Les Egyptien, les Grecs, les Romains ont-ils eu conscience de la fin de leur civilisation ? Et tous les peuples qui ont disparu et dont les ruines nous permettent de découvrir leur grandeur passée ont-ils vécu leur destruction en pleine connaissance de cause ?
Cette question me taraude quand j’assiste à la disparition programmée de l’Occident. Disparition de l’Europe d’abord, accomplie grâce à son asservissement aux USA et son aveuglement dans la guerre d’Ukraine, tandis que les nombreux mini-chefs d’Etat européens et hélas aussi les bradeurs de neutralité en Suisse roulent les mécaniques en se prenant pour de géniaux parangons de vertu ; disparition des USA, incapables de fournir à leurs électeurs des candidats présidentiels autres que deux marionnettes aux mains de quelques puissants argentiers : terrifiante dégénérescence de la démocratie.
Lors de la chute de l’empire romain, une force naissante allait permettre la construction de l’Occident : le christianisme. Celui-ci est maintenant en perte de vitesse ; l’être humain occidental se prend de plus en plus pour son propre créateur : il crée son climat, il crée sa reproduction, il crée les sexes, il en vient même à créer son Dieu, sexé homme et femme – à vrai dire, pour l’instant, il ne le conçoit que binaire, mais cela ne saurait durer.
Quelle valeur, quelle force créatrice assurera le futur ? Nous n’avons pas le droit de laisser les générations montantes désespérer. L’avenir existe. Il dépend de notre capacité de concrétiser et de transmettre une parole de Vie, d’Espérance et de Paix mais il exigera aussi quelques siècles d’humilité. Puisse-t-il ne pas passer nécessairement par un bain de sang !
Merveilleuse Suzette! Merci pour cet édito si près de mon cœur et de mon esprit… Que de justesse et de sagesse dans votre commentaire! Gratitude et pensées chaleureuses d’Isabelle!
Bien vu chère Madame !!
Quant à « deux marionnettes aux mains de quelques puissants argentiers », il n’y a pas que ces 2 marionnettes qui soient aux mains de puissants argentiers !!! Le monde est orchestré par le milieu de la finance , un milieu qui a fait main basse sur les Etats afin d’organiser un monde sans frontière .
Lors du processus de la création de l’UE, (Les USA avaient déjà une idée derrière la tête à la fin de la dernière guerre où fut instauré, si je ne me trompe pas, en 1944 le FMI (accords de Brtton Woods avec comme monnaie d’échange mondiale , le dollar .. « pour dessiner les contours d’un nouvel ordre monétaire mondial en vue de la reconstruction d’après-guerre » …pas folle la mouche!) on nous affirmait qu’une Europe »ouverte » serait l’assurance de la paix; et si cela peut marcher avec notre vieille Europe pourquoi pas avec le reste de la planète ?! C’est à mon avis cette « ouverture » d’un monde sans frontière, dans lequel les peuples en constante migration, peu à peu perdent leurs racines, leur propre Histoire , leur propre Culture , ouverture qui les déstabilise et les inquiètent .
Pour en revenir aux peuples disparus, il est vrai qu’on est tenté à chercher quelques similitudes avec ce qu’il se passe depuis quelques décennies : migration, climat. Pour ce qui concerne l’Empire romain: de nombreuses vagues d’immigrations qui n’étaient pas forcément des peuples aux bonnes intentions.. Des maladies, des virus, volcans,le climat qui, même sans le pétrole , change…
Un livre interressant dont je n’ai lu que quelques extraits : »Comment l’Empire romain s’est effondré: Le climat, les maladies et la chute de Rome » ( Kyle Harper)
L’Histoire ? Un éternel recommencement…
Le réalisme m’impose deux constats:
– Notre civilisation actuelle dans sa logique court à sa perte, une perte douloureuse, car nous sommes attachés à la culture. Cependant j’ai l’impression que nous ne sommes plus à la fin de l’Empire romain, mais bien à la fin d’une ère sur le plan de toute la terre. C’est le chagrin dont vous parlez?
– La vie dans son ensemble ne saurait être détruite, car elle est trop résiliente et patiente. Et c’est l’essentiel.
D’autre part, réformer la construction sociale actuelle basée sur la cupidité et le mensonge me semble hautement improbable, vu que tout est fait pour que les choses soient complètement imbriquées, sans alternative.
En revanche, nous pouvons revenir aux fondements, à la vie dans sa simplicité, en nous libérant de l’idée que ce serait ce système ou rien.
Du coup, nous n’aurons plus à sauver le système, mais à participer à l’émergence de chemins inattendus, de nouvelles relations, vraies.
L’avenir n’existe pas encore. Ce qui existe, c’est la vie dans toute sa beauté et la vie trouvera elle-même son chemin pour se perpétuer.
Une fois encore, chère Madame, vos réflexions tombent sous le sens et malheureusement il semble qu’une infime partie des électeurs ,qui, de plus, n’ont pas de pouvoir pensent dans la même direction que la vôtre… les temples actuels sont ceux de la consommation et le sex sun et sea sont de rigueur et la Suisse est devenue adhérente à ce genre de disposition! Tout me semble avoir été dit et n’est-ce pas trop tard? Je le pense.
Y a-t-il encore une raison de distinguer différentes civilisations humaines? Les moyens de communication quasi instantanés ont uniformisé l’humanité, courant partout après les mêmes fantasmes d’innovation, de performances et de domination. « L’être humain occidental se prend de plus en plus pour son propre créateur », écrivez-vous. Mais croyez-vous qu’il en aille différemment de l’être humain oriental?
Quant à l’Espérance et à la Paix, après une analyse détaillée des conditions de leur avènement, plusieurs auteurs arrivent à des conclusions objectivement pessimistes. Pour ne citer que le plus clair d’entre eux: « En d’autres termes, la lutte est perdue d’avance. » (Daniel Milo, La survie des médiocres)
Comme il est bon de ne pas se sentir seule! Merci.
Les historiens vous diront que l’une des raisons de l’effondrement de l’empire romain aura été notamment la crise autour de la citoyenneté. Au début de la République romaine, la citoyenneté était limitée aux habitants de Rome et, dans une certaine mesure, aux colonies romaines. Au fil du temps, les droits de citoyenneté ont été progressivement étendus à d’autres peuples de l’Italie, puis à ceux des provinces, diluant ainsi le sens de l’identité et la loyauté à Rome. En suivant le débat actuel en France, on s’aperçoit de l’importance subite accordée à la question de la binationalité. Ce n’est pas un hasard, où l’on apprend qu’en Allemagne, jusqu’en 2024, les personnes naturalisées étaient en principe tenues de renoncer à leur nationalité d’origine, sauf dans des cas exceptionnels (!) Nous sommes à des années lumières de Genève et la Suisse romande. On comprend mieux l’état de délabrement que vous décrivez et le désarroi Allemand suite au changement de loi.
De quels historiens parlez-vous?
Chère Madame,
Merci d’insuffler un peu d’Esprit dans ce débat bien terre-à-terre.
En effet, nous voilà arrivés à la fin de notre monde occidental et occidentalisé, mais est-ce la fin du Monde ? Certainement pas ! L’Histoire nous apprend que chaque civilisation, comme chaque année, nait, connait un printemps, un été puis un automne, un hiver et meurt. Elle nous apprend aussi que les ferments de la civilisation mourante sont les germes du monde qui lui succèdera nécessairement. La vie des mondes est cyclique, le Monde lui vit et vivra sans discontinuité jusqu’à la fin du Monde.
Notre civilisation occidentale judéo-chrétienne, persuadée de sa supériorité croit qu’elle incarne le Bien et qu’elle a pour mission de l’imposer contre le Mal incarné par tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Le reste du Monde. Un quart de sa population contre les trois quarts restants ! Il est vrai néanmoins que le poison occidental, le Veau d’Or, a contaminé nombre de membres d’autres civilisations dont la disparition va donc malheureusement s’accélérer.
A sa naissance chaque civilisation reçoit la Parole Divine qu’il entend en fonction des circonstances qui conditionnent son existence. Différentes pour chacune selon la Lettre mais unique dans son Esprit. Celui-ci est transmis oralement. Sa langue est le symbole, véhicule de notions, idées, concepts. Sa perception par tous quelles que soient leur différentes capacités de compréhension s’appelle le Don des Langues. Avec le temps, cette perception s’amenuise et, par crainte de perdre l’Esprit, apparait l’écriture, la Lettre, les mots et leurs définitions réductrices donnant lieu à la multiplication de leurs interprétations conflictuelles.
La raison du don de la Parole renouvelé à la naissance de chaque nouvelle civilisation s’appelle la Bonté Divine.
Excellent billet: on touche au coeur du problème. Mais il faudrait un très long ouvrage pour effleurer le sujet.
Je vais donc résumer. J’ai su que notre système avait déraillé le jour où, au USA, on affirmait que quelqu’un de riche était forcément intelligent et quelqu’un de pauvre assurément stupide.
Un spéculateur en bitcoin surpassait ainsi facilement un enseignant ou une infirmière.
Car, dans notre société capitaliste, l’argent devait rester la récompense de notre apport à la société (travail, etc) et non le but à atteindre. Le rôle de l’Etat devait être celui d’un arbitre selon des valeurs définies par le peuple.
Mais, progressivement, une minorité de personnes a accumulé un capital tel que leur pouvoir s’est substitué à celui du peuple pour définir nos valeurs de société.
Ces nouvelles valeurs n’ayant comme unique but que l’augmentation de leur capital, leur pouvoir est alors devenu quasiment absolu comme on a pu le constater lors de diverses crises.
Je ne fais pas là le procès du capitalisme et mon orientation politique n’est pas de gauche. C’est notre incapacité à contrôler ce système malgré nos institutions qui m’inquiète pour son futur.
L’intégrité, l’honnêteté, le sens de l’honneur, le respect de la parole donnée, la recherche de la vérité sont désormais punis.
Tricher, mentir et se laisser corrompre sont devenus incontournales pour assurer sa réussite.
La corruption a inversé notre système de valeurs. Or, c’est lui qui dicte chacun de nos comportements quotidiens et les critères de reconnaissance sociale.
Si mentir publiquement comme l’ont fait, par exemple, Berset ou plusieurs ministres de la santé en France ou en Allemagne n’a désormais plus aucun conséquenses négatives, pourquoi se priver ?
Au contraire, il est devenu indispensable de mentir pour assurer son succès et son ascension sociale. La définition du mensonge n’est, dès lors, plus lié à la vérité mais à l’adhérence à une politique.
Trump l’a bien compris: c’est cette inversion des valeurs qui lui a permis d’accéder au pouvoir.
A contrario, le délit d’opinion a été rétabli pour des citoyens qui n’ont commis aucun crimes, paient leurs impôts et relatent leur expérience de bonne foi. Non seulement, ce délit vous met au ban de la société avec une étiquette complotiste mais permet au public de se défouler en toute impunité avec le soutien des autorités.
La candidate RN en Suisse a dû annuler ses meetings électoraux pour cause de menaces, d’insultes et de risque de violence. Quelle aurait été la réaction de la société si le RN avait menacé une réunion du Centre ?
Car, la loi s’applique désormais selectivement en fonction de vos opinions. Une Cour française a d’ailleurs relaxé un accusé qui avait menti mais c’était pas grave car cela allait dans le sens des autorités.
Je pourrais donner des milliers d’exemples: lanceurs l’alertes, crise Covid, réélections à l’UE, législatives françaises.
Si nous ne corrigeons pas le tir, notre société me devrait pas différer prochainement de la Russie ou de la Chine avec un système oligarchique (voire mafieux) et une forte restriction des libertés. Une guerre (civile ? comme le souhaite Macron) pourrait changer la donne.
Asservissement par les USA, sérieusement ? Boucs émissaires, comme Israël ?
Vaudrait-il alors mieux que l’Europe disparaisse sous un futur asservissement à la Russie impérialiste de Poutine?
Une disparition programmée par la destruction d’une Ukraine indépendante et la mise à mal du droit international, dont l’un des piliers est le respect absolu des frontières ?
N’en déplaise à certains, la survie de l’Occident, malgré ses défauts qu’il faudra certes corriger, dépend pour une grande partie des États-Unis, et pour une petite part à renforcer, de l’Europe avec les autres démocraties montantes et vigoureuses de par le monde.
La Russie doit faire partie de l Europe..comme le voulait le général de Gaulle. Ce sont les USA qui ont mis les bâtons dans les roues. Oui, j accuse les USA de vouloir rester les maîtres du monde. Nous ne sommes que leurs larbins. Les Etats d ‘ Europe se sont laissés aller , lquasiment plus de défense…( fin du service militaire – s ‘ il y avait une guerre en France par exemple pour parler de ce que je connais, apres 3 jours elle serait fichue ! ) l Europe s’ est mise sous le parapluie USA…on ne risque rien les USA viendront à notre secours dansons chantons. Seulement voilà, le maître commande..normal.. tout se paie..la plus grosse dette, c est l abandon de notre souveraineté. Notre pays résiste encore un peu , c est pourquoi les USA ..et même son larbin l UE ne nous aiment guère et nous cherchent souvent des poux.
Vous êtes hors sujet et vous démontrez ainsi une incapacité à prendre de la distance dans votre analyse tant vous êtes obsédé par la Russie de Poutine que l’on vous agite sous le nez comme une muleta.
Une nation ou une civilisation ne découle pas des conséquenses de ce qu’elle n’est pas ou ne souhaite pas être (et qu’elle qualifiera d’ennemi).
Une civilisation découle d’un projet et de valeurs communes. C’est un lien positif.
Quand ce lien disparaît, ceux qui ont le pouvoir et souhaitent le garder utilisent alors la notion de lutte contre un ennemi comme moyen de maintenir une cohésion (cela thème est d’ailleurs présent dans 1984).
Beaucoup de civilisations ont vécu cette phase avant leur chute.
Mais quand les choses sont pourries de l’intérieur, avoir un ennemi commun ne suffit pas comme l’illustre actuellement la situation en France. Car le succès du RN n’est pas le mal mais un symptôme.
Mais Macron applique la même doctrine: le RN c’est l’ennemi. Sauf que cette fois-ci, ce n’est pas la Russie mais environ 40 % de son propre peuple. C’est un appel à la guerre civile.
Aux USA, ce n’est guêre plus brillant: les deux fous sont au coude à coude. La population est fortement divisée, c’est déjà un échec. Il n’y pas de victoire possible mais un risque d’embrasement.
En Suisse, plusieurs crises ont fortement divisé la population: le Covid (et les conséquences de sa gestion) et la guerre en Ukraine (et ses conséquenses économiques ainsi que la fin de notre rôle de nation neutre).
Afin d’assurer l’adhésion à des mesures extrêmes et des dépenses qui n’auraient jamais été acceptées, on a désigné les opposants comme des ennemis (les fameux complotistes) et mené des campagnes de propagande sans précédent. La censure est devenu réalité. Aucune bilan n’a été tiré pour réconcilier la population.
La démocratie c’est une majorité qui respecte la minorité. Cela implique une application mesurée des décisions. Une majorité n’a jamais fait une vérité surtout si l’information qui lui est apportée est parfois biaisée.
Diviser pour régner, c’est le début de la fin d’une civilisation.
Merci pour votre blog.
Vous dites: « disparition des USA, incapables de fournir à leurs électeurs des candidats présidentiels autres que deux marionnettes aux mains de quelques puissants argentiers : terrifiante dégénérescence de la démocratie »
Le 13 février, j’écrivais ceci: « Je pense que Biden va désormais servir à user Trump et qu’il déclarera forfait 1 à 3 mois avant l’élection. Les républicains sont d’ailleurs probablement déjà à l’affût pour connaître le successeur pour commencer à le décrédibiliser en coulisse avant qu’il ne se déclare. »
Après la prestation ridicule de Biden lors du débat contre Trump, les Républicains commencent à dévoiler leur plan et préparent l’opinion à un nouveau candidat.
Il est donc possible que mon hypothèse soit la bonne.
Le spectacle continue. On manipule et on se moque du citoyen. Il ne faudra pas s’étonner si tout cela finit mal.
En Europe, pour ne pas inclure l’ensemble de ce monde occidental, la volonté est encore et toujours la même, vouloir agrandir son territoire.
Il y a une notion de base qui semble échapper aux consciences les plus brillants intellects, c’est cette notion de territoire, d’espace vital sacrifiée au profit du temporel. Pendant les siècles passés, c’était l’expansion, l’hégémonie colonisatrice autocentrée. Chevauchée expansive couronnée d’appartenance occidentale, cela ne prenait pas en compte, l’une des lois fondamentale de la physique prédisant une contraction automatique après une expansion, il ne sert à rien de cultiver l’illusion, les grandes guerres du vingtième siècle ne sont rien d’autre qu’une contraction, une sorte de maladie auto-immune dans laquelle ce sont les mécanismes protecteurs qui s’en prennent aux organes vitaux. Soudain les cellules s’attaquent à d’autres cellules appartenant à la même entité. Le débat entre Trump et Biden démontre ce phénomène, à la tête de l’état supposé être le plus puissant de l’occident, que voyons nous ?
Vous dites : « Lors de la chute de l’empire romain, une force naissante allait permettre la construction de l’Occident : le christianisme ». Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l’éducation nationale, qui se déclarait pourtant agnostique, a aussi souligné l’apport essentiel du christianisme aux valeurs de l’Occident. Parmi ces valeurs il évoque : 1) l’idée d’égalité entre tous les êtres humains, qui a mené au concept des droits de l’Homme. La « morale moderne » et l’idée d’égale dignité a priori des personnes trouvent leurs racines dans le christianisme, 2) Le concept de laïcité, qui découle en partie de l’héritage chrétien, 3) la « logique de l’amour » comme valeur centrale. Ferry souligne l’importance de l’amour, particulièrement l’amour d’autrui, comme donnant un sens à la vie dans sa vision d’un humanisme transcendantal (à noter : « aimer même ses ennemis » est écrit dans les évangiles, mais pas dans le Coran).
Force est de constater que deux valeurs auxquelles nous sommes très attachés, la démocratie et les droits de l’homme, sont bien des caractéristiques de l’Occident. Par contre ces deux valeurs ne sont pas dominantes dans les autres blocs de la planète : Chine, Russie, monde arabo-musulman…
Ce qui donne le vertige : le risque de décadence de l’Occident que vous évoquez. Qui défendra alors la démocratie et les droits de l’Homme ? Question corollaire, qui donne aussi le vertige : comment la Suisse pourra-t-elle défendre ces valeurs si l’Occident s’effondre ?