La grève des services publics ou l’art des prises d’otage

A quoi servent les services publics ? A accomplir pour les citoyens les tâches que ces mêmes citoyens ont demandé dans la loi aux pouvoirs publics d’accomplir au moyen des impôts payés par ces mêmes citoyens.

Conséquence : quand les services publics font la grève, ils prennent en otage les citoyens qui n’y peuvent « mais » pour faire plier les autorités. La grève des services publics est fondamentalement un acte lâche. Ce sont les otages qui en souffrent le plus car eux n’ont pas de moyen de forcer les autorités à changer d’avis, sinon par un referendum éventuel ou les élections (moyens également à disposition des citoyens membres du service public, mais non pas à la disposition d’éventuels membres non citoyens qui deviennent alors de simples traitres au pays qui les abrite). L’inconvénient c’est que ces moyens ne sont que très rarement efficaces dans l’immédiat qui seul intéresse les grévistes.

Ce qu’il y a de particulier en outre, en ce qui concerne les otages, c’est que ce sont souvent  des personnes en état de faiblesse : les malades dans les hôpitaux, les enfants et les adolescents dans les écoles. Même si des grévistes font en sorte d’assurer un « service minimum », pendant la grève, les soins vont être moins bons, voire défaillants et des élèves  laissés sur le carreau s’inquiètent du retard pris sur le programme annoncé en début de trimestre et craignent la surcharge d’un  rattrapage nécessaire voire l’échec en  relation avec des carences.  Enfants et adultes peuvent voir leur programme totalement chamboulé. Et on ne parle pas de l’exemple catastrophique que les enseignants en grève donnent à leurs élèves. Qu’ils ne se plaignent pas, après cela, ces mêmes enseignants, de l’indiscipline croissante de leurs élèves qui ont évidemment « compris la méthode » !

Tristes services publics qui  font la grève !

 

La pub massacreuse du français!

La publicité est décidément une massacreuse du français !

Depuis des années déjà la pub pour la fondue – et je précise que j’adore la fondue ! – nous assomme avec un « plus ça sent, plus c’est bon ». Evidemment que dire « plus ça sent, meilleur c’est », ne sonne pas aussi bien et pourtant, cela « pue » moins aux oreilles. Quelle langue barbare ne nous impose-t-on pas pour vendre !

Depuis des années, notre journal préféré nous annonce fièrement que « nous serons livrés par porteur ». Merci vraiment beaucoup ! Livrer quelqu’un c’est le trahir, le remettre à l’ennemi, alors que livrer un journal à une personne, c’est le lui faire parvenir ou le lui remettre. J’ai essayé une fois d’expliquer cela au service des abonnés de mon journal préféré. On m’a répondu qu’il fallait « voir avec la direction ». J’ai laissé tomber.

Mais cette fois, la moutarde vient vraiment de me monter au nez :  je lis sur un site que si on veut s’abonner, on « sera facturé » chaque année. Décidément, la pub ne nous prend jamais que pour des choses ou des traitres ou des imbéciles. On facture un abonnement à une personne et non pas une personne à un abonnement. Je me suis permis de faire cette remarque à la personne responsable. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas mais je la sais trop intelligente pour ne pas avoir envie de corriger ce massacre d’une langue qu’elle maîtrise au demeurant avec élégance.

Pitié ! Pitié ! Pitié ! Il est parfaitement légitime de vouloir vendre un produit mais quand on a l’amabilité de faire la pub autrement qu’en anglais, alors qu’on ne massacre pas le français. Merci d’avance!

 

 

 

 

Les guignols de la démocratie

« Liberté d’opinion, liberté de manifestation ! », sans doute oublient-ils aussi de revendiquer « liberté d’abuser de tous les droits » tous ceux qui n’hésitent pas à menacer physiquement les Parlementaires – in casu vaudois –  s’apprêtant  à siéger, et qui sont d’ailleurs tellement aveuglés par leur passion qu’ils finissent pas molester par erreur les défenseurs de leurs propres revendications salariales au Parlement  (voir Le Temps du 3 décembre, p. 9 « Les débats sur le budget tournent à la foire d’empoigne » ) . Quelle triste image de la liberté démocratique que celle donnée par les grévistes de ces derniers jours et par les excités d’hier autour du Parlement ! L’exemple français serait-il à ce point contagieux?

 

La démocratie est-elle ici si déliquescente que ceux qui s’en prévalent doivent recourir aux méthodes révolutionnaires nécessaires dans les dictatures ?

 

Mais peut-être devrait-on aussi se demander si les « autorités » ont perdu tellement de la confiance des citoyens que ceux-ci n’ont plus que les moyens de la violence pour faire valoir leurs espoirs ?  Il est vrai que lorsqu’un Conseil d’Etat dit officiellement, dans sa prise de position écrite pour le Grand Conseil, qu’une erreur fiscale de 40 ou 80 millions (estimation purement subjective! de la part du fisc!) ne vaut pas la peine qu’on nomme une commission d’enquête parlementaire pour en rechercher les causes (Voir notre billet du 18.09.25 : « La grande amnésie du fisc vaudois »), on peut douter de son intérêt pour la diminution de quelques millions ici ou là infligée à des salaires ou pour la suppression de quelques postes dans l’enseignement ou la santé… Et si les Parlementaires ne se montrent pas plus curieux et désireux de faire enfin toute la lumière sur une affaire dont l’opacité est un véritable tour de passe-passe, on peut aussi douter de leur sérieux dans la représentation des intérêts des citoyens.

 

La démocratie – et tout particulièrement la démocratie directe – exige des citoyens comme des autorités de la bonne foi, de la fidélité à la parole donnée, du respect et de la confiance réciproques, de la capacité à s’écouter pour négocier. Ce sont des qualités d’adultes de moins en moins compatibles, à vrai dire, avec la culture infantilisante actuelle de l’image, des émojis  et des selfies. Quand les autorités et les administrés/citoyens perdent ces qualités, ils ne deviennent plus que des guignols de la démocratie. Triste spectacle!

 

 

 

Les affres d’une protestante vaudoise

 

L’Editeur, P.-M. FAVRE : Alors, Mme Sandoz, quand allez-vous parler de votre livre sur votre blog ?

Mme Sandoz : Mais, cher Monsieur, ce n’est pas une protestante vaudoise, de surcroît élevée dans une école catholique, qui va vanter ses mérites sur son propre blog ! Vous n’y pensez pas.

L’Editeur : Ce n’est quand même pas moi qui vais aller sur votre blog raconter que vous avez réuni, à ma demande, dans un petit volume de quelque cent-soixante pages, sous le titre « Grain de sable », avec une merveilleuse préface de Mme Ariane Dayer, la septantaine de chroniques que vous avez écrites pour l’émission de radio/télévision « Les Beaux Parleurs », entre 2016 et 2024, précédée, à ma demande aussi, d’une courte autobiographie!

Mme Sandoz : Bon ! C’est vous qui l’avez dit, mais pour ma pénitence, j’avouerai, toute honte bue, qu’à la page 121, j’ai commis une grossière erreur : j’ai cité « Théodore de Banville » alors qu’il s’agit de Jacques Bainville. Que voulez-vous, l’âge avançant, la mémoire est parfois défaillante. Etes-vous satisfait ?

L’Editeur : Ego te absolvo !

 

Corruption à ciel ouvert

Six capitaines d’industrie, suisses, officiellement et publiquement reçus dans le bureau ovale du Président des Etats-Unis, en présence de celui-ci. Six capitaines d’industrie dont on apprend qu’ils ont offert de très beaux cadeaux à ce Président (une montre Rolex, un lingot d’or) pour essayer d’obtenir une baisse des droits de douanes infligés à leur pays, donc à leurs entreprises, comment qualifie-t-on cela ? De corruption active du côté des capitaines d’industrie, de corruption passive du côté du Président des Etats-Unis ? Le tout, au grand jour, « ad majorem Dei gloriam ». Quelles conclusions en tirer ?

 

La première conclusion, c’est que l’économie est en train de mettre la politique et la diplomatie au rancart

Le développement de la globalisation et de toute la technique informatique (gonflée par l’IA), a permis aux grands de l’économie de devenir les premiers décideurs mondiaux. Seuls ont vraiment de l’influence ceux dont la richesse égale ou dépasse le PIB des Etats. Ils parlent les yeux dans les yeux avec les chefs d’Etat et ne cherchent d’entente qu’avec leurs égaux. Ils ignorent les frontières, les cultures, les libertés politiques. Ils veulent être les maîtres du monde et s’y emploient.

 

La deuxième conclusion est d’abord une question : Dans quelle mesure, côté suisse, le Conseil fédéral était-il au courant de la démarche économique et l’appuyait-il ?

Si c’était le cas, cela signifierait que le Conseil fédéral est composé de fins stratèges et de fins psychologues. Il aurait décidé de se défendre sur le même terrain que le Président américain et serait parfaitement de mèche avec les capitaines d’industrie. Côté éthique, la démarche ne serait pas très reluisante, mais côté machiavélisme, ce serait le premier prix.

 

La troisième conclusion est aussi une question

Si la démarche réussit et que nous obtenions une vraie diminution des taxes, quel prix les capitaines d’industrie ont-ils – si le Conseil fédéral était de mèche – ou vont-ils, dans le cas contraire, exiger pour leurs services ?

 

La quatrième conclusion rejoint la première mais sous forme également d’une question

Comment la politique va-t-elle pouvoir reprendre la main, car l’économie n’aime pas la démocratie qui lui fait perdre du temps et quelle crédibilité ont les « valeurs démocratiques » quand le président de l’Etat le plus puissant du monde qui se vante de sa démocratie est aussi officiellement et publiquement corrompu ?

 

Où la réalité dépasse la fiction

Dans son numéro de dimanche 9 novembre dernier, l’Impertinent, hebdomadaire électronique (www.limpertinentmedia.com) créé pendant la pandémie par Amèle Debey, journaliste indépendante et au demeurant courageuse, signalait, à la fin d’un article intitulé Athlètes vaccinés : quand le vaccin « sûr et efficace » brise des carrières, une information parue dans «La Liberté »  (journal fribourgeois) : le 14 novembre prochain, M. Alain Berset est attendu à Uni Fribourg pour recevoir un doctorat honoris causa de la Faculté des Sciences et de Médecine et «La Liberté » de préciser : le désormais secrétaire général du Conseil de l’Europe est récompensé pour les liens étroits qu’il a tissés avec les sciences naturelles et la médecine pendant la pandémie covide-19. (Tous les passages en italiques sont des citations.)

Une fake news ?

J’ai trouvé la nouvelle si invraisemblable, compte tenu de tout ce que l’on a appris depuis lors au sujet du vaccin et des effets sociaux catastrophiques de certaines mesures prises par les autorités sur le conseil ou la suggestion des milieux dits « scientifiques », que j’ai interpellé Amèle Debey pour m’assurer que ce n’était pas une fake news. Avant même qu’elle ait eu le temps de me répondre, TV-Fribourg me rassurait, passant une interview de M. Berset au sujet de ce doctorat honoris causa qu’il avouait être honoré de venir recevoir vendredi prochain à Fribourg. M. Berset remerciait d’ailleurs en passant la Task Force. Ce n’est donc pas une fake news !

Les autorité politiques trompées par des scientifiques ?

Toujours dans le même article, L’Impertinent permettait d’accéder à une déclaration télévisée de M. Berset pendant la pandémie, déclaration où M. Berset affirmait sans hésiter : « Le vaccin est sûr et efficace. Il a été évalué comme tout autre vaccin avant d’être mis sur le marché ». On ne saurait reprocher à une autorité politique de suivre les conseils et informations des milieux scientifiques quand il s’agit de prendre des décisions dépendant précisément des connaissances de ces milieux, mais ces milieux avaient-ils vraiment dit à M. Berset que « le vaccin était sûr et efficace » et qu’il avait « été évalué comme tout autre vaccin avant d’être mis sur le marché », alors qu’on allait découvrir qu’il n’était ni très sûr ni très efficace, et surtout alors qu’on savait qu’il avait été mis sur le marché moyennant une autorisation très spéciale car il n’avait pas encore été évalué complètement, contrairement à tout autre vaccin ?

Si les milieux scientifiques ont trompé M. Berset, le fait de lui accorder un doctorat honoris causa serait une manière de lui demander de « passer l’éponge » et de lui faire partager leur responsabilité.

Si les milieux scientifiques ont été de mèche avec M. Berset pour tromper les administrés alors le doctorat honoris causa n’est qu’un petit cadeau entre copains pour justifier éventuellement d’autres petits cadeaux de différentes natures.

Si M. Berset est un homme d’honneur, il refusera ce doctorat

Son refus devrait être motivé par trois raisons au moins:

  • Pendant toute la pandémie, M. Berset a fort honnêtement toujours bien précisé qu’il s’agissait de décisions du Conseil fédéral. C’était peut-être une manière de se réfugier derrière la collégialité vu la lourde responsabilité encourue pour les décisions prises. Il n’en demeure pas moins que le doctorat honoris causa devrait au moins revenir au Conseil fédéral et non pas à un seul de ses membres, au demeurant incapable à l’époque d’empêcher des fuites !…..
  • A aucun moment, pendant la pandémie, on n’a été informé que c’était la faculté des sciences et de médecine du canton de Fribourg qui était « la » conseillère de la Confédération par l’intermédiaire de M. Berset.
  • Compte tenu des séquelles terribles laissées par certaines mesures prises pendant la pandémie pour tenir compte des conseils de scientifiques : médecins ou spécialistes désavoués, ridiculisés ou interdits de pratique pour avoir eu un autre avis scientifique que celui des scientifiques prétendûment officiels, soldats condamnés pour avoir refusé le vaccin – qui n’était pas « officiellement » obligatoire -, adolescents et étudiants durablement déboussolés ou déprimés, familles déchirées, commerçants ruinés, personne ne peut se targuer de mériter une récompense particulière et surtout pas « pour avoir tissé des liens étroits avec les sciences naturelles et la médecine » pendant cette période; pire, accepter une récompense serait une sorte d’insulte à la souffrance des autres.

Et dire que le Parlement ne sait toujours pas qui avait nommé la Task Force, quel en était le mandat, pourquoi elle avait supplanté la commission formée spécialement et préventivement par le Conseil fédéral pour les cas de crise….

S’il vous plaît, M. Berset, soyez un homme d’honneur, refusez ce doctorat !

 

 

 

 

 

Sport augmenté ou sport dévoyé?

La RTS informait l’autre jour que Las Vegas allait organiser des jeux olympiques (mondiaux ou… je ne sais plus quoi) dont les participant seraient abondamment dopés, afin d’augmenter leurs capacités et de découvrir les potentialités du corps humain une fois « augmenté ». Un sportif adepte de ces essais – qui, si j’ai bien compris, serait suivi médicalement ! – disait officiellement son intérêt pour l’expérience et sa décision d’y participer.

Quelle tristesse !

Toujours menacé déjà par la pollution de l’argent, le sport devrait-il devenir le lieu de l’amoralité totale et de la réduction des humains à des animaux de laboratoire ? Il faut dire que, malheureusement, le mal est déjà très avancé dans certains sports d’équipe où des sportifs sont devenus des pièces de bétail que l’on achète et vend d’un club à l’autre.

Quel malheureux exemple pour les jeunes que cette nouvelle forme de sport par le dopage ! Quelle insulte pour tous ceux dont on ne peut qu’admirer la volonté et la maîtrise de soi et de son corps et qui pratiquent le « vrai » sport celui auquel s’applique la formule « mens sana in corpore sano » !

Un pays sans enfants

La Suisse vieillit mais sa population augmente et si elle augmente, ce n’est pas grâce aux naissances mais grâce à l’allongement de la vie et à l’immigration.

Il faut reconnaître que, dans notre pays, on n’aime pas beaucoup les enfants en tant que tels. On les aime en tant que futurs cotisants à l’AVS. En dehors de cette hypothèse, ils ne sont que des empêcheurs de danser en rond : en fait des empêcheurs de leurs parents – et particulièrement de leur mère – d’exercer une activité professionnelle dont l’économie peut avoir besoin, c’est-à-dire empêcheurs éventuels, pour leur mère, d’exercer une activité professionnelle à plein temps et sans interruption. Ils sont donc aussi des « tueurs » d’égalité entre hommes et femmes !

Le congé maternité, ou le congé parental, selon la motivation habituelle, doit avant tout protéger la carrière de la mère ou celle des deux parents : le congé parental en particulier doit permettre à la mère de reprendre plus rapidement son activité professionnelle, car elle est remplacée auprès de l’enfant par le père et puis l’interruption professionnelle touche alors les deux parents en interrompant brièvement leur activité professionnelle. Il est très rarement fait allusion à l’enfant  et ce d’autant moins que l’enfant a besoin – dans toute la mesure du possible – de la présence  de ses deux parents au-delà des quelques semaines et mois qui suivent sa naissance ; il n’est d’ailleurs pas non plus fait mention, pour défendre ces différents congés après naissance, du besoin de la mère de se reposer un peu alors que la naissance correspond à un bouleversement de sa vie (de celle du père aussi d’ailleurs, mais différemment !) et entraîne parfois une grande fatigue physique.

Sitôt que possible, pour que les deux parents puissent reprendre leur rythme de travail, il convient de fournir des crèches, puis que l’école assure une prise en charge de toute la journée pour que les parents aient la paix dans l’exercice de leur profession.

 

Et aujourd’hui, de joyeux drilles proposent une initiative – sur laquelle nous voterons le 30 novembre – imposant aux femmes comme aux hommes un service citoyen, obligeant probablement les mères à « caser » leurs « mouflets » – quand elles s’en occupent personnellement – sauf évidemment à obtenir une dispense officielle spéciale  dudit service citoyen (belle perspective de travaux administratifs supplémentaires), à moins que, découvrant que la maternité devient une cause de dispense du service universel, les femmes ne se mettent à faire plus d’enfants. L’initiative se révélerait alors la pièce « camouflée » d’une politique nataliste !

 

Le premier et le meilleur service à la communauté que l’on puisse rendre, comme parents, c’est d’élever ses enfants et de s’occuper d’eux. Et comme c’est plutôt la mère qui leur donne naissance et parfois les allaite, il est assez logique que le service obligatoire militaire ou un service civil requis en général de personnes encore jeunes, soit imposé aux hommes et non aux femmes. A partir d’un certain âge, beaucoup de femmes – et beaucoup d’hommes aussi d’ailleurs – assurent spontanément un service à la communauté en qualité de « proches aidants », d’éducateurs de leurs petits-enfants ou de bénévoles dans des associations sociales. Ne tuons pas cette générosité spontanée par un service citoyen obligatoire qui – indépendamment de la surcharge administrative qu’il engendrera – empoisonnera la vie des jeunes adultes et nuira aux enfants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais qui veut la peau de Mme Dittli?

A grands fracas, aux nouvelles de la RTS hier soir 8 octobre, on annonçait que Mme Dittli, conseillère d’Etat du canton de Vaud, était prévenue dans une enquête pénale pour abus d’autorité.

La RTS rappelait que trois plaintes avaient été déposées contre Mme Dittli, une pour violation du secret de fonction (art.320 du code pénal), une pour abus d’autorité (art. 312),  une dernière enfin pour avoir éventé le rapport Studer avant qu’il soit rendu public, donc pour publication de débats officiels secrets (art. 293), c’est-à-dire avoir favorisé des fuites dans la presse.

La Télévision indiquait que le procureur du canton de Vaud avait classé sans suite l’accusation de la violation du secret de fonction, après avoir entendu Mme Dittli, mais ouvrait une enquête sur le deuxième chef d’accusation, l’abus d’autorité, accusation la plus grave, (crime proprement dit) et réservait à plus tard la question des fuites du rapport Studer dans la presse.

Précisons encore que l’abus d’autorité est passible d’une sanction allant jusqu’à cinq ans de privation de liberté.

Il a été clairement dit à la télévision qu’au stade actuel, Mme Dittli reste présumée innocente. Mais évidemment que quelques députés se demandent s’il ne faudrait pas « suspendre » Mme Dittli de ses fonctions pendant l’enquête. Toutefois le droit vaudois ne prévoit pas une telle mesure.

Qu’est-ce que l’abus d’autorité ?

Le code pénal le définit ainsi : « Les membres d’une autorité et les fonctionnaires qui, dans le dessein de se procurer ou de procurer à un tiers un avantage illicite, ou dans le dessein de nuire à autrui, abusent des pouvoirs de leur charge sont punis d’une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d’une peine pécuniaire » (c’est moi qui ai souligné).

Il s’agit donc, pour pouvoir condamner l’auteur d’une telle faute, qu’il ait 1) abusé de son pouvoir, c’est-à-dire qu’il ait accompli ou ordonné d’accomplir un acte qui n’entrait absolument pas dans sa fonction et 2) qu’il l’ait fait pour en tirer un avantage pour lui-même ou pour nuire à quelqu’un. Les deux éléments doivent être réunis pour que l’infraction soit objectivement réalisée. Mais encore faut-il que l’auteur ait eu l’intention d’excéder son pouvoir et d’en tirer un avantage ou de nuire de ce fait à autrui. C’est là ce que l’enquête devra établir. La négligence n’est pas punissable.

Différence entre « l’affaire Dittli » et ce que j’appelle « l’affaire Broulis », soit l’affaire du « bouclier fiscal »

Dès qu’elle a su que l’enquête était ouverte, Mme Dittli a déclaré devant la presse  – et le journal Le Temps en a rendu compte – qu’elle collaborerait pleinement à l’établissement des faits. Elle ne s’est d’ailleurs pas opposée à la levée de son immunité.

En réponse à la motion de 55 députés demandant une commission d’enquête parlementaire au sujet de l’affaire du bouclier fiscal, le Conseil d’Etat propose aux parlementaires de refuser la constitution d’une telle commission et ce, pour des motifs futiles résumés dans un précédent Billet de mon blog (« La grande amnésie du fisc vaudois »,  17 septembre dernier). En outre, le Conseil d’Etat a mandaté un expert, évidemment sans pouvoir de coercition, et a prévenu à l’avance les personnes qui seraient interrogées par lui en leur communiquant, à l’insu de l’expert, les questions prévues !!!

Tout se passe au donc comme si Mme Dittli avait la conscience tranquille à la différence des Conseillers d’Etat passés et présents qui n’auraient nullement envie qu’on « remue » leur passé récent.

Ce serait tellement plus confortable de faire pendre la « jeunette », la « petite dernière » qui a encore un léger accent suisse-allemand et représente un parti politique quasiment inexistant dans le Canton plutôt que de découvrir les « squelettes » laissés par ses prédécesseurs !