Les conseillers d’Etat vaudois réélus en 2022 malades de la peste!

 

Dans la « seconde Affaire Dittli » – puisqu’ainsi d’aucuns l’appellent –l’attitude du Conseil d’Etat vaudois évoque « Les animaux malades de la peste » du merveilleux La Fontaine.

Dans un article d’une parfaite clarté, et apparemment solidement documenté, intitulé « Comment Vaud a taxé de riches contribuables », Le Temps du 17 avril (p. 2 et 3) décrit par le menu tout ce qui a précédé l’énorme punition infligée par le Conseil d’Etat vaudois à la « petite dernière », « ce Pelé, ce galeux d’où nous vient tout le mal ».

Je cite le Temps : « Les faits se sont déroulés à l’époque où Pascal Broulis était responsable des finances, et cette mauvaise application de la loi n’a été rectifiée que quelques mois avant son départ en 2022, alors que l’erreur était connue au moins depuis un arrêt du Tribunal fédéral (TF) de 2018 et aurait dû être corrigée immédiatement ».

Le Contrôle cantonal et le Contrôle fédéral des finances n’ont rien vu ; en réponse aux questions du Temps, « l’administration  avait pointé un mauvais encodage informatique pour justifier l’application erronée de la loi  ». (Et vive l’informatique !!!)

Il a fallu plus de trois ans pour corriger l’erreur après l’arrêt du Tribunal fédéral. Pourquoi ? Selon le Temps, la Direction de la fiscalité met cela sur le compte de la simultanéité de l’affaire avec d’autres dossiers importants. La journaliste du Temps, elle, souligne d’autres erreurs commises, toujours avant le départ de M. Broulis, donc encore avant l’arrivée de Mme Dittli, laquelle, sitôt en place, a demandé des avis de droit à deux professeurs d’université, avis de droit qui ont été portés à la connaissance du Conseil d’Etat. Celui-ci  ne s’est pas penché sur les multiples erreurs du fisc vaudois ; de l’aveu de sa Présidente, il était occupé ailleurs car son problème de l’époque était, selon le Temps citant la Présidente « d’éviter que les contribuables qui jugeaient leur taxation confiscatoire ne quittent le canton ».

Le reproche fait à Mme Dittli dans le rapport Studer (chargé d’établir la responsabilité de Mme Dittli dans des « problèmes actuels » du Département des finances) serait d’avoir demandé d’annuler des taxations « déjà effectuées » sur la période fiscale 2022 ; or les deux professeurs consultés, respectivement en mai 2024 et en juin 2024, ont affirmé qu’il n’est pas possible d’annuler des taxations déjà entrées en force. On se rappelle que le rapport Studer a bien mentionné cette demande de Mme Dittli, mais n’a pas spécialement enquêté sur ce point et que Mme Dittli a dit qu’elle avait probablement été mal comprise.

Au vu donc de l’ensemble des faits relatés, une première question vient immédiatement à l‘esprit : Pourquoi le Conseil d’Etat – dont les membres réélus en 2022, en particulier Mme Luisier, connaissaient les énormes embrouilles du Département des finances – ont-ils confié cette armoire à squelettes à la « petite nouvelle » ? Mme Luisier aurait dit qu’elle avait envie  des finances – et l’a bien répété et prouvé récemment – mais qu’elle ne pouvait pas assumer cette charge en même temps que sa présidence car ce département est trop lourd .

Une seconde question se pose : qui, parmi les anciens conseillers d’Etat réélus en 2022 – qui devaient tous connaître les énormes problèmes du Département des finances – voire, quel chef de service déjà en place depuis des années, a informé Mme Dittli des couacs non réglés et cherché à l’épauler?  En tous les cas pas  Mme Kellenberger qui avait succédé  en 2015 au précédent directeur général de la fiscalité mais refusait des informations à Mme Dittli.

Le Conseil d’Etat a eu connaissance des deux avis de droit professoraux et notamment du fait que celui du prof. Noël envisageait une investigation interne ; ce n’était écrit que dans une note de bas de page, certes, mais les multiples erreurs du fisc vaudois devaient assurément interpeller spécialement les conseillers d’Etat réélus. On comprend en revanche qu’une certaine déontologie ait empêché la « petite nouvelle » de requérir, elle, une enquête sur des faits antérieurs à son arrivée et déjà fort connus de ses pairs. Mais c’est elle que ses pairs ont lourdement punie, et sans enquête approfondie!

Avouez que La Fontaine est plus actuel que jamais : « Haro sur le baudet !………..

Les conseillers d’Etat vaudois réélus en 2022 malades de la peste !

 

 

 

Cette guerre que l’OTAN a perdue !

Il faut bien le reconnaître, l’OTAN – et les Etats-Unis sous son couvert – a perdu la guerre en Ukraine (et pourtant l’Ukraine n’était pas membre de l’OTAN – et ne l’est pas encore !- et l’OTAN n’avait pas à intervenir dans le conflit).  M. Trump n’a pas pu conclure la paix en une semaine comme il l’avait promis et M. Poutine, lui, profite discrètement du chaos général causé par les gesticulations tarifaires du même M. Trump pour finir d’avancer tranquillement ses pions en Ukraine, de manière sans doute à reprendre totalement les oblasts avant d’envisager de signer un cessez-le-feu, voire la paix. Et pendant ce temps, des hommes meurent tous les jours au front, des deux côtés, mais personne n’y prend garde, car tous les yeux en Occident sont rivés sur la bourse. Triomphe des « valeurs » occidentales ? Gâchis total !

Il y a bien quelques chefs d’Etat européens qui s’agitent pour faire croire à leur importance et surtout pour faire oublier leurs problèmes de politique intérieure. Pendant ce temps, la Chine rigole et pousse ses pions, malgré le traitement que lui inflige M. Trump.

La perfide Albion continue son double jeu : après avoir été, par son premier ministre de l’époque, Boris Johnson, le porte-parole de son grand frère américain en Turquie, en avril 2022, pour faire échouer les projets de paix entre la Russie et l’Ukraine et garantir à l’Ukraine un « soutien sans faille» de M. Biden  afin de « vaincre la Russie », un nouveau premier ministre britannique devient le grand copain de M. Macron et revendique avec lui le droit des pays de l’Union européenne de participer aux pourparlers de paix en Ukraine, avec une menace d’envoyer des forces européennes pour « surveiller » la paix. La perfide Albion – qui se découvre des amours européennes après le Brexit ! –  semble échapper aux taxes de l’Oncle Sam – et joue les va-t-en guerre pour l’Ukraine. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Que de souffrances humaines pendant que les « grands », aveuglés par leur égo, s’amusent à se faire peur et à jouer à « qui perd gagne ».

J’avoue apprécier le calme de nos autorités fédérales. Puissent-elles regagner ainsi de la crédibilité et conserver la capacité de réfléchir avant d’agir même quand il faut parfois réagir « vite » !

 

 

 

 

C’est pour mieux te manger, ma Petite!…

 

Nulle difficulté à imaginer La Présidente du Conseil d’Etat vaudois en Grand’mère loup, avec, près de son lit,  Valérie Dittli  en Petit Chaperon Rouge : « Grand’Mère, pourquoi m’aviez-vous donné les Finances ? ». « C’est pour mieux te manger, ma Petite ! ».

Le résumé du rapport Studer que m’a fait un ami digne de foi (qui l’avait lu) n’aurait jamais dû déboucher to de go sur une conférence de presse annonçant à Mme Dittli sa « capitis deminutio ».

A vrai dire, deux questions viennent immédiatement à l’esprit:

  • Mme Dittli avait-elle reçu le rapport Studer et avait-elle pu le lire avant la conférence de presse ?
  • Mme Dittli avait-elle été reçue et entendue par ses collègues avant la Conférence de presse et avertie de ce qui y serait annoncé ?

Je n’ai ni lu ni entendu que ces questions aient été posées par l’un ou l’autre des journalistes présents à la conférence de presse.

Donc je les pose maintenant mais en sachant pertinemment que je n’y aurai pas de réponse.

Si la mesure prise contre Mme Dittli – mesure qui est presque infâmante – l’a été sans une discussion préalable des 6 autres Conseillers d’Etat avec la « condamnée », on peut dire qu’il y a un vrai malaise dans le Gouvernement vaudois et que la grande majorité des membres de celui-ci ne mérite plus la moindre considération de la part du peuple vaudois qui l’a élue.

C’est d’une tristesse affligeante. On croyait que de telles bourdes n’arrivaient qu’à Genève et aux Etats-Unis. L’épidémie semble s’étendre!…..

 

La liberté d’expression gravement menacée par le langage inclusif

 

Plus je lis ou entends le langage inclusif plus je sens monter en moi une inquiétude nauséeuse : qui  peut bien vouloir nous enfermer dans une langue incompréhensible et agressive ?

Que l’on exige une rédaction épicène – ou clairement bisexuée – des offres d’emploi est dans l’ordre des choses. Il n’y a plus de raison, de nos jours, de réserver une activité professionnelle à des hommes ou à des femmes. Mais ne confondons pas tout.

Cédant à la mode asservissante du langage inclusif, la Direction de l’UNIL (Université de Lausanne) a produit l’année dernière une directive de 23 pages « sur la communication inclusive » tant orale qu’écrite, qui s’impose à tous ses membres et consacre un « sabir » à faire rêver les humoristes (mais le sens de l’humour est interdit par les milieux inclusifs !). La Direction précise que ce langage communicatif est obligatoire pour les communications officielles, mais qu’il n’est pas obligatoire pour la recherche. Les chercheurs sont encore libres (jusqu’à quand ? On n’arrête pas la décadence !).

Celui ou celle qui négligerait de recourir à la forme inclusive pour une communication officielle (par exemple : conditions d’inscription aux examens, indications pratiques pour des horaires ou des locaux etc…) s’exposerait non seulement à voir son texte refusé par l’administration, mais sa communication ou ses instructions ignorées, voire contestées par des étudiants. Cela pourrait même justifier un refus de participer à des examens, pour convocation contraire aux droits humains paraît-il ! Cauchemar !

Vivant sous la menace, voire le chantage à l’inclusion par quelque groupe minoritaire se prévalant d’un droit dont la formulation est impossible, nous devons résister si nous ne voulons pas perdre toute crédibilité.

Personnes de bon sens de tous les pays, unissez-vous contre cette dictature des minorités ! Il en va de la survie de la liberté d’expression!

 

 

 

Quand la Suisse était capable de contribuer à la paix et à l’indépendance d’un pays!

 

A fin novembre 2024 paraissait, chez Falcon éditions, un ouvrage magnifique intitulé   « Bons offices  Intermédiation de la Suisse et Négociations d’Evian 1959-1962 » avec le sous-titre « Contribution helvétique à la paix et à l’indépendance de l’Algérie ».

 

Cet ouvrage m’a fait un immense bien ; il illustre tout ce que notre pays est en train de rater avec la guerre ukrano-russe. Il devrait être offert au moins au prochain élu au Conseil fédéral. Peut-être est-il encore temps d’éviter une partie des dégâts encouragés par les va-t-en guerre européens. Il y a eu une époque où les cerveaux n’avaient pas été complètement embrumés par les émotions et où les responsables politiques cherchaient moins le spectacle flattant leur égo que la protection du peuple dont ils avaient la responsabilité.

 

Selon la jaquette du livre, l’auteur, M. Moncef Djaziri, « titulaire d’un doctorat ès sciences politiques, a été maître d’enseignement et de recherche et professeur suppléant à l’Institut d’études Politiques et Internationales (IEPI) de l’Université de Lausanne. Il a enseigné l’étude comparative de la genèse des Etats du Maghreb et l’analyse comparée des transitions démocratiques en Afrique et dans le monde arabe. Dans ce cadre, il a pu constater l’absence d’analyse approfondie du rôle de la Suisse dans le processus des négociations franco-algériennes ayant abouti à l’indépendance de l’Algérie. Pour combler cette lacune, il a  entrepris une recherche sur un sujet qui concerne un événement clé dans l’histoire de la décolonisation de l’Algérie ».

Le travail d’historien accompli par M. Djaziri, une fois tous les dossiers concernant le sujet tombés dans l’espace public, est absolument gigantesque et fait revivre les péripéties de négociations dont la complexité n’avait d’égal que « l’indispensable  diplomatie » des intermédiateurs, in casu suisses, chargés d’élaborer des ponts, de maintenir des contacts, d’épargner des susceptibilités  entre un Charles de Gaulle, un FLN  (Front de libération nationale), un GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne) et je ne sais encore combien d’autres mouvements ou personnalités liés à l’indépendance de l’Algérie, toutes à cran après des années de guerres et d’éventuelles humiliations ou vexations.

L’auteur rend un hommage appuyé aux conseillers fédéraux Max Petitpierre et F. T. Wahlen, et naturellement au diplomate de génie que fut Olivier Long et souhaite mettre particulièrement en évidence la possibilité, pour un petit pays modeste,  de rendre de grands services en vue de la paix !

 

Ce livre sort à point nommé et nos hommes politiques de tous bords feraient bien de s’y plonger 

D’innombrables extraits de lettres, de déclarations publiques ou privées, de réflexions de personnages publics ou privés, de précisions concernant le rôle d’un petit pays dans l’établissement ou le maintien de la paix entre les Etats, de précisions relatives à la portée et à l’utilité de la neutralité, de distinctions entre neutralité et neutralisme nourrissent le lecteur.

On n’ a pas attendu apparemment les états d’âme de certains de nos contemporains pour parler de « neutralité active », c’est-à-dire pour affirmer et prouver que la neutralité n’est pas un simple repli égoïste sur soi, mais une recherche de disponibilité crédible au service de la paix, quel que puisse en être le demandeur. S’abstenir de juger et de condamner ne signifie pas croire que « tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil », mais mettre le respect des personnes, la volonté d’éviter des morts et des massacres et celle de servir le bien commun au- dessus  du qu’en dira-t-on médiatico-populaire. Qu’on se le dise !

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L’Europe de la démocratie toujours moins démocratique, la perfide Albion toujours plus perfide, l’Oncle Sam toujours moins fiable

 

Est-ce une preuve de démocratie que de convier à Paris, pour parler de défense européenne, quelques Etats européens seulement, ceux dont on pense qu’ils pourraient être du même avis, mais en excluant ceux dont on sait qu’ils ont un avis  différent ou dont on considère l’avis comme « sans poids » ? Cher M. Macron, êtes-vous un démocrate ? L’Union européenne est-elle une institution démocratique ?

Comment explique-t-on que, en mars-avril 2022, M. Boris Johnson, encore premier ministre britannique, ait pu intervenir, à la demande – discrète – de M. Biden (ou de l’ Administration de l’Oncle Sam ?) pour interdire à l’Ukraine de signer à Ankara le traité de paix préparé avec la Russie, puis qu’en janvier 2025, la Grande-Bretagne envoie son ne premier ministre depuis 2022 inciter les Européens à continuer la guerre avec l’Ukraine contre l’avis de M. Trump (ou de l’Administration de l’Oncle Sam )?

Comment comprendre que l’Oncle Sam, par son président d’alors, M. Biden, ait pu faire interdire la signature d’un traité de paix entre la Russie et l’Ukraine, au printemps 2022, sans en parler aux Européens mais en promettant à M. Zelensky un soutien indéfectible, puis que les Européens se soient laissé associer obligatoirement à ce soutien, en dehors du texte de l’art. 5 du Pacte de l’OTAN ? Lorsque, 3 ans plus tard, le même oncle Sam, par son Président,  M. Trump, cesse le soutien militaire à l’Ukraine et veut négocier seul la paix entre la Russie et l’Ukraine, c’est dans la logique impérialiste. Il est évidemment normal qu’après avoir voulu la continuation de la guerre russo-ukrainienne sans en avertir les Européens, à sa propre gloire, l’Oncle Sam veuille y mettre fin sans eux, à son propre mérite. Il est aussi logique qu’après avoir perdu la face devant la Russie qu’il déclarait vouloir « écraser », l’Oncle Sam veuille négocier tout seul. On n’étale ni ses erreurs ni ses trahisons sur la place publique.

Mais comment expliquer l’aveuglement de l’Europe, sinon par le fait que les principaux chefs d’État de notre continent ne peuvent pas reconnaître qu’ils se sont fait rouler par un Oncle Sam nettement plus intelligent  qu’eux et passé maître dans l’art de la propagande.

Le commentaire, par notre Présidente, Mme Keller-Sutter, du discours du vice-Président américain, M. Vance, était – sous réserve du qualificatif de « libéral » – brillant d’intelligence, de diplomatie et de lucidité !

 

Les Etats européens dindons de la farce

« Jamais l’Europe occidentale n’a été plus faible ! Jamais elle n’a été aussi dépendante des Etats-Unis. Guerre russo-américaine sous couvert de l’OTAN pseudo-européen, aux dépens du peuple ukrainien et peut-être de la population européenne : l’Europe occidentale roule les mécaniques en prenant des sanctions dont l’effet négatif est plus sensible sur son propre territoire qu’en Russie,  se pare d’une bure de « pureté » en insultant le gouvernement russe, viole sa propre liberté de la presse en interdisant des medias russes, ferme ses universités ou sa culture à des étudiants et des artistes russes, bref fait tout ce que lui demande, plus ou moins discrètement, l’Oncle Sam qui rigole sous cape, avec des airs de petit saint. En deux mot, l’Europe s’est rendue définitivement incapable d’avoir la moindre influence positive dans ce triste conflit. »

Voilà ce que j’écrivais le 7 mai 2022 sur mon blog du Temps. Si seulement je m’étais trompée !

Mais non ! On a même appris en plus, depuis cette date, que les USA, par l’intermédiaire de M. Boris Johnson, étaient intervenus, en 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine, auprès de M. Erdogan qui présidait une rencontre entre M. Poutine et M. Zelensky à Ankara en vue de conclure un traité de paix.  M. Johnson avait transmis l’interdiction des Etats-Unis de signer un tel traité, promettant à M. Zelensky un soutien sans faille, pour « écraser la Russie ». Notre ambassadeur de l’époque, M Ruch, qui était alors à Ankara, a vécu la chose. Mais aucun medium officiel ne veut l’entendre ou même le laisser parler.

Les Etats européens se sont laissé convaincre par la propagande de l’Oncle Sam que la Russie menaçait les membres européens de l’OTAN et que ceux-ci devaient soutenir l’Ukraine bien qu’elle ne soit pas membre de l’OTAN. Mais ce soutien ne devait être que matériel et logistique et non pas militaire à proprement parler pour éviter une escalade catastrophique.

Les gouvernements des Etats de l’UE, alors  empêtrés dans les soucis découlant de la pandémie, et, pour plusieurs, en outre, dans des échéances électorales, se sont laissés convaincre dès le début des hostilités d’accorder quelques cadeaux de matériel militaire à l’Ukraine comme si celle-ci était membre de l’OTAN et bien que leur propre défense fût largement insuffisante. Ils se sont défaits de leur peu de  matériel, sous la férule de M. Biden ou plutôt de son administration.

Le 15 mai 2022, toujours sur le blog du Temps, j’écrivais : « La Finlande et la Suède veulent entrer dans l’OTAN, et vite, par crainte de la Russie. Les pays européens devraient au contraire lâcher l’OTAN, et vite, puisque les Etats-Unis ont déclaré ouvertement vouloir l’utiliser pour écraser la Russie, sous couvert d’aide à l’Ukraine. Combien de morts, combien de destructions, combien d’expatriés, quelle durée de la guerre, quels risques pour l’avenir de l’Europe ? Questions sans intérêt. Derrière l’OTAN, c’est la vengeance américaine. J’avoue être bouleversée par cette déclaration de guerre totale faite par l’Amérique. »

 

Et maintenant, très logiquement, c’est l’Amérique qui prétend seule, sans l’Europe, régler la paix. Rien d’étonnant à cela, c’est elle qui l’a interdite il y a près de 3 ans. Et rien d’étonnant non plus que M. Trump traite M. Zelensky en chef d’Etat de seconde zone, puisque ce dernier avait exigé que la conférence de paix du Burgenstock se déroule sans M. Poutine, ce à quoi les Européens avaient souscrit de bonne grâce.

Si les Européens se prévalaient maintenant, publiquement, de la manœuvre malhonnête, je dirais même de la trahison des USA lors du projet de paix  d’Ankara du printemps 2022 peut-être pourraient-ils reprendre la main et exiger de participer aux pourparlers de paix. Quant à M. Zelensky, lui qui connaît la situation dès l’origine, son silence sur le sujet ferait-il partie d’un deal avec MM. Trump et Poutine, aux dépens des Européens ? Mais peut-être que cette omerta est, en fin de compte, dans l’intérêt de la paix, car certains chefs d’Etat européens sont devenus de vrais va-t-en guerre et pourraient vouloir rouler les mécaniques.

 

Les Eglises doivent-elles prendre position dans un conflit?

Les Eglises doivent-elles prendre position dans un conflit ?

La question est posée dans un article très intéressant du Temps du 12 février (p. 7) intitulé « La guerre, et le silence des Eglises réformées ». La problématique est vieille comme le christianisme ou plus exactement comme le Christ  et on ne cesse d’y réfléchir en tant que chrétien.

Quand l’Eglise « se contente » de prier pour la paix, on lui reproche sa pusillanimité, quand elle prend parti, on lui reproche son agressivité ou sa partialité. J’avoue que la question me taraude depuis fort longtemps et que j’ai de la peine à nouer la gerbe d’une série de réflexions.

  • L’Eglise est une institution humaine par conséquent imparfaite, ce qui doit en soi l’inciter à un peu de modestie. Elle a néanmoins pour mission de chercher à vivre et à répandre l’enseignement du Christ tel que compris et transmis oralement par les témoins de son époque puis transcrit dans les textes du second testament. Cet enseignement est celui d’un Christ  s’adressant aux gens de son époque donc marqué au coin d’une civilisation temporelle, mais transmettant des valeurs intemporelles. L’Eglise – donc les chrétiens – est responsable de rechercher sans cesse ces valeurs intemporelles afin de les vivre et de les transmettre – en décortiquant la gangue temporelle. Il s’agit en effet d’essayer d’éviter de faire ce contre quoi la Bible comporte plusieurs mises en garde, aussi bien dans le premier que dans le second testament : « attention à ne pas prendre les règles humaines pour des prescriptions divines » (voir Es. 29.13 ; Mat. 15. 3-9 ; Marc 7. 1-13).
  • Parmi beaucoup d’autres, un texte me paraît une bonne illustration de cette recherche et de ses conséquences éventuelles, c’est le fameux passage de la « femme adultère » (Jean 8.1-11). Le Christ n’y déclare pas que l’adultère n’est pas une violation du 7e commandement, il ne dit à aucun moment que la lapidation est une punition humaine illégale, il ne la déclare pas disproportionnée ou scandaleusement cruelle. Et pourtant il y soustrait la femme adultère. Il se place à un tout autre point de vue : parce qu’Il est Dieu et agit au nom de Dieu, il fait reconnaître par les juges eux-mêmes leur propre imperfection et constater que Dieu, quant à lui, dans sa perfection, ne condamne aucun de ceux qui violent sa loi. Il leur pardonne pour les inciter à ne plus recommencer.
  • Et c’est là que nous touchons à la réponse à la question du titre : si l’Eglise prend position, elle déclare alors qui sont les bons, qui sont les méchants, selon le jugement des hommes, elle proclame qui punit justement ou/et qui dépasse les limites ; elle attise ainsi les hargnes,  l’esprit de vengeance et peut-être l’orgueil du justicier.
  • Si elle se prononce en tant qu’Eglise, elle doit oser s’abstenir de cataloguer les bons et les méchants, les justes et les autres, rappeler que tous les peuples sont pécheurs, bons et méchants, que toutes les races sont bonnes et méchantes, que tous les humains sont bons et méchants devant Dieu et que ce n’est que Lui qui peut donner la sagesse de la paix et la force du pardon. Elle demandera pardon en tant qu’Eglise, c’est-à-dire en tant que communauté de chrétiens, pour chacune des Parties au conflit, sans qualifier l’une d’attaquant et l’autre d’attaqué. Elle demandera un esprit de discernement, en tant qu’Eglise, pour chacune des Parties au conflit ; mais à aucun moment, comme Eglise, elle ne classifiera les protagonistes pour les condamner ou les absoudre. Si elle le fait, elle cesse alors  d’être Eglise, elle cède à la tentation de la justice humaine et se réduit à une communauté du monde.

Sacrifier la jeunesse ukrainienne pour satisfaire l’hubris de l’administration américaine ??

 

Une suggestion de l’administration américaine

L’armée ukrainienne manque cruellement d’hommes. Le journal « Le Temps » du samedi 8 février (p. 4) nous apprend que l’armée ukrainienne est âgée de 43 ans en moyenne ». Faut-il mobiliser les 18-25 ans  pour renforcer l’armée et enrayer la progression russe ? Selon Le Temps toujours, « c’est ce qu’a suggéré l’administration Biden juste avant  de rendre les clés de la Maison-Blanche. La nouvelle équipe réunie autour de Donald Trump a repris l’idée ».

Cette suggestion – qui ne semble pas être imputable aux deux Présidents successifs, mais à leur administration – est tout simplement monstrueuse : « Je vous donne des armes, alors faites tuer vos « gamin

Quelle réaction des « Européens » ?

Toujours selon le Temps, qui se réfère à une « source diplomatique occidentale », « les Européens ne font pas ce genre de recommandation car il s’agit d’une prérogative éminemment régalienne, donc nationale ».

Comme on le constate, ce ne sont pas les « valeurs occidentales » qui retiennent les Européens de faire cette recommandation au gouvernement ukrainien, mais une échappatoire légaliste, qui, soit dit en passant, ne serait pas incompatible avec  une simple « suggestion » telle que semble l’avoir faite l’entourage de chacun des deux Présidents américains. Les Européens n’ont pas le courage de dire que c’est cette suggestion en elle-même qui est monstrueuse et non sa nature régalienne.

M. Trump, lui, reste prêt à discuter avec les deux Parties.

Par chance, M. Trump a déclaré à la presse – toujours selon le Temps cité plus haut – qu’il rencontrerait probablement M. Zelensky cette semaine et qu’il comptait s’entretenir également avec M. Poutine.  C’est souvent en rencontrant d’abord successivement et séparément les « frères ennemis » qu’on parvient peu à peu à calmer le jeu puis à faire triompher la raison et à construire la paix.

Et la Suisse là au milieu ?

Après avoir docilement « repris » les sanctions imposées aux européens par M. Biden afin « d’écraser la Russie » comme il le déclarait au début du conflit, puis avoir obéi servilement à M. Zelensky en organisant une conférence de paix sans inviter M. Poutine, notre pays n’a hélas ! plus la moindre crédibilité dans ces pourparlers de paix où se jouera peut-être l’avenir de l’Europe. Nous avons perdu une occasion de prouver l’utilité fondamentale de la neutralité dans un  conflit en Europe. Mais rien n’est jamais définitif en politique. L’histoire ne s’arrête pas, elle avance. D’autres conseillers fédéraux peuvent démissionner et le courage d’être neutre cesser de décliner pour redessiner l’avenir du Pays.

Le triomphe du « droit à l’enfant »

On savait, depuis l’acceptation en votation du « mariage pour tous », que l’on avait ouvert toute grande la porte au don d’ovule et peut-être bientôt, à la mère porteuse.

Et voilà, la catastrophe arrive.

J’écris volontairement « catastrophe », car le don d’ovule est une violation des droits de l’être humain.

 

Depuis la nuit des temps, tout enfant est toujours né d’une don de sperme

C’est bien pourquoi le père n’est jamais certain. Tout enfant pourra et a toujours pu avoir un doute au sujet de la paternité génétique de son père juridique. Cette incertitude a été et est encore  la cause de maintes souffrances affectives, psychologiques, sociales; les progrès de la science ont peu à peu facilité pour l’enfant la découverte de  son père génétique, ce qui ne met toutefois pas forcément fin à ses souffrances dont la conduite des adultes est la cause.

 

Depuis la nuit des temps, la femme qui accouche est la mère génétique et biologique de l’enfant.

C’est bien pour cela que la mère est toujours certaine. Personne ne doutait que la femme qui avait porté un enfant pendant des mois était à la fois sa mère génétique et sa mère biologique. Bon certes, de tout temps on a pu faire croire à une grossesse puis s’approprier un bébé volé ou promis/vendu par une autre femme, mais c’était à cause d’une sorte de « désir d’enfant maladif ». Le désir d’enfant d’une femme stérile, parfois très douloureux, comme l’est toute invalidité, ne pouvait se réaliser qu’au moyen d’une tricherie ou d’un acte pénal, toujours aux dépens de l’enfant d’ailleurs.

 

Et puis la science a progressé et des chercheurs ont réussi à prélever des ovules chez une femme non stérile pour en faire profiter une femme stérile mais capable d’assumer une grossesse jusqu’au terme.

A partir de ce moment-là, la mère ne peut plus être toujours certaine, puisque l’enfant né de cette double opération  a deux mères, une dont il porte les gènes, sa mère génétique,  l’autre dont il tient la vie, sa mère biologique. Le but de cette dissociation de l’origine d’un enfant poursuit en principe une fin honorable : apaiser le désir d’enfant d’une femme stérile, mais cette fin justifie-t-elle tous les moyens ? A-t-on le droit de créer un « enfant-à-deux-mères », en fait une « personne-à-deux mères » pour satisfaire un désir d’enfant ? Un tel désir, légitime en soi et parfaitement naturel, fonde-t-il un « droit à  un enfant », à un être humain issu de deux mères, sorte de chimère humaine ?

 

Il n’y a  aucune égalité entre le don de sperme et le don d’ovule 

Le premier don, assuré par un acte très naturel, est la condition sine qua non de la conception de tout être humain qui n’aura néanmoins jamais qu’un seul père génético-biologique ; le don d’ovule, lui, exige d’abord une atteinte à l’intégrité physique d’une femme (donneuse d’ovule, première mère ou mère génétique) puis l’existence d’une seconde femme (gestatrice, seconde mère ou mère biologique). La nature n’a jamais eu cette cruauté envers l’être humain !

 

Le droit d’une personne à n’avoir qu’un seul père « physique » et une seule mère « physique » est un droit humain fondamental

Si, exceptionnellement, le monde politique pouvait se poser des questions éthiques avant de singer les pays qui nous entourent, peut-être serait-il capable de reconnaître que, dès la conception, l’enfant est le début d’une personne et que cette personne en devenir ne  peut avoir qu’un seul père physique et une seule mère physique, soit deux parents selon la loi de la nature. Le droit à un seul père et une seule mère physiques est un droit humain fondamental garantissant à l’être humain  son authenticité et sa personnalité la plus intime.

 

L’éducation d’un enfant est une question sociale qui peut varier avec l’évolution de la société

Tant qu’elle est mineure, la personne humaine a besoin d’être protégée et « éduquée ». Ce soin incombe à ses parents juridiques. Le législateur suisse considère à juste titre qu’il est dans l’intérêt de l’enfant d’avoir deux parents assumant cette charge, c’est pourquoi il organise le droit de manière à assurer cette double responsabilité et à la confier à deux adultes présumés capables de collaborer entre eux dans l’intérêt de l’enfant. Il s’agit là d’une tâche légale. La société cherchera à la confier aux personnes les plus susceptibles de l’accomplir pour le meilleur soin de l’enfant. Ses parents « physiques » sont naturellement présumés les meilleurs. On a longtemps considéré que des parents physiques mariés constituaient  seuls une  garantie de stabilité pour l’enfant. L’évolution de la société montre que des parents physiques non mariés peuvent se charger à satisfaction de cette responsabilité. Mais cette problématique relève des « droits DE l’enfant » et n’a rien à voir avec la question du don d’ovule, c’est-à-dire « d’un droit A l’enfant ».

 

L’ovule est un élément constitutif de la personne elle-même. Sans un ovule, comme sans sperme d’ailleurs, il n’y aura jamais un être humain.

La capacité théorique d’élever un enfant ne confère pas automatiquement un droit à un enfant. Il est donc absolument erroné d’affirmer que « tous les couples ont droit au don d’ovules » comme l’aurait fait le Conseil fédéral selon le titre d’un article du journal le Temps du vendredi 31 janvier (p. 11). Personne n’a droit à un don d’ovule parce que le « droit à l’enfant » n’existe pas. L’enfant n’est ni une chose, ni une prestation de l’Etat ou de la science. Il est une personne humaine et a le droit absolu de n’être conçu et porté  que par une seule mère et conçu par un seul père.