Lorsque la Russie a attaqué l’Ukraine en février 2022, elle voulait empêcher cette dernière d’entrer dans l’Union Européenne et de devenir un membre de l’OTAN. Était-ce un avenir imminent ? En tous les cas, des exercices militaires otaniens se déroulaient déjà sur sol ukrainien et prenaient de plus en plus d’ampleur, à tort ou à raison. Et l’Ukraine était candidate à l’entrée dans l’Union Européenne. Quand la Russie a attaqué, je n’ai pas souvenir alors d’avoir entendu évoquer officiellement, pour excuser M. Poutine, le droit « d’attaque préventive ».
Le cri général a été : « Violation du droit international, mort à la Russie ! ». Des sanctions ont été décidées dans le but d’appauvrir la Russie dans l’espoir que le peuple se soulèverait et « déboulonnerait » M. Poutine. L’espoir des Européens était de mettre fin à un régime fort peu sympathique, et cela au risque d’appauvrir la population civile, voire de créer les conditions d’une guerre civile. Le premier ministre britannique, M. Boris Johnson a même fait échouer, avec la bénédiction encourageante de M. Biden, les pourparlers de paix entre MM. Zelenski et Poutine, en avril 2022 déjà, à Ankara, à un moment où, on le notera, la Russie venait d’échouer son « coup sur Kiev » dans l’espoir de renverser le régime ukrainien. Les conditions d’une paix étaient peut-être alors plus favorables à l’Ukraine qu’elles ne le sont maintenant ! Mais… la Russie avait violé le droit international. Il fallait la punir. Foin de la paix!
Quand Israël a bombardé l’Iran tout récemment, puis quand les USA s’y sont mis aussi, on a proclamé qu’il s’agissait d’une attaque préventive afin d’empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire lui permettant d’anéantir Israël. On dispute encore aujourd’hui de l’imminence du danger, mais on congratule et M. Netanyahou et M. Trump. On ne parle pas de violation du droit international, mais seulement de légitime défense, ou d’attaque préventive. Peu importe l’exode que ces bombardements ont provoqué ! Israël voulait en outre, par ses bombardements, obliger le pays à changer de régime politique, contraindre les mollahs à la démission ce qui a, au demeurant, fait réagir les opposants au régime dans leur propre pays : s’ils veulent changer de régime, c’est à eux de le faire. Ils l’ont dit clairement. Et ils ont raison. C’est en fait le droit des peuples de se gouverner eux-mêmes, principe de droit international. Même M. Netanyahou a fini par écouter ce message, sous la férule du grand frère Trump et parce qu’il considère qu’il a gagné cette guerre-là. De Gaza, il se moque, cela ne relève plus « que » du droit humanitaire…. (qui fait pourtant partie du droit international…).
A quoi sert le droit international ?