Les affres d’une protestante vaudoise

 

L’Editeur, P.-M. FAVRE : Alors, Mme Sandoz, quand allez-vous parler de votre livre sur votre blog ?

Mme Sandoz : Mais, cher Monsieur, ce n’est pas une protestante vaudoise, de surcroît élevée dans une école catholique, qui va vanter ses mérites sur son propre blog ! Vous n’y pensez pas.

L’Editeur : Ce n’est quand même pas moi qui vais aller sur votre blog raconter que vous avez réuni, à ma demande, dans un petit volume de quelque cent-soixante pages, sous le titre « Grain de sable », avec une merveilleuse préface de Mme Ariane Dayer, la septantaine de chroniques que vous avez écrites pour l’émission de radio/télévision « Les Beaux Parleurs », entre 2016 et 2024, précédée, à ma demande aussi, d’une courte autobiographie!

Mme Sandoz : Bon ! C’est vous qui l’avez dit, mais pour ma pénitence, j’avouerai, toute honte bue, qu’à la page 121, j’ai commis une grossière erreur : j’ai cité « Théodore de Banville » alors qu’il s’agit de Jacques Bainville. Que voulez-vous, l’âge avançant, la mémoire est parfois défaillante. Etes-vous satisfait ?

L’Editeur : Ego te absolvo !

 

Corruption à ciel ouvert

Six capitaines d’industrie, suisses, officiellement et publiquement reçus dans le bureau ovale du Président des Etats-Unis, en présence de celui-ci. Six capitaines d’industrie dont on apprend qu’ils ont offert de très beaux cadeaux à ce Président (une montre Rolex, un lingot d’or) pour essayer d’obtenir une baisse des droits de douanes infligés à leur pays, donc à leurs entreprises, comment qualifie-t-on cela ? De corruption active du côté des capitaines d’industrie, de corruption passive du côté du Président des Etats-Unis ? Le tout, au grand jour, « ad majorem Dei gloriam ». Quelles conclusions en tirer ?

 

La première conclusion, c’est que l’économie est en train de mettre la politique et la diplomatie au rancart

Le développement de la globalisation et de toute la technique informatique (gonflée par l’IA), a permis aux grands de l’économie de devenir les premiers décideurs mondiaux. Seuls ont vraiment de l’influence ceux dont la richesse égale ou dépasse le PIB des Etats. Ils parlent les yeux dans les yeux avec les chefs d’Etat et ne cherchent d’entente qu’avec leurs égaux. Ils ignorent les frontières, les cultures, les libertés politiques. Ils veulent être les maîtres du monde et s’y emploient.

 

La deuxième conclusion est d’abord une question : Dans quelle mesure, côté suisse, le Conseil fédéral était-il au courant de la démarche économique et l’appuyait-il ?

Si c’était le cas, cela signifierait que le Conseil fédéral est composé de fins stratèges et de fins psychologues. Il aurait décidé de se défendre sur le même terrain que le Président américain et serait parfaitement de mèche avec les capitaines d’industrie. Côté éthique, la démarche ne serait pas très reluisante, mais côté machiavélisme, ce serait le premier prix.

 

La troisième conclusion est aussi une question

Si la démarche réussit et que nous obtenions une vraie diminution des taxes, quel prix les capitaines d’industrie ont-ils – si le Conseil fédéral était de mèche – ou vont-ils, dans le cas contraire, exiger pour leurs services ?

 

La quatrième conclusion rejoint la première mais sous forme également d’une question

Comment la politique va-t-elle pouvoir reprendre la main, car l’économie n’aime pas la démocratie qui lui fait perdre du temps et quelle crédibilité ont les « valeurs démocratiques » quand le président de l’Etat le plus puissant du monde qui se vante de sa démocratie est aussi officiellement et publiquement corrompu ?

 

Où la réalité dépasse la fiction

Dans son numéro de dimanche 9 novembre dernier, l’Impertinent, hebdomadaire électronique (www.limpertinentmedia.com) créé pendant la pandémie par Amèle Debey, journaliste indépendante et au demeurant courageuse, signalait, à la fin d’un article intitulé Athlètes vaccinés : quand le vaccin « sûr et efficace » brise des carrières, une information parue dans «La Liberté »  (journal fribourgeois) : le 14 novembre prochain, M. Alain Berset est attendu à Uni Fribourg pour recevoir un doctorat honoris causa de la Faculté des Sciences et de Médecine et «La Liberté » de préciser : le désormais secrétaire général du Conseil de l’Europe est récompensé pour les liens étroits qu’il a tissés avec les sciences naturelles et la médecine pendant la pandémie covide-19. (Tous les passages en italiques sont des citations.)

Une fake news ?

J’ai trouvé la nouvelle si invraisemblable, compte tenu de tout ce que l’on a appris depuis lors au sujet du vaccin et des effets sociaux catastrophiques de certaines mesures prises par les autorités sur le conseil ou la suggestion des milieux dits « scientifiques », que j’ai interpellé Amèle Debey pour m’assurer que ce n’était pas une fake news. Avant même qu’elle ait eu le temps de me répondre, TV-Fribourg me rassurait, passant une interview de M. Berset au sujet de ce doctorat honoris causa qu’il avouait être honoré de venir recevoir vendredi prochain à Fribourg. M. Berset remerciait d’ailleurs en passant la Task Force. Ce n’est donc pas une fake news !

Les autorité politiques trompées par des scientifiques ?

Toujours dans le même article, L’Impertinent permettait d’accéder à une déclaration télévisée de M. Berset pendant la pandémie, déclaration où M. Berset affirmait sans hésiter : « Le vaccin est sûr et efficace. Il a été évalué comme tout autre vaccin avant d’être mis sur le marché ». On ne saurait reprocher à une autorité politique de suivre les conseils et informations des milieux scientifiques quand il s’agit de prendre des décisions dépendant précisément des connaissances de ces milieux, mais ces milieux avaient-ils vraiment dit à M. Berset que « le vaccin était sûr et efficace » et qu’il avait « été évalué comme tout autre vaccin avant d’être mis sur le marché », alors qu’on allait découvrir qu’il n’était ni très sûr ni très efficace, et surtout alors qu’on savait qu’il avait été mis sur le marché moyennant une autorisation très spéciale car il n’avait pas encore été évalué complètement, contrairement à tout autre vaccin ?

Si les milieux scientifiques ont trompé M. Berset, le fait de lui accorder un doctorat honoris causa serait une manière de lui demander de « passer l’éponge » et de lui faire partager leur responsabilité.

Si les milieux scientifiques ont été de mèche avec M. Berset pour tromper les administrés alors le doctorat honoris causa n’est qu’un petit cadeau entre copains pour justifier éventuellement d’autres petits cadeaux de différentes natures.

Si M. Berset est un homme d’honneur, il refusera ce doctorat

Son refus devrait être motivé par trois raisons au moins:

  • Pendant toute la pandémie, M. Berset a fort honnêtement toujours bien précisé qu’il s’agissait de décisions du Conseil fédéral. C’était peut-être une manière de se réfugier derrière la collégialité vu la lourde responsabilité encourue pour les décisions prises. Il n’en demeure pas moins que le doctorat honoris causa devrait au moins revenir au Conseil fédéral et non pas à un seul de ses membres, au demeurant incapable à l’époque d’empêcher des fuites !…..
  • A aucun moment, pendant la pandémie, on n’a été informé que c’était la faculté des sciences et de médecine du canton de Fribourg qui était « la » conseillère de la Confédération par l’intermédiaire de M. Berset.
  • Compte tenu des séquelles terribles laissées par certaines mesures prises pendant la pandémie pour tenir compte des conseils de scientifiques : médecins ou spécialistes désavoués, ridiculisés ou interdits de pratique pour avoir eu un autre avis scientifique que celui des scientifiques prétendûment officiels, soldats condamnés pour avoir refusé le vaccin – qui n’était pas « officiellement » obligatoire -, adolescents et étudiants durablement déboussolés ou déprimés, familles déchirées, commerçants ruinés, personne ne peut se targuer de mériter une récompense particulière et surtout pas « pour avoir tissé des liens étroits avec les sciences naturelles et la médecine » pendant cette période; pire, accepter une récompense serait une sorte d’insulte à la souffrance des autres.

Et dire que le Parlement ne sait toujours pas qui avait nommé la Task Force, quel en était le mandat, pourquoi elle avait supplanté la commission formée spécialement et préventivement par le Conseil fédéral pour les cas de crise….

S’il vous plaît, M. Berset, soyez un homme d’honneur, refusez ce doctorat !

 

 

 

 

 

Sport augmenté ou sport dévoyé?

La RTS informait l’autre jour que Las Vegas allait organiser des jeux olympiques (mondiaux ou… je ne sais plus quoi) dont les participant seraient abondamment dopés, afin d’augmenter leurs capacités et de découvrir les potentialités du corps humain une fois « augmenté ». Un sportif adepte de ces essais – qui, si j’ai bien compris, serait suivi médicalement ! – disait officiellement son intérêt pour l’expérience et sa décision d’y participer.

Quelle tristesse !

Toujours menacé déjà par la pollution de l’argent, le sport devrait-il devenir le lieu de l’amoralité totale et de la réduction des humains à des animaux de laboratoire ? Il faut dire que, malheureusement, le mal est déjà très avancé dans certains sports d’équipe où des sportifs sont devenus des pièces de bétail que l’on achète et vend d’un club à l’autre.

Quel malheureux exemple pour les jeunes que cette nouvelle forme de sport par le dopage ! Quelle insulte pour tous ceux dont on ne peut qu’admirer la volonté et la maîtrise de soi et de son corps et qui pratiquent le « vrai » sport celui auquel s’applique la formule « mens sana in corpore sano » !

Un pays sans enfants

La Suisse vieillit mais sa population augmente et si elle augmente, ce n’est pas grâce aux naissances mais grâce à l’allongement de la vie et à l’immigration.

Il faut reconnaître que, dans notre pays, on n’aime pas beaucoup les enfants en tant que tels. On les aime en tant que futurs cotisants à l’AVS. En dehors de cette hypothèse, ils ne sont que des empêcheurs de danser en rond : en fait des empêcheurs de leurs parents – et particulièrement de leur mère – d’exercer une activité professionnelle dont l’économie peut avoir besoin, c’est-à-dire empêcheurs éventuels, pour leur mère, d’exercer une activité professionnelle à plein temps et sans interruption. Ils sont donc aussi des « tueurs » d’égalité entre hommes et femmes !

Le congé maternité, ou le congé parental, selon la motivation habituelle, doit avant tout protéger la carrière de la mère ou celle des deux parents : le congé parental en particulier doit permettre à la mère de reprendre plus rapidement son activité professionnelle, car elle est remplacée auprès de l’enfant par le père et puis l’interruption professionnelle touche alors les deux parents en interrompant brièvement leur activité professionnelle. Il est très rarement fait allusion à l’enfant  et ce d’autant moins que l’enfant a besoin – dans toute la mesure du possible – de la présence  de ses deux parents au-delà des quelques semaines et mois qui suivent sa naissance ; il n’est d’ailleurs pas non plus fait mention, pour défendre ces différents congés après naissance, du besoin de la mère de se reposer un peu alors que la naissance correspond à un bouleversement de sa vie (de celle du père aussi d’ailleurs, mais différemment !) et entraîne parfois une grande fatigue physique.

Sitôt que possible, pour que les deux parents puissent reprendre leur rythme de travail, il convient de fournir des crèches, puis que l’école assure une prise en charge de toute la journée pour que les parents aient la paix dans l’exercice de leur profession.

 

Et aujourd’hui, de joyeux drilles proposent une initiative – sur laquelle nous voterons le 30 novembre – imposant aux femmes comme aux hommes un service citoyen, obligeant probablement les mères à « caser » leurs « mouflets » – quand elles s’en occupent personnellement – sauf évidemment à obtenir une dispense officielle spéciale  dudit service citoyen (belle perspective de travaux administratifs supplémentaires), à moins que, découvrant que la maternité devient une cause de dispense du service universel, les femmes ne se mettent à faire plus d’enfants. L’initiative se révélerait alors la pièce « camouflée » d’une politique nataliste !

 

Le premier et le meilleur service à la communauté que l’on puisse rendre, comme parents, c’est d’élever ses enfants et de s’occuper d’eux. Et comme c’est plutôt la mère qui leur donne naissance et parfois les allaite, il est assez logique que le service obligatoire militaire ou un service civil requis en général de personnes encore jeunes, soit imposé aux hommes et non aux femmes. A partir d’un certain âge, beaucoup de femmes – et beaucoup d’hommes aussi d’ailleurs – assurent spontanément un service à la communauté en qualité de « proches aidants », d’éducateurs de leurs petits-enfants ou de bénévoles dans des associations sociales. Ne tuons pas cette générosité spontanée par un service citoyen obligatoire qui – indépendamment de la surcharge administrative qu’il engendrera – empoisonnera la vie des jeunes adultes et nuira aux enfants.