécialement les officines judiciaires qui sont sensé gérer le pays, bref, sous biden, tout s’est effondré !

  3. Et bien, contrairement à d’autres pays, dits, démocrates, que les USA risquent à coup sûr de surprendre, pourquoi :

    1, L’argent ; Qu’il soit sortant ou « entrant » ou ré-entrant, l’argent issu de filières peux recommandables ne va pas jouer un rôle clé dans les futures élections américaines, mais l’argent n’est pas une denrée rare pour l’un ou l’autre des 2 camps, que l’un des camps obtienne cet argent par des voies obscures ou pas, ne change également, pas grand chose. Certes que cette donnée n’est pas du tout anodine, mais cela ne semble être un handicap pour l’un des camps, d’ailleurs lors des élections de 2016, le clan démocrate affichait des budgets bien plus conséquents que ceux du camp opposé, cela n’a pas empêché la victoire de Trump.

    2, La propagande, chère Madame, vous n’êtes pas sans savoir que la propagande est la nature même d’une campagne politique, la substance indispensable pour convaincre avec des promesses qui seront très vite oubliées, ça, les électeurs le savent et ne se fient plus trop aux chants des sirènes passagères des campagnes. Effectivement, depuis quelques années et quelques médias virtuels aidant, les campagnes électorales sont éclaboussées par des orages d’opinions échappant aux contrôles de l’establishment éditorial de ce 5ième devenu 4ième pouvoir dévorant, mais néanmoins fragile et chancelant. Il y a 30 ans, alors que le net faisait ses premières dents, j’avais écrit que cet outil allait être à la base d’une réelle révolution sociétale et de ce fait, politique. Quiconque chercherait à censurer et étouffer ce canevas d’innombrables petits ruisseaux serait implacablement mis en pièce par l’ensemble de la « chose ». Le monde n’a pas changé grâce à une inespérée maturité de pensée, mais grâce à un outil (également créé par l’humain), une création de l’humain qui dépasse l’humain, comme si ce nouveau Frankenstein virtuel, presque invisible de par son immensité, (trop grand pour être être perçu, n’étant plus le fruit d’une force musculaire mais une sorte d’excroissance de la pensée, voir même, issu et générateur d’une sagesse insoupçonnée.

    Une expérience faite dans une aula de l’université de Tel-Aviv avait démontré que, le prof avait amené une vache bien vivante sur le podium, il y avait environ 600 personnes à qui il était demandé d’estimer le poids de l’animal et cela via une application informatique. Chacun, dès lors inscrivait sur son clavier le poids présumer de la vache, les écarts étaient surprenants, mais au bout du compte, en faisant le total des estimations faites et en les divisant par le nombre de participants, le résultat était implacable et exact, l’assemblée avait trouvé le poids de la vache sacrée ou pas au kilo près !

  4. L’humain est un « animal » social, en fait je ne connais pas vraiment d’autres espèces d’animaux qui ne le soient pas. Donc, besoin irrépressible de contact et comportements grégaires pour la très grande majorité. Par définition, les règles qui administrent les comportements sont pour le moins et dans bien des cas, anti-sociales. Dès que des règles apparaissent, il s’agit également de les contourner, légalement ou illégalement, d’où le caractère anti-social des lois et autres principes moraux imposés par une majorité. Liberté/sécurité, pouvoir/soumission. Afin de maintenir certains équilibres, l’humanité n’a rien trouvé de mieux que les divisions, construire des murs, dessiner des frontières, multiplier des langues distinctes, organiser des systèmes de défenses, armées etc. Certains de ces fonctionnements sont également très largement partagés par l’ensemble des espèces animales, territoires, compétitions entre mâles et autres bizarreries parfois insolites.

    L’humain est sensé pouvoir juguler certaines postures extrêmes par la négociation, la parole, les échanges ainsi qu’avec des notions d’ordre consenties, de ce fait, il est vital que ces différentes visions puissent se confronter, se comparer, s’éprouver mais dans bien des cas, cela tourne mal, très mal. En fait, c’est dans un besoin avoué de s’améliorer et de perfectionnement que les humains en arrivent à commettre l’irréparable.

    Je ne vois pas cette lutte entre politiques comme foncièrement malsaine ou contreproductive, certes, pendant que les coqs de service exercent leurs talents de solistes, ça caquette dans le poulailler, mais rien de très dramatique dans les faits.

    Ces confrontations sont saines et quoi qu’en dise Madame la Professeure, il ne s’agit pour l’entourage, que de faire partie du spectacle et d’y prendre ombrage ou de profiter de quelques éclairages.

    Je remercie les patrons de la Metro-Goldwyn et les américains de leur ferveur non dissimulée dans ces représentations colorées, par contre, je déplore qu’en Europe et en Suisse il n’en soit pas de même, la mièvrerie soporifique helvétique n’en est pas pour autant moins corrosive, le calme forcé n’est pas un atout de santé ou d’hygiène, bien au contraire, il ne s’agit pas non plus et contrairement aux apparences, d’un gage de sagesse, on pourrait facilement comparer les niveaux de silences aux emprises découlant d’une forme d’uniformisation contrainte, imposée.

    Pour ceux qui ont expérimentés la parentalité, il est connu que lorsque des enfants ne font plus de bruit, c’est qu’ils préparent un mauvais coup !

  5. Très bonne analyse Madame Sandoz et merci de nous avoir conseillé la lecture du livre de M. Giuliano. Il est vrai que pour nous peuple de Suisse ou d’Europe, il est très difficile de comprendre le fonctionnement des élections présidentielles des USA. Il serait intéressant qu’un ancien conseiller d’un Président vivant en Suisse ou un spécialiste de la politique américaine par exemple un ambassadeur, nous explique les rouages ou les subtilités de ces élections. En effet, comment est-ce possible qu’un pays qui compte plus de 320 millions d’habitants, qui s’estime être une démocratie, ne soit pas en mesure de proposer à sa population un choix de plusieurs candidats ayant la capacité d’assumer cette tâche toujours plus exigeante ?

  6. Joseph R. Biden, le vrai a été exécuté en janvier 2021, la personne que vous voyez dans la presse et les média s’appelle Arthur Roberts, un comédien tout à fait sympathique et apolitique !

    Joe Biden a été condamné à mort et exécuté le 20 janvier 2021 et enterré dans le cimetière de Harrington (Ohio) par décision de la « Courts Martial », c’est à dire, la cour de justice militaire américaine pour haute trahison envers la nation américaine ainsi qu’envers la constitution de 1776 !

  7. Mais Suzette vous êtes à deux doigts de sombrer dans le complotisme! Il ne vous reste plus qu’à vous poser quelques questions sur la main invisible qui soutient ces vieillards au bord de la tombe. Pour les gérontes du parti démocrates (Biden, Clinton), c’est assez clair. Pour Trump, il est évident qu’il espère le pouvoir pour échapper à la justice un peu comme Berlusconi. Trump est le leader d’une classe moyenne ruinée, frustrée, furieuse voire névrosée. On ne peut pas comprendre la prise du capitole si on ne comprend pas cela. Biden est le candidat d’une oligarchie qui veut continuer à mettre en coupe réglée non seulement la classe moyenne américaine, mais aussi ses alliés de seconde zone (Europe). Quel lamentable spectacle que la fin de l’Empire.

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