L’Union européenne: maternage ou dictature?

 

M. Poutine a proclamé un cessez-le-feu de trois jours à l’occasion de la célébration du 80e anniversaire de la défaite de l’Allemagne de Hitler. Le 9 mai, Moscou fêtera en grande pompe le « jour de la victoire », avec un défilé militaire sur la Place Rouge. Certains leaders européens, membres de l’Union (M. Fico, premier ministre de la Slovaquie) ou membres en devenir (le Président de la  Serbie)  assisteront à cette manifestation, en hommage notamment aux milliers de morts russes qui ont contribué à la victoire finale des Alliés. Mais l’Union européenne ne l’entend pas de cette oreille. Ne confondons pas tous les morts ! Il y a les bons (non russes) et les mauvais (les Russes). Mme Kaja Kallas, chef de la diplomatie européenne, voit ces participations d’une très mauvais œil et fait comprendre qu’elles ne sont pas vraiment admises par l’Union européenne et … pourraient être sanctionnées ?

On sait bien que ces journées de « mémoire » sont généralement récupérées par les chefs d’Etat pour la gloire actuelle de leur pays et la propagande de leur action du moment. Mais cette manière  de « renier » le passé, par exemple en n’invitant pas la Russie lors de la célébration du Débarquement en 2024, avait déjà mis en évidence l’étroitesse d’esprit des chefs d’Etat européens et l’hypocrisie de leur devoir de mémoire.

Pendant la 2e guerre mondiale, les Russes étaient des alliés. Certes, leurs morts comme ceux des autres Etats alliés, sont morts  pour leur Pays d’abord et non pas pour lutter contre une idéologie, le nazisme, en soi très proche d’ailleurs du stalinisme. Les pays alliés, à l’exception des Etats-Unis, avaient été envahis ou menacés par Hitler, et se battaient contre lui finalement sur ses propres terres, seule manière de le vaincre.

Mais l’Union européenne ne veut pas que l’on se souvienne que la Russie a été une alliée et n’hésite pas à gendarmer ses membres. Le devoir de mémoire n’a de valeur que dans le sens admis par l’Union européenne qui a, rappelons-le, exclu la Russie de la célébration des 50 ans de la libération d’Auschwitz. L’Union européenne sait ce qui est bon ou mauvais pour ses administrés. Elle façonne histoire comme ça l’arrange et se moque bien de la réalité. Est-ce  pour materner ou pour censurer ? C’est en tous les cas incompatible avec la liberté d’expression et d’opinion, cette valeur dont les Etats de l’Union européenne prétendent être les champions.