Brouillard à l’OMS.

Dans son communiqué de presse à propos de l’accord sur les pandémies, l’OMS précise à propos de la souveraineté nationale :

« Aucune disposition de l’Accord de l’OMS sur les pandémies ne doit être interprétée comme conférant au Secrétariat de l’OMS le pouvoir d’orienter, d’ordonner, de modifier ou de prescrire de toute autre manière le droit national et/ou interne, selon qu’il convient, d’une Partie ou de prescrire ou d’imposer de toute autre manière aux Parties de prendre des mesures spécifiques, telles que l’interdiction ou l’acceptation des voyageurs, l’instauration de l’obligation de vaccination ou de mesures thérapeutiques ou diagnostiques ou la mise en place de confinement ».

Avant de prêter la moindre valeur à cette déclaration lénifiante,  trois questions devraient être posées aux responsables de l’OMS :

  • L’OMS s’engage-t-elle à rechercher et à publier toute la vérité au sujet de l’origine du virus du Covid-19 et de l’origine de toute pandémie future ?
  • Quelles conditions strictes l’OMS pose-t-elle à la preuve, par les fabricants de produits pharmaceutiques, qu’un vaccin, un traitement ou un produit de diagnostique puisse être considéré comme « sûr, de qualité et efficace » concernant l’agent pathogène cause de la pandémie ?
  • L’OMS a-t-elle étudié et, si oui, entend-elle les publier, les conséquences humaines, sociales et économiques des derniers confinements ?

 

En l’état actuel des choses, l’OMS ne jouit pas de la moindre confiance. Et pourtant, les Etats ont l’air de soutenir le projet d’Accord sur les pandémies. Souffrent-ils de schizophrénie ou de cécité ?

 

Il y a science et science

 

Présentant la « crise » de l’OMS, le journal Le Temps du 20 mai 2025 (p. 5) cite, en rouge, une phrase de M. Michel Kazatchkine, conseiller spécial de l’ONU sur le Sida, qui dit ceci : « L’agence onusienne doit mettre l’accent sur la qualité de la science, qui est battue en brèche par les réseaux sociaux ».

« La qualité de la science »

Fort bien, mais de quelle science s’agit-il ? De la science humaine ou de la science dite dure ou exacte ?

Toute science implique la connaissance de règles, mais ces règles n’ont pas la même portée quand il s’agit d’une science humaine ou d’une science dure.

Une science humaine comporte des règles générales de portée relative dont l’application doit être constamment interprétée et adaptée à l’infinie diversité des êtres humains, chacun étant unique. Une science dure s’occupe de règles dont la nature absolue ne peut être contestée que par une autre règle elle aussi absolue.

Les deux démarches scientifiques ne sont pas les mêmes.

Une science humaine ne progresse que par l’étude infatigable de l’être humain, chacun ayant son individualité propre, susceptible de réagir différemment par rapport à une loi élaborée par les sciences humaines ; ceci implique une utilisation extrêmement précautionneuse des règles façonnées par les hommes et l’impossibilité de découvrir une ou des règles applicables donc imposables une fois pour toutes à toute l’humanité.

Dans les sciences dites « dures », c’est le débat technique constant qui permettra de découvrir une nouvelle ou une autre règle absolue complétant ou renversant une règle connue dite absolue.

La santé est une science humaine

La santé n’est pas une science exacte. Certes, il y a des règles générales, mais il n’y a pas de règle absolue, d’où la nécessité, par exemple, de favoriser toujours le contact personnel entre le médecin et son patient, de tenir compte de l’environnement du patient, de ses antécédents, de ses besoins. L’ordinateur peut fournir des points de repère, il ne fournira jamais une réponse infaillible pour la personne concernée. Il ne peut donc pas y avoir de règle universelle absolue en matière de santé, il n’y a que des règles moyennes ou relatives adaptables éventuellement à chaque personne, au risque de causer, à défaut, plus de mal que de bien ou même simplement autant de mal que de bien. La dernière pandémie l’a largement montré. Les mesures à prendre varient selon de nombreux critères  propres à chaque pays et, au sein de chaque pays, éventuellement à chaque région, voire à chaque groupe de population. Une organisation mondiale de la santé doit fournir des informations.  Elle peut à la rigueur émettre des recommandations, des conseils ou suggestions mais à aucun moment des règles impératives, éventuellement universelles. La crise financière que traverse l’OMS puisse-t-elle offrir l’occasion d’adapter la fonction de cette organisation aux exigences de la science humaine qu’est la santé et de la soustraire à celles rigides et principalement financières des sciences dures élaborées ou concrétisées  par ce que l’article du Temps cité plus haut appelle les « big techs ».

Si M. Netanyahou était allemand…

Si M. Netanyahou était allemand, il serait considéré comme membre d’un parti d’extrême droite qualifié de terroriste, de fachiste, voire de nazi. D‘ailleurs, Hitler aussi avait été élu démocratiquement, ce qui ne manque pas d’être attristant.

Comment se fait-il que M. Netanyahou et son équipe soient tellement épargnés par les Etats européens et soutenus même par les USA ? Bon, il semble heureusement qu’il commence à fatiguer M. Trump !

Sa politique est malheureusement polluée par un fanatisme religieux.

Il y a longtemps qu’il n’y a plus de peuple élu au sens biblique du terme puisque le Messie est venu accomplir la promesse si bien annoncée par le prophète Esaïe et par tant d’autres prophètes de l’Ancien testament ; il n’y a plus non plus de terre promise ni d’ordre divin de massacrer toute la population d’une tribu ennemie, même si certaines tendances chrétiennes ont également de la peine à concevoir le bouleversement historique parfait par l’avènement du Messie.

Comment expliquer la timidité des Occidentaux devant le massacre des Palestiniens de Gaza ? Certes, l’attaque terrible du 7 octobre justifiait une contre-attaque, mais avec proportionnalité. L’acharnement actuel contre les Palestiniens de Gaza n’a plus rien à voir avec une « riposte », les attaques contre le Liban, la Lybie, etc, non plus. Il est vrai que le Hamas est aveuglé par le même genre de haine religieuse que le Parti de M. Netanyahou, mais les Palestiniens, pas plus que les Allemands du temps de Hitler, ne partagent pas tous – et de loin sans doute – la haine que distillent leurs chefs politiques ; hélas ! Les chefs tyranniques font peur et le Hamas est un chef tyrannique pour le peuple palestinien qu’il n’hésite pas à mettre en danger de mort.

Comme toujours, on assimile un peuple à son chef et ce sont les innocents qui « trinquent ». Combien d’Allemands ont été, voire sont encore traités de nazis, seulement parce qu’ils ont eu un chef nazi ? Combien d’Israélites sont aujourd’hui victimes d’antisémitisme à cause de la politique fanatique et génocidaire de leur chef d’Etat ? Et le fait que cette politique soit  polluée par un fanatisme religieux – partagé d’ailleurs aussi parfois par des chrétiens et des musulmans – a pour terrible conséquence que l’on impute « aux Juifs » les crimes de leurs chefs politiques. Les guerres de religion sont analogues aux guerres racistes. Elles risquent d’instiller la haine dans des générations.

 

L’Union européenne: maternage ou dictature?

 

M. Poutine a proclamé un cessez-le-feu de trois jours à l’occasion de la célébration du 80e anniversaire de la défaite de l’Allemagne de Hitler. Le 9 mai, Moscou fêtera en grande pompe le « jour de la victoire », avec un défilé militaire sur la Place Rouge. Certains leaders européens, membres de l’Union (M. Fico, premier ministre de la Slovaquie) ou membres en devenir (le Président de la  Serbie)  assisteront à cette manifestation, en hommage notamment aux milliers de morts russes qui ont contribué à la victoire finale des Alliés. Mais l’Union européenne ne l’entend pas de cette oreille. Ne confondons pas tous les morts ! Il y a les bons (non russes) et les mauvais (les Russes). Mme Kaja Kallas, chef de la diplomatie européenne, voit ces participations d’une très mauvais œil et fait comprendre qu’elles ne sont pas vraiment admises par l’Union européenne et … pourraient être sanctionnées ?

On sait bien que ces journées de « mémoire » sont généralement récupérées par les chefs d’Etat pour la gloire actuelle de leur pays et la propagande de leur action du moment. Mais cette manière  de « renier » le passé, par exemple en n’invitant pas la Russie lors de la célébration du Débarquement en 2024, avait déjà mis en évidence l’étroitesse d’esprit des chefs d’Etat européens et l’hypocrisie de leur devoir de mémoire.

Pendant la 2e guerre mondiale, les Russes étaient des alliés. Certes, leurs morts comme ceux des autres Etats alliés, sont morts  pour leur Pays d’abord et non pas pour lutter contre une idéologie, le nazisme, en soi très proche d’ailleurs du stalinisme. Les pays alliés, à l’exception des Etats-Unis, avaient été envahis ou menacés par Hitler, et se battaient contre lui finalement sur ses propres terres, seule manière de le vaincre.

Mais l’Union européenne ne veut pas que l’on se souvienne que la Russie a été une alliée et n’hésite pas à gendarmer ses membres. Le devoir de mémoire n’a de valeur que dans le sens admis par l’Union européenne qui a, rappelons-le, exclu la Russie de la célébration des 50 ans de la libération d’Auschwitz. L’Union européenne sait ce qui est bon ou mauvais pour ses administrés. Elle façonne histoire comme ça l’arrange et se moque bien de la réalité. Est-ce  pour materner ou pour censurer ? C’est en tous les cas incompatible avec la liberté d’expression et d’opinion, cette valeur dont les Etats de l’Union européenne prétendent être les champions.