Si M. Netanyahou était allemand…

Si M. Netanyahou était allemand, il serait considéré comme membre d’un parti d’extrême droite qualifié de terroriste, de fachiste, voire de nazi. D‘ailleurs, Hitler aussi avait été élu démocratiquement, ce qui ne manque pas d’être attristant.

Comment se fait-il que M. Netanyahou et son équipe soient tellement épargnés par les Etats européens et soutenus même par les USA ? Bon, il semble heureusement qu’il commence à fatiguer M. Trump !

Sa politique est malheureusement polluée par un fanatisme religieux.

Il y a longtemps qu’il n’y a plus de peuple élu au sens biblique du terme puisque le Messie est venu accomplir la promesse si bien annoncée par le prophète Esaïe et par tant d’autres prophètes de l’Ancien testament ; il n’y a plus non plus de terre promise ni d’ordre divin de massacrer toute la population d’une tribu ennemie, même si certaines tendances chrétiennes ont également de la peine à concevoir le bouleversement historique parfait par l’avènement du Messie.

Comment expliquer la timidité des Occidentaux devant le massacre des Palestiniens de Gaza ? Certes, l’attaque terrible du 7 octobre justifiait une contre-attaque, mais avec proportionnalité. L’acharnement actuel contre les Palestiniens de Gaza n’a plus rien à voir avec une « riposte », les attaques contre le Liban, la Lybie, etc, non plus. Il est vrai que le Hamas est aveuglé par le même genre de haine religieuse que le Parti de M. Netanyahou, mais les Palestiniens, pas plus que les Allemands du temps de Hitler, ne partagent pas tous – et de loin sans doute – la haine que distillent leurs chefs politiques ; hélas ! Les chefs tyranniques font peur et le Hamas est un chef tyrannique pour le peuple palestinien qu’il n’hésite pas à mettre en danger de mort.

Comme toujours, on assimile un peuple à son chef et ce sont les innocents qui « trinquent ». Combien d’Allemands ont été, voire sont encore traités de nazis, seulement parce qu’ils ont eu un chef nazi ? Combien d’Israélites sont aujourd’hui victimes d’antisémitisme à cause de la politique fanatique et génocidaire de leur chef d’Etat ? Et le fait que cette politique soit  polluée par un fanatisme religieux – partagé d’ailleurs aussi parfois par des chrétiens et des musulmans – a pour terrible conséquence que l’on impute « aux Juifs » les crimes de leurs chefs politiques. Les guerres de religion sont analogues aux guerres racistes. Elles risquent d’instiller la haine dans des générations.

 

L’Union européenne: maternage ou dictature?

 

M. Poutine a proclamé un cessez-le-feu de trois jours à l’occasion de la célébration du 80e anniversaire de la défaite de l’Allemagne de Hitler. Le 9 mai, Moscou fêtera en grande pompe le « jour de la victoire », avec un défilé militaire sur la Place Rouge. Certains leaders européens, membres de l’Union (M. Fico, premier ministre de la Slovaquie) ou membres en devenir (le Président de la  Serbie)  assisteront à cette manifestation, en hommage notamment aux milliers de morts russes qui ont contribué à la victoire finale des Alliés. Mais l’Union européenne ne l’entend pas de cette oreille. Ne confondons pas tous les morts ! Il y a les bons (non russes) et les mauvais (les Russes). Mme Kaja Kallas, chef de la diplomatie européenne, voit ces participations d’une très mauvais œil et fait comprendre qu’elles ne sont pas vraiment admises par l’Union européenne et … pourraient être sanctionnées ?

On sait bien que ces journées de « mémoire » sont généralement récupérées par les chefs d’Etat pour la gloire actuelle de leur pays et la propagande de leur action du moment. Mais cette manière  de « renier » le passé, par exemple en n’invitant pas la Russie lors de la célébration du Débarquement en 2024, avait déjà mis en évidence l’étroitesse d’esprit des chefs d’Etat européens et l’hypocrisie de leur devoir de mémoire.

Pendant la 2e guerre mondiale, les Russes étaient des alliés. Certes, leurs morts comme ceux des autres Etats alliés, sont morts  pour leur Pays d’abord et non pas pour lutter contre une idéologie, le nazisme, en soi très proche d’ailleurs du stalinisme. Les pays alliés, à l’exception des Etats-Unis, avaient été envahis ou menacés par Hitler, et se battaient contre lui finalement sur ses propres terres, seule manière de le vaincre.

Mais l’Union européenne ne veut pas que l’on se souvienne que la Russie a été une alliée et n’hésite pas à gendarmer ses membres. Le devoir de mémoire n’a de valeur que dans le sens admis par l’Union européenne qui a, rappelons-le, exclu la Russie de la célébration des 50 ans de la libération d’Auschwitz. L’Union européenne sait ce qui est bon ou mauvais pour ses administrés. Elle façonne histoire comme ça l’arrange et se moque bien de la réalité. Est-ce  pour materner ou pour censurer ? C’est en tous les cas incompatible avec la liberté d’expression et d’opinion, cette valeur dont les Etats de l’Union européenne prétendent être les champions.

Lausanne, ville du vélo

Qui aurait jamais pensé, gravissant le Petit-Chêne ou grimpant à la Cathédrale, que Lausanne serait un jour la ville du vélo ? A vrai dire, qui aurait pensé que les vélos seraient un jour électriques et que la Municipalité de Lausanne, en mal d’écologie, pourrait stipendier l’acquisition de ces véhicules sous prétexte de favoriser la mobilité douce ? Précisons toutefois que ce soutien financier a pris fin depuis quelque temps déjà.

Le journal Le Temps du 8 avril dernier nous informait pourtant, dans un gros titre, que « Les vélos électriques sont désormais majoritaires en ville de Lausanne » ! A quand l’obligation d’installer un panneau solaire sur son guidon ? Cela nous paraîtrait élémentaire. Nous renonçons toutefois à réclamer l’éolienne naine !

Et la nouvelle lue dans Le Temps ne saurait être fausse, car, toujours selon la même source, elle était révélée par  « Mme Florence Germond, Municipale chargée de la Mobilité, se référant à une récente étude de l’Université de Lausanne ». Ah ! Voilà une étude intéressante qui fera avancer la science ou au moins les sciences sociales!

Bien que le 30 km à l’heure soit sans doute une vitesse adaptée aux vélos électriques qui pourront ainsi rouler côte à côte avec les voitures même à essence (pouah !), il semblerait toutefois que la sportivité des Lausannois diminue depuis la fin de la pandémie. En effet, selon Lausanne Cité de ce 11 avril , la vente des vélos bat de l’aile dans l’intérêt des trottinettes électriques . C’est vrai qu’elles font tellement plus jeune et décontracté!

Au fond, les seuls vrais praticiens de la mobilité douce sans recours à une batterie au lithium ni à une source d’énergie artificielle – à part les vrais cyclistes « à mollets seulement » – ce sont les piétons. Eux aussi  tendent à devenir minoritaires, notamment à Lausanne qui  présente trop de danger pour eux : trottoirs fréquentés par les dealers, les mendiants, et parfois les cyclistes et les trottinettistes. Je suggérerais à la Municipale chargée de la mobilité de subventionner les baskets et autres chaussures de marche. Ce serait un clin d’œil amical à ces « damnés de la terre » que des travaux sur la voie publique obligent constamment à « passer sur l’autre trottoir », éventuellement au péril de leur vie.

 

Les conseillers d’Etat vaudois réélus en 2022 malades de la peste!

 

Dans la « seconde Affaire Dittli » – puisqu’ainsi d’aucuns l’appellent –l’attitude du Conseil d’Etat vaudois évoque « Les animaux malades de la peste » du merveilleux La Fontaine.

Dans un article d’une parfaite clarté, et apparemment solidement documenté, intitulé « Comment Vaud a taxé de riches contribuables », Le Temps du 17 avril (p. 2 et 3) décrit par le menu tout ce qui a précédé l’énorme punition infligée par le Conseil d’Etat vaudois à la « petite dernière », « ce Pelé, ce galeux d’où nous vient tout le mal ».

Je cite le Temps : « Les faits se sont déroulés à l’époque où Pascal Broulis était responsable des finances, et cette mauvaise application de la loi n’a été rectifiée que quelques mois avant son départ en 2022, alors que l’erreur était connue au moins depuis un arrêt du Tribunal fédéral (TF) de 2018 et aurait dû être corrigée immédiatement ».

Le Contrôle cantonal et le Contrôle fédéral des finances n’ont rien vu ; en réponse aux questions du Temps, « l’administration  avait pointé un mauvais encodage informatique pour justifier l’application erronée de la loi  ». (Et vive l’informatique !!!)

Il a fallu plus de trois ans pour corriger l’erreur après l’arrêt du Tribunal fédéral. Pourquoi ? Selon le Temps, la Direction de la fiscalité met cela sur le compte de la simultanéité de l’affaire avec d’autres dossiers importants. La journaliste du Temps, elle, souligne d’autres erreurs commises, toujours avant le départ de M. Broulis, donc encore avant l’arrivée de Mme Dittli, laquelle, sitôt en place, a demandé des avis de droit à deux professeurs d’université, avis de droit qui ont été portés à la connaissance du Conseil d’Etat. Celui-ci  ne s’est pas penché sur les multiples erreurs du fisc vaudois ; de l’aveu de sa Présidente, il était occupé ailleurs car son problème de l’époque était, selon le Temps citant la Présidente « d’éviter que les contribuables qui jugeaient leur taxation confiscatoire ne quittent le canton ».

Le reproche fait à Mme Dittli dans le rapport Studer (chargé d’établir la responsabilité de Mme Dittli dans des « problèmes actuels » du Département des finances) serait d’avoir demandé d’annuler des taxations « déjà effectuées » sur la période fiscale 2022 ; or les deux professeurs consultés, respectivement en mai 2024 et en juin 2024, ont affirmé qu’il n’est pas possible d’annuler des taxations déjà entrées en force. On se rappelle que le rapport Studer a bien mentionné cette demande de Mme Dittli, mais n’a pas spécialement enquêté sur ce point et que Mme Dittli a dit qu’elle avait probablement été mal comprise.

Au vu donc de l’ensemble des faits relatés, une première question vient immédiatement à l‘esprit : Pourquoi le Conseil d’Etat – dont les membres réélus en 2022, en particulier Mme Luisier, connaissaient les énormes embrouilles du Département des finances – ont-ils confié cette armoire à squelettes à la « petite nouvelle » ? Mme Luisier aurait dit qu’elle avait envie  des finances – et l’a bien répété et prouvé récemment – mais qu’elle ne pouvait pas assumer cette charge en même temps que sa présidence car ce département est trop lourd .

Une seconde question se pose : qui, parmi les anciens conseillers d’Etat réélus en 2022 – qui devaient tous connaître les énormes problèmes du Département des finances – voire, quel chef de service déjà en place depuis des années, a informé Mme Dittli des couacs non réglés et cherché à l’épauler?  En tous les cas pas  Mme Kellenberger qui avait succédé  en 2015 au précédent directeur général de la fiscalité mais refusait des informations à Mme Dittli.

Le Conseil d’Etat a eu connaissance des deux avis de droit professoraux et notamment du fait que celui du prof. Noël envisageait une investigation interne ; ce n’était écrit que dans une note de bas de page, certes, mais les multiples erreurs du fisc vaudois devaient assurément interpeller spécialement les conseillers d’Etat réélus. On comprend en revanche qu’une certaine déontologie ait empêché la « petite nouvelle » de requérir, elle, une enquête sur des faits antérieurs à son arrivée et déjà fort connus de ses pairs. Mais c’est elle que ses pairs ont lourdement punie, et sans enquête approfondie!

Avouez que La Fontaine est plus actuel que jamais : « Haro sur le baudet !………..

Les conseillers d’Etat vaudois réélus en 2022 malades de la peste !

 

 

 

Cette guerre que l’OTAN a perdue !

Il faut bien le reconnaître, l’OTAN – et les Etats-Unis sous son couvert – a perdu la guerre en Ukraine (et pourtant l’Ukraine n’était pas membre de l’OTAN – et ne l’est pas encore !- et l’OTAN n’avait pas à intervenir dans le conflit).  M. Trump n’a pas pu conclure la paix en une semaine comme il l’avait promis et M. Poutine, lui, profite discrètement du chaos général causé par les gesticulations tarifaires du même M. Trump pour finir d’avancer tranquillement ses pions en Ukraine, de manière sans doute à reprendre totalement les oblasts avant d’envisager de signer un cessez-le-feu, voire la paix. Et pendant ce temps, des hommes meurent tous les jours au front, des deux côtés, mais personne n’y prend garde, car tous les yeux en Occident sont rivés sur la bourse. Triomphe des « valeurs » occidentales ? Gâchis total !

Il y a bien quelques chefs d’Etat européens qui s’agitent pour faire croire à leur importance et surtout pour faire oublier leurs problèmes de politique intérieure. Pendant ce temps, la Chine rigole et pousse ses pions, malgré le traitement que lui inflige M. Trump.

La perfide Albion continue son double jeu : après avoir été, par son premier ministre de l’époque, Boris Johnson, le porte-parole de son grand frère américain en Turquie, en avril 2022, pour faire échouer les projets de paix entre la Russie et l’Ukraine et garantir à l’Ukraine un « soutien sans faille» de M. Biden  afin de « vaincre la Russie », un nouveau premier ministre britannique devient le grand copain de M. Macron et revendique avec lui le droit des pays de l’Union européenne de participer aux pourparlers de paix en Ukraine, avec une menace d’envoyer des forces européennes pour « surveiller » la paix. La perfide Albion – qui se découvre des amours européennes après le Brexit ! –  semble échapper aux taxes de l’Oncle Sam – et joue les va-t-en guerre pour l’Ukraine. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Que de souffrances humaines pendant que les « grands », aveuglés par leur égo, s’amusent à se faire peur et à jouer à « qui perd gagne ».

J’avoue apprécier le calme de nos autorités fédérales. Puissent-elles regagner ainsi de la crédibilité et conserver la capacité de réfléchir avant d’agir même quand il faut parfois réagir « vite » !

 

 

 

 

C’est pour mieux te manger, ma Petite!…

 

Nulle difficulté à imaginer La Présidente du Conseil d’Etat vaudois en Grand’mère loup, avec, près de son lit,  Valérie Dittli  en Petit Chaperon Rouge : « Grand’Mère, pourquoi m’aviez-vous donné les Finances ? ». « C’est pour mieux te manger, ma Petite ! ».

Le résumé du rapport Studer que m’a fait un ami digne de foi (qui l’avait lu) n’aurait jamais dû déboucher to de go sur une conférence de presse annonçant à Mme Dittli sa « capitis deminutio ».

A vrai dire, deux questions viennent immédiatement à l’esprit:

  • Mme Dittli avait-elle reçu le rapport Studer et avait-elle pu le lire avant la conférence de presse ?
  • Mme Dittli avait-elle été reçue et entendue par ses collègues avant la Conférence de presse et avertie de ce qui y serait annoncé ?

Je n’ai ni lu ni entendu que ces questions aient été posées par l’un ou l’autre des journalistes présents à la conférence de presse.

Donc je les pose maintenant mais en sachant pertinemment que je n’y aurai pas de réponse.

Si la mesure prise contre Mme Dittli – mesure qui est presque infâmante – l’a été sans une discussion préalable des 6 autres Conseillers d’Etat avec la « condamnée », on peut dire qu’il y a un vrai malaise dans le Gouvernement vaudois et que la grande majorité des membres de celui-ci ne mérite plus la moindre considération de la part du peuple vaudois qui l’a élue.

C’est d’une tristesse affligeante. On croyait que de telles bourdes n’arrivaient qu’à Genève et aux Etats-Unis. L’épidémie semble s’étendre!…..

 

La liberté d’expression gravement menacée par le langage inclusif

 

Plus je lis ou entends le langage inclusif plus je sens monter en moi une inquiétude nauséeuse : qui  peut bien vouloir nous enfermer dans une langue incompréhensible et agressive ?

Que l’on exige une rédaction épicène – ou clairement bisexuée – des offres d’emploi est dans l’ordre des choses. Il n’y a plus de raison, de nos jours, de réserver une activité professionnelle à des hommes ou à des femmes. Mais ne confondons pas tout.

Cédant à la mode asservissante du langage inclusif, la Direction de l’UNIL (Université de Lausanne) a produit l’année dernière une directive de 23 pages « sur la communication inclusive » tant orale qu’écrite, qui s’impose à tous ses membres et consacre un « sabir » à faire rêver les humoristes (mais le sens de l’humour est interdit par les milieux inclusifs !). La Direction précise que ce langage communicatif est obligatoire pour les communications officielles, mais qu’il n’est pas obligatoire pour la recherche. Les chercheurs sont encore libres (jusqu’à quand ? On n’arrête pas la décadence !).

Celui ou celle qui négligerait de recourir à la forme inclusive pour une communication officielle (par exemple : conditions d’inscription aux examens, indications pratiques pour des horaires ou des locaux etc…) s’exposerait non seulement à voir son texte refusé par l’administration, mais sa communication ou ses instructions ignorées, voire contestées par des étudiants. Cela pourrait même justifier un refus de participer à des examens, pour convocation contraire aux droits humains paraît-il ! Cauchemar !

Vivant sous la menace, voire le chantage à l’inclusion par quelque groupe minoritaire se prévalant d’un droit dont la formulation est impossible, nous devons résister si nous ne voulons pas perdre toute crédibilité.

Personnes de bon sens de tous les pays, unissez-vous contre cette dictature des minorités ! Il en va de la survie de la liberté d’expression!

 

 

 

Quand la Suisse était capable de contribuer à la paix et à l’indépendance d’un pays!

 

A fin novembre 2024 paraissait, chez Falcon éditions, un ouvrage magnifique intitulé   « Bons offices  Intermédiation de la Suisse et Négociations d’Evian 1959-1962 » avec le sous-titre « Contribution helvétique à la paix et à l’indépendance de l’Algérie ».

 

Cet ouvrage m’a fait un immense bien ; il illustre tout ce que notre pays est en train de rater avec la guerre ukrano-russe. Il devrait être offert au moins au prochain élu au Conseil fédéral. Peut-être est-il encore temps d’éviter une partie des dégâts encouragés par les va-t-en guerre européens. Il y a eu une époque où les cerveaux n’avaient pas été complètement embrumés par les émotions et où les responsables politiques cherchaient moins le spectacle flattant leur égo que la protection du peuple dont ils avaient la responsabilité.

 

Selon la jaquette du livre, l’auteur, M. Moncef Djaziri, « titulaire d’un doctorat ès sciences politiques, a été maître d’enseignement et de recherche et professeur suppléant à l’Institut d’études Politiques et Internationales (IEPI) de l’Université de Lausanne. Il a enseigné l’étude comparative de la genèse des Etats du Maghreb et l’analyse comparée des transitions démocratiques en Afrique et dans le monde arabe. Dans ce cadre, il a pu constater l’absence d’analyse approfondie du rôle de la Suisse dans le processus des négociations franco-algériennes ayant abouti à l’indépendance de l’Algérie. Pour combler cette lacune, il a  entrepris une recherche sur un sujet qui concerne un événement clé dans l’histoire de la décolonisation de l’Algérie ».

Le travail d’historien accompli par M. Djaziri, une fois tous les dossiers concernant le sujet tombés dans l’espace public, est absolument gigantesque et fait revivre les péripéties de négociations dont la complexité n’avait d’égal que « l’indispensable  diplomatie » des intermédiateurs, in casu suisses, chargés d’élaborer des ponts, de maintenir des contacts, d’épargner des susceptibilités  entre un Charles de Gaulle, un FLN  (Front de libération nationale), un GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne) et je ne sais encore combien d’autres mouvements ou personnalités liés à l’indépendance de l’Algérie, toutes à cran après des années de guerres et d’éventuelles humiliations ou vexations.

L’auteur rend un hommage appuyé aux conseillers fédéraux Max Petitpierre et F. T. Wahlen, et naturellement au diplomate de génie que fut Olivier Long et souhaite mettre particulièrement en évidence la possibilité, pour un petit pays modeste,  de rendre de grands services en vue de la paix !

 

Ce livre sort à point nommé et nos hommes politiques de tous bords feraient bien de s’y plonger 

D’innombrables extraits de lettres, de déclarations publiques ou privées, de réflexions de personnages publics ou privés, de précisions concernant le rôle d’un petit pays dans l’établissement ou le maintien de la paix entre les Etats, de précisions relatives à la portée et à l’utilité de la neutralité, de distinctions entre neutralité et neutralisme nourrissent le lecteur.

On n’ a pas attendu apparemment les états d’âme de certains de nos contemporains pour parler de « neutralité active », c’est-à-dire pour affirmer et prouver que la neutralité n’est pas un simple repli égoïste sur soi, mais une recherche de disponibilité crédible au service de la paix, quel que puisse en être le demandeur. S’abstenir de juger et de condamner ne signifie pas croire que « tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil », mais mettre le respect des personnes, la volonté d’éviter des morts et des massacres et celle de servir le bien commun au- dessus  du qu’en dira-t-on médiatico-populaire. Qu’on se le dise !

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L’Europe de la démocratie toujours moins démocratique, la perfide Albion toujours plus perfide, l’Oncle Sam toujours moins fiable

 

Est-ce une preuve de démocratie que de convier à Paris, pour parler de défense européenne, quelques Etats européens seulement, ceux dont on pense qu’ils pourraient être du même avis, mais en excluant ceux dont on sait qu’ils ont un avis  différent ou dont on considère l’avis comme « sans poids » ? Cher M. Macron, êtes-vous un démocrate ? L’Union européenne est-elle une institution démocratique ?

Comment explique-t-on que, en mars-avril 2022, M. Boris Johnson, encore premier ministre britannique, ait pu intervenir, à la demande – discrète – de M. Biden (ou de l’ Administration de l’Oncle Sam ?) pour interdire à l’Ukraine de signer à Ankara le traité de paix préparé avec la Russie, puis qu’en janvier 2025, la Grande-Bretagne envoie son ne premier ministre depuis 2022 inciter les Européens à continuer la guerre avec l’Ukraine contre l’avis de M. Trump (ou de l’Administration de l’Oncle Sam )?

Comment comprendre que l’Oncle Sam, par son président d’alors, M. Biden, ait pu faire interdire la signature d’un traité de paix entre la Russie et l’Ukraine, au printemps 2022, sans en parler aux Européens mais en promettant à M. Zelensky un soutien indéfectible, puis que les Européens se soient laissé associer obligatoirement à ce soutien, en dehors du texte de l’art. 5 du Pacte de l’OTAN ? Lorsque, 3 ans plus tard, le même oncle Sam, par son Président,  M. Trump, cesse le soutien militaire à l’Ukraine et veut négocier seul la paix entre la Russie et l’Ukraine, c’est dans la logique impérialiste. Il est évidemment normal qu’après avoir voulu la continuation de la guerre russo-ukrainienne sans en avertir les Européens, à sa propre gloire, l’Oncle Sam veuille y mettre fin sans eux, à son propre mérite. Il est aussi logique qu’après avoir perdu la face devant la Russie qu’il déclarait vouloir « écraser », l’Oncle Sam veuille négocier tout seul. On n’étale ni ses erreurs ni ses trahisons sur la place publique.

Mais comment expliquer l’aveuglement de l’Europe, sinon par le fait que les principaux chefs d’État de notre continent ne peuvent pas reconnaître qu’ils se sont fait rouler par un Oncle Sam nettement plus intelligent  qu’eux et passé maître dans l’art de la propagande.

Le commentaire, par notre Présidente, Mme Keller-Sutter, du discours du vice-Président américain, M. Vance, était – sous réserve du qualificatif de « libéral » – brillant d’intelligence, de diplomatie et de lucidité !

 

Les Etats européens dindons de la farce

« Jamais l’Europe occidentale n’a été plus faible ! Jamais elle n’a été aussi dépendante des Etats-Unis. Guerre russo-américaine sous couvert de l’OTAN pseudo-européen, aux dépens du peuple ukrainien et peut-être de la population européenne : l’Europe occidentale roule les mécaniques en prenant des sanctions dont l’effet négatif est plus sensible sur son propre territoire qu’en Russie,  se pare d’une bure de « pureté » en insultant le gouvernement russe, viole sa propre liberté de la presse en interdisant des medias russes, ferme ses universités ou sa culture à des étudiants et des artistes russes, bref fait tout ce que lui demande, plus ou moins discrètement, l’Oncle Sam qui rigole sous cape, avec des airs de petit saint. En deux mot, l’Europe s’est rendue définitivement incapable d’avoir la moindre influence positive dans ce triste conflit. »

Voilà ce que j’écrivais le 7 mai 2022 sur mon blog du Temps. Si seulement je m’étais trompée !

Mais non ! On a même appris en plus, depuis cette date, que les USA, par l’intermédiaire de M. Boris Johnson, étaient intervenus, en 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine, auprès de M. Erdogan qui présidait une rencontre entre M. Poutine et M. Zelensky à Ankara en vue de conclure un traité de paix.  M. Johnson avait transmis l’interdiction des Etats-Unis de signer un tel traité, promettant à M. Zelensky un soutien sans faille, pour « écraser la Russie ». Notre ambassadeur de l’époque, M Ruch, qui était alors à Ankara, a vécu la chose. Mais aucun medium officiel ne veut l’entendre ou même le laisser parler.

Les Etats européens se sont laissé convaincre par la propagande de l’Oncle Sam que la Russie menaçait les membres européens de l’OTAN et que ceux-ci devaient soutenir l’Ukraine bien qu’elle ne soit pas membre de l’OTAN. Mais ce soutien ne devait être que matériel et logistique et non pas militaire à proprement parler pour éviter une escalade catastrophique.

Les gouvernements des Etats de l’UE, alors  empêtrés dans les soucis découlant de la pandémie, et, pour plusieurs, en outre, dans des échéances électorales, se sont laissés convaincre dès le début des hostilités d’accorder quelques cadeaux de matériel militaire à l’Ukraine comme si celle-ci était membre de l’OTAN et bien que leur propre défense fût largement insuffisante. Ils se sont défaits de leur peu de  matériel, sous la férule de M. Biden ou plutôt de son administration.

Le 15 mai 2022, toujours sur le blog du Temps, j’écrivais : « La Finlande et la Suède veulent entrer dans l’OTAN, et vite, par crainte de la Russie. Les pays européens devraient au contraire lâcher l’OTAN, et vite, puisque les Etats-Unis ont déclaré ouvertement vouloir l’utiliser pour écraser la Russie, sous couvert d’aide à l’Ukraine. Combien de morts, combien de destructions, combien d’expatriés, quelle durée de la guerre, quels risques pour l’avenir de l’Europe ? Questions sans intérêt. Derrière l’OTAN, c’est la vengeance américaine. J’avoue être bouleversée par cette déclaration de guerre totale faite par l’Amérique. »

 

Et maintenant, très logiquement, c’est l’Amérique qui prétend seule, sans l’Europe, régler la paix. Rien d’étonnant à cela, c’est elle qui l’a interdite il y a près de 3 ans. Et rien d’étonnant non plus que M. Trump traite M. Zelensky en chef d’Etat de seconde zone, puisque ce dernier avait exigé que la conférence de paix du Burgenstock se déroule sans M. Poutine, ce à quoi les Européens avaient souscrit de bonne grâce.

Si les Européens se prévalaient maintenant, publiquement, de la manœuvre malhonnête, je dirais même de la trahison des USA lors du projet de paix  d’Ankara du printemps 2022 peut-être pourraient-ils reprendre la main et exiger de participer aux pourparlers de paix. Quant à M. Zelensky, lui qui connaît la situation dès l’origine, son silence sur le sujet ferait-il partie d’un deal avec MM. Trump et Poutine, aux dépens des Européens ? Mais peut-être que cette omerta est, en fin de compte, dans l’intérêt de la paix, car certains chefs d’Etat européens sont devenus de vrais va-t-en guerre et pourraient vouloir rouler les mécaniques.